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« Qu’est-ce-que c’est, dégueulasse ? », demandait Patricia dans À bout de souffle. La mort de Jean-Luc Godard, pourraient rétorquer les policiers, dans une fin alternative du chef d'oeuvre du réalisateur. Le pionnier de la Nouvelle Vague a eu recours au suicide assisté en Suisse, à l’âge de 91 ans, a annoncé ce matin Libération. Le Mépris, Pierrot le fou, La Chinoise, Détective... Sa filmographie détonnante et provocatrice a profondément marqué l’histoire du cinéma.
Né à Paris le 3 décembre 1930 de parents de nationalité suisse, Jean-Luc Godard grandit entre les deux pays dans un milieu privilégié : son père est médecin et sa mère, née Monod, est issue d’une riche famille protestante. Après une scolarité classique au collège de Nyon, en Suisse, puis au lycée Buffon, à Paris, le jeune Godard intègre la Sorbonne afin d’étudier l’anthropologie. Il partage son temps entre la Cinémathèque et les salles obscures du quartier latin. Dans les années 1950, il rencontre François Truffaut, Claude Chabrol, Jacques Rivette et Eric Rohmer alors qu’il s’essaye à la critique dans les Cahiers du cinéma, La Gazette du cinéma et Arts.
Coup de tonnerre dans l’histoire du cinéma
En 1954, Godard passe derrière la caméra. Il réalise son premier court métrage, Opération béton, un documentaire sur la construction du barrage de la Grande-Dixence où il s’est fait engager en tant qu’ouvrier. Six ans plus tard, le 16 mars 1960, son long métrage À bout de souffle, fait l’effet d’une bombe. Godard bouleverse les conventions du septième art à coups d’ellipses sauvages et de destruction du quatrième mur. Jean-Paul Belmondo incarne Michel Poiccard. Il bafoue les lois et tutoie la caméra : « Si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas la ville… Allez vous faire foutre. » Le film remporte un immense succès et inaugure la Nouvelle Vague. Jean-Luc Godard continue de chambouler les règles narratives du cinéma : Le Mépris (en 1963), Pierrot le Fou (en 1965) ou Masculin-Féminin (1966) deviennent cultes.
Réalisateur et militant
Les secousses de mai 68 poussent le réalisateur à s’éloigner de l’industrie du cinéma pendant un temps. Après avoir appelé à l’annulation du festival de Cannes la même année, Godard tourne quelques films politiques avec Jean-Pierre Gorin, jeune journaliste du Monde qui l’a introduit dans des cercles maoïstes. Leur tentative de cinéma révolutionnaire, sous le pseudonyme collectif “Groupe Dizga Vertov”, échoue. Le public le répudie, sa femme Anne Wiazemsky le quitte et même la télévision rechigne à diffuser ses films. Après dix années tumultueuses, le réalisateur revient enfin au grand écran en 1980 avec Sauve qui peut (la vie). Godard a mis de l’eau dans son vin. Le militant se fait discret, mais son esprit disruptif transparaît. « Travailler avec Godard, c'est être dirigé par un très grand chef d'orchestre, mais il faut être bon musicien, parce qu'il oublie de vous donner la partition », résume Jacques Dutronc, son acteur principal.
« Devenir immortel…et ensuite mourir »
S’il a souvent été détesté pour son originalité et son hostilité aux académismes, Jean-Luc Godard a toutefois réussi à faire l’unanimité à plusieurs occasions : Ours d’or et d’argent lors des festivals de Berlin, Lion d’or à la Mostra de Venise, César d’honneur. De multiples récompenses ont couronné le génie du plus radical des metteurs en scène de la Nouvelle Vague. En 2018, il a reçu une Palme d’or Spéciale pour l’ensemble de sa carrière et son film Le livre d’images. Jean-Luc Godard a brûlé les codes du cinéma. « Quelle est votre plus grande ambition dans la vie ? Devenir immortel…et ensuite mourir. » Jamais cette réplique de À bout de souffle n’aura trouvé meilleure incarnation.
Audrey Senecal
Édité par Luc Herincx
« Le jeudi soir, les gens disent qu’il faut se mettre une race, c’est une mentalité. » Nathalie sait de quoi elle parle. Etudiante de 21 ans en licence de psychologie à l’université de Strasbourg, elle s’investit régulièrement dans la vie associative du campus. Passée par la faculté de mathématiques, l’Alsacienne déplore les conséquences délétères de l’alcool sur le quotidien des étudiants. « Au bureau de mon association, on me disait que le meilleur moyen d’intégrer les nouveaux venus était de les faire consommer. Il n’était même pas rare que l’on contourne la légalité en vendant des boissons à des mineurs. » Nés en fin d’année, les nouveaux étudiants n’ont pas encore 18 ans au moment de la rentrée et peuvent déjà acheter de l’alcool. Un sondage réalisé en 2021 par l’assurance Macif indique que 32,5% des 18-30 ans boivent au moins une fois par semaine.
« Il y a un décalage avec mes amis qui boivent »
Lorsqu’elle entre à l’université, la jeune femme sort toutes les semaines. Chaque prétexte est bon pour boire. « Si tu veux danser avec des gens alcoolisés, tu te poses très vite la question de le faire aussi pour être dans le même délire qu’eux. Ce n’est pas une pression explicite, mais elle existe bel et bien. »
En mai 2021, la jeune femme est hospitalisée à l’hôpital de Hautepierre, à Strasbourg. En cause : un malaise lié à une consommation excessive d’alcool. Pendant 12 heures, elle est gardée en observation sous l’œil attentif des soignants. Un souvenir qu’elle relate de manière lacunaire, en raison d’un blackout au cours de la soirée. « Aujourd’hui, je suis traumatisée de boire. Il y a un vrai décalage avec mes amis qui continuent à le faire. Quand minuit arrive, je fatigue et mon envie de rentrer chez moi se manifeste là où les autres ont un regain d’adrénaline. »
« Oh, t’es pas fun Adèle ! »
La boisson est solidement ancrée dans l’inconscient collectif comme un moyen de socialisation. « Quelqu’un qui ne boit pas est considéré comme déviant et anormal car il transgresse la norme sociale. Sa place dans le groupe peut être questionnée à travers des moqueries, des humiliations, voire une exclusion », décrypte auprès du Figaro Gregory Lo Monaco, docteur en psychologie sociale et professeur en sciences de l’éducation à l’Université d’Aix-Marseille.
Adèle en a fait les frais durant ses études : « Lorsque je quitte ma ville natale pour m’installer à Montpellier, je me dis que je vais profiter des sorties pour pallier mon isolement. Je buvais pour faire comme tout le monde, mais le goût ne m’a jamais attirée. » Plutôt que d’opter pour des sirops ou des sodas, l’étudiante de 24 ans continue à se forcer pendant deux ans pour éviter les remarques des autres étudiants. « Les personnes qui venaient en soirée avec un soft étaient cataloguées comme ennuyeuses. Personnellement, je n’étais pas en mesure de finir les doses qu’on me servait, ceux qui avaient une grosse descente devaient les finir. »
Une glorification dont les contours ne s’arrêtent pas seulement aux soirées. « Lors du repas de Noël, mes parents étaient surpris que je refuse du champagne. Lors d’une après-midi avec des amis, je prends un jus d’ananas et on me rétorque “Oh, t’es pas fun Adèle !” »
Qu’importe, sa conviction reste la même : ses soirées, elle les passe désormais à jeun.
Milan Busignies
Édité par Amjad Allouchi
Rendu public ce mardi, l’avis du Comité consultatif national d’éthique sur la fin de vie a été suivi par le lancement par Emmanuel Macron de démarches en vue d’un éventuel changement de loi.
Chaque année, le mois de septembre est marqué par le retour des soirées étudiantes et des week-ends d’intégration. À cette occasion, les prétextes pour consommer abondamment de l’alcool se multiplient, le tout en banalisant sa nocivité. Témoignages.
Tantôt admiré, tantôt décrié, au cours de ses 60 ans de carrière, le cinéaste franco-suisse s’est éteint mardi 13 septembre à l’âge de 91 ans. Figure de la Nouvelle Vague, il laisse derrière lui plus de 100 films.
« L’opération militaire spéciale va se poursuivre jusqu’à ce que les objectifs initialement fixés soient atteints. » En surface, la Russie ne semble pas broncher. Ces propos du porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ce lundi 12 septembre, répondent fermement aux informations et discours galvanisants côté ukrainien.
Quelques heures plus tôt, Kiev annonçait avoir reconquis 6000 kilomètres carrés dans l’est et le sud du pays depuis le 1er septembre. Une maigre avancée, en comparaison « des 116 000 kilomètres carrés occupés par Moscou » depuis six mois, selon le magazine britannique New Statesman. En réalité, ces cinq derniers jours, la contre-offensive ukrainienne a récupéré plus de territoire que la Russie n’en a conquis depuis avril. L’offensive éclair dans la région de Kharkiv et les avancées dans celle de Kherson semblent impacter la stratégie russe, contre laquelle « des voix s’élèvent » au sein du pays, avance RFI.
Une lettre pour la destitution de Poutine
La semaine dernière, des élus municipaux de Saint-Pétersbourg et de Moscou ont appelé publiquement au départ de Vladimir Poutine du pouvoir. Dans une lettre adressée à la Douma, la chambre basse de l’assemblée fédérale russe, ils demandent la destitution du président pour « trahison », au regard « des pertes en vie humaines », des « dégâts économiques », et de « la progression de l'Otan vers l'Est », liées à l’invasion en Ukraine.
L’opposition, immédiatement convoquée par la police après cette lettre, s’attaque ouvertement au leader russe. Certains membres du gouvernement russe remettent aussi en cause la stratégie militaire du pouvoir en place, en prenant garde de ne pas attaquer frontalement le maître du Kremlin. Selon El Pais, « certains leaders de la propagande russe appellent ouvertement à l’exécution des dirigeants militaires qui ont perdu les territoires de l’est », et « exigent désormais le châtiment de ceux qui ont convaincu le président Vladimir Poutine que ses troupes seraient accueillies à bras ouverts en Ukraine ».
Affaiblies, les forces russes réagissent par les bombes
« Les forces ukrainiennes progressent dans l’oblast de Kherson et continuent d’affaiblir le moral et les capacités de combat des forces russes dans cette zone », rapporte ce lundi l’Institute for the Study of War. Selon le think-tank américain spécialisé dans les questions de défense, la contre-offensive de Kiev « pourrait impacter la capacité et la volonté du commandement militaire russe d’utiliser des unités de volontaires formés récemment ».
NEW: #Ukrainian forces are continuing to make impactful gains in #Kherson Oblast and are steadily degrading the morale and combat capabilities of #Russian forces in this area.
The latest with @criticalthreats:https://t.co/gjDA0Mp2kt pic.twitter.com/xk3L3VkVfL
— ISW (@TheStudyofWar) September 13, 2022
Le groupe de réflexion s’appuie sur des annonces de l’armée ukrainienne sur Facebook ce lundi : « De nombreux volontaires russes refuseraient de participer aux combats ». Ces informations ne sont pas confirmées, mais d’après l’Institute for the Study of War, ne pas déployer de nouvelles forces côté russe pourrait « offrir le temps nécessaire aux Ukrainiens de se renforcer, avant de poursuivre l’offensive ».
Ce mardi, au micro de la BBC, l'ex-secrétaire générale de l’OTAN Rose Gottemoeller se montrait plus inquiète sur la suite du conflit, craignant une riposte dangereuse de la part de la Russie : « J’ai peur qu’ils répliquent maintenant de façon imprévisible, avec l’utilisation d’armes de destruction massive. Poutine pourrait frapper avec une force nucléaire dans le but de terroriser les Ukrainiens et leurs alliés. » Pour l’heure, le Kremlin multiplie les bombardements sur les territoires reconquis par Kiev. France 24 fait état de 15 sites touchés ce dimanche, dont des centrales électriques et des chemins de fer, entraînant des coupures de courant. Ce mardi, la Russie annonce sur Twitter mener des frappes massives sur tous les fronts.
Luc Herincx
Édité par Audrey Senecal
Kiev annonce avoir repris près de 6000 kilomètres carrés de son territoire ces derniers jours. Les médias occidentaux repèrent des difficultés à riposter du côté du Kremlin.
Le Parlement européen a durci, ce mardi 13 septembre, la proposition de Bruxelles visant à restreindre les importations de l'UE liées la déforestation, en élargissant l'éventail des produits concernés, notamment pour inclure le caoutchouc et le maïs, et en l'étendant aux acteurs financiers.