Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.
Nouveau rebondissement dans la crise ukrainienne : ce 10 février, Joe Biden a demandé aux Américains de quitter l’Ukraine « maintenant » en raison d’une possible invasion russe. Les médias internationaux en parlent.
Alors qu’il s’était installé à Fès (Maroc) pour poursuivre son apprentissage des textes religieux, sa venue à l’été 2020 en stage a été repoussée en raison du Covid. De retour à Strasbourg en septembre de la même année, les frontières entre la France et le Maroc se ferment. Il est bloqué en terres alsaciennes et s’engage en CDI avec la Grande mosquée de la capitale alsacienne, « un peu grâce à un coup du sort ».
En dispensant les textes religieux en arabe et en français, il détonne chez certains habitués de la mosquée. « Notre islam a un héritage lourd, qui date de 14 siècles. Il faut faire un effort d’interprétation sur des questions où l’on doit faire preuve de modernisme, comme l’entrée des non-musulmans dans la mosquée», avance le jeune imam, avant de poursuivre : « Je dis souvent aux jeunes "Vous êtes à la fois français et musulman, vous n’avez pas à choisir, n’ayez aucun complexe." » Poursuivant en parallèle des études religieuses à l’université de Strasbourg, « le plus dur est de concilier les deux, ça me fait un emploi du temps très serré ».
Un imam connecté
Kalilou Sylla est également à l’initiative des Assises des jeunes, organisées chaque dimanche. Une cinquantaine de croyants de 16 à 25 ans se réunissent pour débattre sur des questions sociales et spirituelles. En amont de la séance, les jeunes peuvent choisir via un sondage de l’application Instagram des sujets divers, comme la discrimination, l’amour de Dieu, le harcèlement ou sur des thèmes plus techniques, comme réaliser une bonne prière. Taxé de jeunisme ? L’Imam n’a ressenti aucun doute des fidèles, dont la majorité est âgée de plus de 50 ans : « J’ai le sentiment d’être respecté et les anciens m’épaulent. Il est pourtant évident que lorsqu’un imam est plus vieux, les plus âgés auront davantage de facilités à s’identifier. L’inverse est vrai chez les jeunes quand l’imam est proche de leur génération. »
Hadrien Hubert
Édité par Sarah Dupont
À neuf semaines du premier tour de l’élection présidentielle, le député Les Républicains Éric Woerth a annoncé mercredi 9 février rallier la campagne d’Emmanuel Macron. La réaction ne s’est pas faite attendre côté Républicains : Christian Jacob, le président du parti, a demandé à l’ancien ministre sarkozyste de quitter la formation politique. Elsa Schalck, sénatrice LR du Bas-Rhin, a parrainé la candidature de Valérie Pécresse. Elle réagit à l’actualité politique pour cuej.info.
Après le ralliement d’Éric Woerth à LREM, Christian Jacob n’a pas hésité à sortir les griffes, en évoquant sa fin de carrière parlementaire et ses affaires judiciaires. Êtes-vous étonnée de ce ralliement ?
On peut toujours être étonné de certaines personnes qui trahissent la famille politique qui les ont vu élire et à laquelle ils appartenaient. Éric Woerth, c’est forcément difficile à comprendre quand on voit toutes les critiques qu’il a pu émettre sur la présidence, sur le budget de l’État. Maintenant, ça reste un choix personnel et je pense que ce n’est pas là-dessus que doit se focaliser une campagne présidentielle déterminante pour notre pays. Nos regards sont plus tournés vers le projet de notre candidat et le grand meeting que nous organisons dimanche à Paris.
Vous êtes donc en désaccord avec Christian Estrosi, qui affirme que rallier LREM n’est pas un changement de famille politique mais seulement d’appareil politique ?
Je ne sais pas ce qu’a dit Christian Estrosi. Mais à partir du moment où on décide de soutenir un candidat qui n’est pas de notre famille politique, on décide, de fait, de changer. C’est pourquoi notre président Christian Jacob a demandé à Éric Woerth de démissionner du parti. Car on voit bien qu’on a au sein des Républicains d’autres projets et une autre vision de la société que ceux portés par Emmanuel Macron. Sur beaucoup de thématiques, notamment la décentralisation ou la gestion de la crise sanitaire. C’est une option différente.
Éric Woerth, Edouard Philippe, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Jean Castex… La liste des Républicains est longue dans le camp macroniste. Qu’est-ce qui attire tant chez LREM ? C’est si différent, finalement ?
Il y a eu un temps une attirance pour devenir ministre chez les personnes que vous avez citées, qui est en soi une finalité. En politique nationale, il y a l’attrait d’être en majorité. Mais on a aussi eu des élus de la majorité qui ont décidé de créer leur propre groupe et de quitter LREM. La vie politique est en mouvement. Mais avant de parler de personnes, il faut parler de projets. La décentralisation, la justice, le régalien et la sécurité sont, entre autres, des points de rupture.
Dans l’hypothèse d’un second tour similaire à celui de 2017, appellerez-vous à voter Emmanuel Macron face à Marine Le Pen ?
On est le 11 février, il reste une soixantaine de jours de campagne, l’objectif est de faire en sorte que notre candidate soit au second tour. On voit bien dans les sondages, qui ne sont que des sondages, que ça peut se jouer au pourcentage près. Valérie Pécresse est en tête au niveau des parrainages, ça montre son ancrage local. Le combat est dur mais ô combien important pour avoir deux partis républicains au second tour. On fera tout pour que le second tour ne soit plus celui de 2017.
Recueilli par Grégoire Cherubini
Édité par Séverine Floch
CNN : « Les choses pourraient vite s'emballer »
Outre-atlantique, les titres américains, loin de minimiser les faits comme leurs homologues russes et ukrainiens, reprennent allègrement, souvent en titraille, les propos fatalistes d’un monde au bord d’une guerre mondiale. Comme le fait le Wall Street Journal : « Les États-Unis avertissent leurs alliés que la crise en Ukraine met en péril l'ordre de l'après-Seconde Guerre mondiale ».
Tagesschau : « Les citoyens américains devraient quitter l'Ukraine »
En Allemagne, pourtant impliquée dans les négociations engagées entre la Russie et l’Ukraine, les médias font les timides. Le Tagesschau se contente d’un papier factuel sur le sujet, même son de cloche du côté du Der spiegel. La presse allemande ne se mouille pas au lendemain de l’interview du président américain.
Enora Seguillon et Iris Bronner
Edité par Eléonore Disdero
La crise ukrainienne continue de faire couler de l’encre. Malgré les efforts diplomatiques pour apaiser les tensions, le président américain a averti que « les choses pourraient vite s’emballer » dans une interview accordée à la chaîne NBC ce jeudi. Il a répété qu'il n'enverrait pas de soldats sur le terrain en Ukraine, même pour évacuer des Américains dans l'hypothèse d'une invasion russe, car cela pourrait déclencher « une guerre mondiale ».
Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a assuré, vendredi 11 février que la Russie amassait encore plus de troupes à la frontière avec l’Ukraine et a averti qu’une invasion « pourrait commencer à tout moment ». Quelques heures plus tard, le Kremlin déclarait que les discussions avec Paris et Berlin n'ont produit « aucun résultat ». Qu’en pense la presse internationale ?
Izvestia : « Dudakov, politologue : l'appel de Biden aux Américains de quitter l'Ukraine n'est que des mots »
Izvestia est un quotidien de référence en Russie. Créé au cours de la révolution de 1917, il s’agit d’un des titres les plus importants du pays, avec la Pravda. Dans un article, le quotidien donne la parole au politologue russe Malek Dudakov. Les annonces alarmistes du président américain mêleraient bluff et opportunisme.
« De tels avertissements et appels ne vont pas au-delà des discussions verbales. (..) Comme l'a souligné la partie russe, de telles accusations sont utilisées comme prétexte pour déployer autant d'équipements militaires de l'OTAN que possible près des frontières de la Fédération de Russie [...]. Une provocation organisée par l’Occident pourrait avoir lieu sur le territoire de l’Ukraine…»
Moscow Time : « Biden exhorte les Américains à quitter l'Ukraine alors que les craintes d'une invasion russe augmentent »
De son côté le Moscow Time, un journal indépendant et occidental diffusé en anglais, n’a fait mention des propos de Joe Biden que de façon très factuelle. Le quotidien généraliste et gouvernemental Rossiyskaya Gazeta mise, lui, sur la censure et n’évoque aucun aspect de la crise ukrainienne : du déploiement des forces russes en passant par les réactions internationales, comme celle de Joe Biden.
Segdonia : « Biden fait peur aux américains »
Segodnia est un quotidien ukrainien de langue russe, au moment de la guerre du Donbass il était connu pour ses prises de position en faveur de la paix entre la Russie et l’Ukraine. Dans un article paru ce vendredi matin, le journal fustige les propos du président américain :
« Washington continue de faire tourner le tourbillon d'hystérie en répandant de fausses prédictions d'une invasion russe en Ukraine.[... ] Le dirigeant américain n'a pas oublié d'ajouter que l'armée américaine n'ira en Ukraine sous aucun prétexte, sinon il y aura une nouvelle guerre mondiale. [...] Et là, vous pouvez assister à un spectacle très divertissant où les Slaves s'entretuent avec la main légère des Anglo-Saxons. »
Argoumenty i Fakty : « Les choses peuvent rapidement s’emballer » et « Pourquoi les Américains ont-ils été invités à fuir l’Ukraine ? »
Même son de cloche du côté d'Argoumenty i Fakty, un hebdomadaire en langue russe d'information générale. Il fait paraître une édition internationale, imprimée en Allemagne et diffusée dans divers pays d'Europe et au-delà, qui est appréciée de la dispora russophone. Le site web a totalement fait l’impasse sur la crise ukrainienne dans la matinée : aucune trace de l’interview de Joe Biden avant 14 heures. Mais le média a fini par publier un article, pas des plus tendres envers les occidentaux :
« Les États-Unis font monter les enchères. Les politiciens européens ne sont pas sérieusement préoccupés par l'évolution de la situation. [... ] Le représentant allemand au format Normandie a même voulu se promener avec son chien pendant les discussions. « Les Anglo-Saxons préparent quelque chose » [...] Nous sommes le 11 février, et pourtant certains analystes des médias occidentaux ont prédit qu'une « invasion » russe de l'Ukraine commencerait dès janvier. Ils fixent désormais une nouvelle date pour le « déclenchement de la guerre » : la fin des Jeux olympiques d'hiver à Pékin. Après tout, si l'on en croit les sources anonymes « secrètes » de CNN, le président chinois Xi Jinping a personnellement demandé au président russe Vladimir Poutine de reporter l'invasion afin de ne pas gâcher l'événement sportif chinois. »
Le média ukrianien tourne en dérision le ton alarmiste de Joe Biden. Un écho clair à la position adoptée par le gouvernement ukrainien qui a minimisé l’appel aux ressortissants américains à quitter l’Ukraine : « Il n'y a rien de neuf dans cette déclaration », a relativisé le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.
Pour la sénatrice Les Républicains du Bas-Rhin Elsa Schalck, qui a parrainé la candidature de Valérie Pécresse, les trahisons politiques ne doivent pas cristaliser les débats publics. Aussi douloureuses soient-elles.