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Le Parlement européen a réclamé mardi soir la démission de Martin Selmayr, après la révélation du suicide de Laura Pignataro. Une affaire incendiaire qui remet sur la table les controverses autour de sa nomination.

Martin Selmayr est une seconde fois sommé de faire ses valises. Par 313 voix contre 246, les députés européens ont exigé mardi soir, la démission du Secrétaire général de la Commission européenne. Dans l’hémicycle, réponse sans appel du commissaire au budget Günther Oettinger : « le président et tous les commissaires ont pleine confiance en lui. Nous n’avons pas l’intention de réviser notre décision. »

Un climat de guerre froide règne entre la Commission et le Parlement depuis la nomination suprise il y a un an de l’allemand Martin Selmayr au poste clef de Secrétaire général de la Commission. Un parachutage au sommet de l’administration Bruxelloise de ce très proche du Président Jean-Claude Juncker, qui avait immédiatement été dénoncé par les eurodéputés. 

 

  • Février 2018 : le directeur de cabinet de Jean-Claude Juncker, Martin Selmayr, est nommé secrétaire général de la Commission européenne
  • 18 avril 2018 : Le Parlement européen qualifie la nomination de Martin Selmayr de « coup d’Etat » et réclame sa démission.
  • 4 septembre 2018 : La médiatrice européenne des droits rend un rapport accablant. « Création d’un sentiment d’urgence artificielle » et  « non respect de la procédure de nomination » : Martin Selmayr a été selon elle « parachuté » illégalement  par le cabinet de Juncker.

Le conflit s’enflamme à nouveau depuis la parution d’un article dans Libération le 15 mars. Le journal révèle alors le suicide de Laura Pignataro, la directrice des ressources humaines du service juridique de la Commission. Elle aurait été contrainte de justifier la nomination de Selmayr, en contradiction avec le droit européen. Face à la médiatrice européenne, Laura Pignataro aurait craqué et lui aurait communiqué tous les documents en sa possession sur la procédure controversée, avant de mettre fin à ses jours.

«Il se passe quelque chose d’opaque et d’insupportable à la Commission » s’indigne l’eurodéputée française Christine Revault d’Allonnes-Bonnefoy. Son groupe S&D (sociaux démocrates) a réclamé mardi soir le respect de la dignité humaine et dénoncé un conflit d’intérêt manifeste lié au décès de Laura Pignataro. Demande cordialement rejetée. «Les commissaires ne pourront pas continuellement s’asseoir sur les demandes du Parlement » s’indigne l’eurodéputée.

 

Sophie Mercier

Mercredi 27 mars, le Parlement européen a adopté de nouvelles normes plus strictes en ce qui concerne les émissions de dioxyde de carbone (CO2) des véhicules neufs. Karima Delli, eurodéputée (Les Verts) et présidente de la Commission des transports et du tourisme, s’en réjouit.

L’accord voté est finalement plus ambitieux que celui proposé par la Commission européenne. Êtes-vous satisfaite ?

Après de longues discussions avec les États membres et la Commission européenne, le Parlement est parvenu à un accord sur des réductions des émissions de CO2 de 15% d'ici 2025, et de 37,5% en 2030 pour les constructeurs de voitures. La Commission européenne avait proposé une réduction de 30 % seulement. Du côté du groupe Les Verts, nous étions néanmoins en faveur d’une diminution de 75% des émissions de CO2 car c’est ce qu’il faudrait afin de respecter les accords de Paris sur le climat.

Qu’est-ce que ces nouvelles règles vont changer concrètement ?

Ce texte va permettre de mieux contrôler les émissions des véhicules neufs. Nous avons tous en tête le scandale du dieselgate (révélation d’une fraude en 2015 sur des millions de moteur diesel Volkswagen, NDLR), qui a révélé que les consommateurs européens avaient été trahis pas les industriels et que les États avaient préféré fermer les yeux.

Comment réduire les émissions dans le secteur des transports alors que les mobilités augmentent ?

En se déplaçant autrement ! Je suis convaincue que les nouvelles solutions de mobilité à la demande peuvent changer la donne, notamment en donnant plus de visibilité aux solutions alternatives comme les vélos en libre-service, l’autopartage. En adoptant l'accord sur la réduction des émissions de CO2, nous avons fixé des objectifs pour qu'au moins un tiers des véhicules désormais mis sur le marché fonctionnent aux énergies renouvelables.

 

Propos recueillis par Macha Menu

 

28 mars 2019

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La réforme des fonds structurels approuvée par le Parlement le 27 mars a pour objectif d'inciter les régions européennes à investir davantage dans les projets écologiques.

« Le règlement sur les fonds de cohésion est très important car il concerne 250 milliards d’euros du prochain programme communautaire 2021-2027 », a indiqué, au Parlement européen mercredi 26 mars, l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino (S&D, sociaux démocrates). Ce règlement réforme les fonds européens de développement régional (FEDER) qui ont pour objectif de soutenir le développement économique des 217 régions de l’Union européenne. Il a été adopté le lendemain par le Parlement européen à 475 voix pour, 93 contre, et 53 abstentions.

Cinq objectifs sont définis pour l’utilisation de ces fonds sur la période 2021-2017: rendre l'Europe plus intelligente, plus verte, mieux connectée, plus sociale et plus proche des citoyens.

Créer et développer des projets écologiques

Pour la première fois le règlement incite les régions à consacrer au moins 30 % des aides versées par les FEDER au soutien de programmes en faveur de l’écologie et de l’économie circulaire. L’initiative vise à favoriser le développement de projets durables dans les régions, comme la mise en place de réseaux de transports « verts » par bus électriques, par exemple. Pour les eurodéputés écologiques, les nouvelles mesures restent cependant trop timides. « Il est dit dans le règlement que les 30 % sont ‘supposés’ être utilisés dans l’environnement, ce n’est pas une obligation », regrette un membre de l’équipe de l'eurodéputé croate Davor Skrleca, qui a suivi le sujet pour le groupe Les Verts.

Le nouveau réglement doit encore être validé par les Etats membres avant de pouvoir entrer en vigueur. La commissaire européenne Vera Jourova souligne le calendrier serré : « Les élections européennes se rapprochent à grands pas, le texte ne pourra hélas certainement pas être définitivement adopté sous cette mandature. »

Marie Pannetrat

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