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À la Montagne-Verte, seule la rue de Thal est concernée : les immeubles qui s’y trouvent sont la propriété d’ICF Habitat (appartenant à la SNCF), seul bailleur à subventionner VoisinMalin sur cette mission. Landry Schaerer, gestionnaire de bâtiments ICF à Strasbourg, salue ce type d’initiatives mais encourage la municipalité à plus communiquer sur les déchets. "Les affiches dans les halls d’entrée pour dissuader les dépôts sauvages et le nourrissage des animaux sauvages ne suffisent pas", affirme-t-il. Le gestionnaire insiste aussi sur "l’autogestion de la propreté du quartier par les habitants face aux risques hygiéniques mais aussi sécuritaires", quand ces tas de déchets encombrent les issues de secours.

Une situation qui a parfois pour effet de générer des tensions. Selon une habitante de la rue de Thal contactée par téléphone, "c’est un sujet délicat. Je n’ose pas en parler à mes voisins par peur de créer des conflits." Elle regrette également que les éboueurs ne passent plus qu’une fois par semaine, contre deux par le passé. 

"Favoriser le contact des enfants avec l’environnement. La terre, les animaux, les végétaux : l’éducation à la nature par la nature", explique Séverine Messelis, chargée de projet chez Éco-Conseil, association mandatée par la Ville pour accompagner les écoles. Alors que les prochaines années s’annoncent de plus en plus chaudes, les nouveaux espaces de récréation prévoient des îlots de fraîcheur avec des sols absorbant mieux la chaleur et permettant l’infiltration des eaux de pluie. Les deux-tiers des 113 écoles élémentaires et maternelles strasbourgeoises sont concernées d'ici 2026. Pour l’élémentaire Gutenberg, le coût des aménagements s’élève à 580 000 euros, 300 000 euros pour la maternelle.

Dans la cour de l’école maternelle Gutenberg, le macadam a été remplacé par de l’enrobé souple et des parcelles recouvertes de copeaux. Les enfants pilotent un avion en bois, glissent sur le nouveau toboggan puis s’enfoncent dans le mulch. Ce changement de décor s’inscrit dans le projet "cours Oasis", impulsé par la majorité écologiste en 2020. 

Dans la cour de l’école maternelle Gutenberg, le macadam a été remplacé par de l’enrobé souple et des parcelles recouvertes de copeaux. Les enfants pilotent un avion en bois, glissent sur le nouveau toboggan puis s’enfoncent dans le mulch. Ce changement de décor s’inscrit dans le projet « cours Oasis », impulsé par la majorité écologiste en 2020. 

À la fin de la visite, l’intervenant remet un prospectus avec quelques conseils pratiques et le numéro du service de ramassage gratuit des encombrants assuré par la Ville. Le porte-à-porte lui prend trois heures par semaine, payées environ 25,50 euros net, en parallèle de sa formation pour une réorientation professionnelle. Cette mission lui tient particulièrement à cœur : "Sensibiliser les habitants à une bonne gestion des déchets, c’est œuvrer à un bon vivre-ensemble dans le quartier." Pour Anne Dugué, responsable de l’antenne strasbourgeoise de VoisinMalin, l’association sert aussi à "recréer un lien entre institutions et habitants, quand ces derniers se sentent oubliés ou en manque de légitimité". En effet, cette sensibilisation répond à une demande de la Ville de Strasbourg. L’association a remporté l’appel d’offres lancé en 2023, touché une subvention de 15 000 euros et a commencé ses actions début 2024.

Toc, toc, toc, c'est VoisinMalin

21 novembre 2024

Toc, toc, toc, c'est VoisinMalin

Dans le quartier ouest de la Montagne-Verte, le Molkenbronn, des déchets s’accumulent dans les rues, malgré les nombreuses poubelles et bacs de tri à disposition. Pour sensibiliser les habitants à cette pollution ...

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Les dépôts sauvages de déchets s'accumulent devant un bac de tri rue de Singrist. © Thomas Ancelin

La richesse écologique du quartier ne s’arrête pas à cet étroit bras de terre et d’eau corseté par le béton. La Montagne-Verte est traversée par deux autres corridors écologiques d’importance régionale, l’Ill et la Bruche. Hérons cendrés, martins-pêcheurs, ragondins, libellules et demoiselles : une centaine d’espèces animales y trouvent refuge, au cœur d’une agglomération de 520 000 habitants. "Pour les espèces qui utilisent ces cours d’eau, rappelle Corentin Calvez, il est important de veiller à ce que ces milieux soient le moins impactés possible." Une approche que tente de suivre le Parc naturel urbain (PNU), incluant une partie du quartier. Béatrice Pipart, référente du PNU pour l’EMS, le revendique : "Ce n’est pas le grand parc de l’Orangerie, tout propre et tout fleuri. On préfère garder un aspect sauvage. Le PNU, ça se parcourt avec des bottes."

Cinq bacs de collecte enterrée rue de Kirchheim permettent de trier différents déchets : verre, ordures ménagères, emballages… © Thomas Ancelin 

Le premier contact commence toujours par un grand sourire et un "ça va ?". Puis, images à l’appui, il les questionne sur leurs pratiques : "Avez-vous l’habitude de voir des déchets sur le sol ? Des ordures dans les communs ? Donnez-vous du pain aux animaux sauvages ? Avez-vous déjà vu des rats ?" Mais sur les six habitants rencontrés ce jour-là, seule une dame âgée accepte de lui répondre. "Ça dépend des gens et du moment, explique Diakaryaou Soumare, certains sont désintéressés par le sujet, ou juste trop occupés. Mais parfois ils prennent le temps de discuter et m’offrent le café."  

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