La résolution adoptée vise à convaincre le Service Européen pour l’Action Extérieure, dirigé par la Vice-Présidente de la Commission Federica Mogherini, de durcir les sanctions contre le Nicaragua. Elle exige en particulier la suspension du pays de l’accord d’association entre l’UE et l’Amérique centrale.
Pour Mark Demesmaeker (ECR, souverainistes), qui a pris part à la délégation de janvier : « Il ne faut pas que le Nicaragua devienne un nouveau Venezuela. Il faut de nouvelles élections équitables et honnêtes, accroître la pression ainsi que des sanctions ciblées et individuelles ».
Robin Magnier
Le Parlement européen a approuvé, jeudi 14 mars, la création d’un fonds monétaire européen pour assurer la stabilité financière des États membres.
Qu’est-ce que le Fonds monétaire européen (FME) ?
À l’instar du Fonds monétaire international (FMI), le FME, dont la création a été approuvée jeudi 14 mars par le Parlement européen (237 voix pour, 152 contre, 18 blancs), sera chargé de soutenir la stabilité financière des États membres. Il interviendra en cas de crise, pour jouer un rôle de prêteur, si des pays rencontrent des difficultés à emprunter sur les marchés financiers. En 2011, lorsque la crise des dettes souveraines avait frappé l’Irlande, la Grèce ou encore le Portugal, c’est le FMI qui avait en partie rempli ce rôle, en contrepartie de mesures drastiques. Parallèlement, l’Union européenne avait créé, dans l’urgence, le Mécanisme européen de stabilité (MES). C’est ce dernier que le FME a vocation à remplacer.
Avec le FME, qu’est-ce qui va changer ?
« Le mécanisme de stabilité temporaire deviendra permanent », résume Pedro Silva Pereira (S&D, sociaux démocrates), l’un des co-rapporteurs. En se substituant au MES, le FME ne sera plus un simple pansement mais s’ancrera dans les règles et compétences de l’UE. Il ne s’agira plus d’un outil intergouvernemental, mais d’une véritable institution communautaire devant rendre des comptes au Parlement européen.
Le Parlement européen a adopté, ce jeudi 14 mars, une résolution par laquelle il appelle le gouvernement nicaraguayen à mettre fin à la répression violente et à libérer des prisonniers politiques. Depuis avril 2018, le pays d'Amérique centrale est plongé dans la crise. L'annonce du projet de réforme de la sécurité sociale a fait naître une large contestation populaire. S'en sont suivies des manifestations et des blocages de route pour réclamer la démission du Président Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007. Des mouvements de protestation violemment réprimés par l'armée qui a utilisé des balles réelles faisant près de 400 morts et 8 000 blessés.
En janvier dernier, une délégation du Parlement européen s'était rendue sur place. Ramon Jauregui (S&D, sociaux démocrates), chef de cette délégation, s’était alors montré très inquiet de l'évolution de la situation : « Le Nicaragua vit une grave crise de démocratie, de libertés et de droits de l'Homme et a besoin d'un dialogue interne urgent. Il est temps de passer de la parole aux actes, d'être logique et cohérent avec les valeurs que nous défendons. »
Aujourd’hui, la Commission essaye de relancer un accord. Celui-ci vise à supprimer les droits de douane qui frappent les produits industriels. Il prévoit aussi, pour les entreprises, une simplification des exigences en matière de normes.
L’agriculture est exclue du projet. Le sujet est polémique en raison des différences de règlementations entre l’UE et les Etats-Unis. Mais la position de la Commission est ambiguë : puisqu'elle s’est parallèlement engagée à accroître fortement les échanges sur des produits comme le soja.
Les eurodéputés sont divisés sur la position à adopter dans les négociations avec les Etats-Unis. Le 14 mars, la résolution proposée par le rapporteur a été rejetée. Le débat n’en est qu’à ses débuts.
Caroline Celle