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Campement de la famille d’Isra dans le parc d’Eugène-Imbs à la Montagne-Verte qui accueille près de cent sans-abris immigrés répartis sur une trentaine de tentes. ©Matis BILLER-GOEFFERS

Un potager en attendant la cour 

Responsables d’un jardin de 25m2, les élèves de l’élémentaire Erckmann-Chatrian sont de vrais botanistes en herbe. Sous la houlette de Pembe Duman, Accompagnante des élèves en situation de handicap (AESH) et animatrice périscolaire, trois CE2 ont été désignés référents du jardin : "On leur enseigne la patience, ils font tout, de la préparation du sol jusqu’à la dégustation en guise de récompense." Plantes aromatiques ou grimpantes, fruits et légumes parsèment cet espace semi-clos que tout le monde respecte, même si "les CP ont voulu dévorer nos framboises", brocarde Clément, 8 ans. Dans leur future cour végétalisée, Jade et David voudraient "un potager plus grand" mais aussi "des fleurs à la cantine". Pour ces élèves qui n’ont pas de jardin chez eux, hors de question de poireauter d’ici la cour végétalisée. 

Aux abords de ces espaces naturels, les axes de transport participent à la fragmentation des habitats, première cause du déclin des espèces à l’échelle mondiale selon l’IPBES, le groupement international des experts de la biodiversité. "Les ponts et les routes ont été réalisés à une période où la trame verte et bleue n’était pas un sujet central", ajoute Corentin Calvez, en pointant sur une carte du quartier les points de conflit entre espaces naturels et axes de transport.

Entamé en 2020 par la municipalité, le projet "cours Oasis" ambitionne de végétaliser deux tiers des 113 écoles élémentaires et maternelles strasbourgeoises d’ici 2026. À la Montagne-Verte, les groupes scolaires se verdissent à leur rythme. Si les enfants de Gutenberg attendent les vacances de février pour les dernières plantations, ceux du Gliesberg et de Erckmann-Chatrian courent toujours sur du béton.

La façade s’effrite le long de cette barre de quatre étages. Un rat bondit hors des grilles d’aération d’une cave pendant que l’un des habitants décharge des sacs de courses. “Ici, tout est pourri”, assène Quentin (*), un trentenaire, avant d’expliquer que la moquette de sa chambre est gorgée d'humidité. Il paie 770 euros de loyer par mois pour 54 m², excessif selon lui pour un logement indécent.

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La sensibilisation aux déchets s'affiche au 5 rue de Thal. © Thomas Ancelin

Cours Oasis : à La Montagne-Verte, une végétalisation à trois vitesses

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Diakaryaou Soumare arpente la rue de Thal. © Emilien Martin

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