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En octobre, une convention citoyenne se prononcera sur une possible dépénalisation de "l'aide active à mourir". Cuej.Info / Stephen Andrews.

  • À bout de souffle, 1960

« Un chef-d’œuvre qui a changé le visage du cinéma », pour François Truffaut. Ce premier long-métrage de Godard marque la naissance de la Nouvelle Vague. Le film raconte l’itinéraire d’un voyou et sa rencontre avec une jeune américaine à Paris. Une longue et tragique course-poursuite. Si le duo d’acteur que forment Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg rayonne, c’est cette nouvelle manière d’appréhender le cinéma qui fait que ce film restera pour toujours dans l’histoire du septième art. Le réalisateur tourne caméra à l’épaule, laisse les effets spéciaux de côté et privilégie les décors réels. Récit éclaté aux multiples faux-raccords, à cheval entre le documentaire et la poésie, Jean-Luc Godard montre à travers ce film le besoin de renouveau de jeunes réalisateurs qui ne se reconnaissent plus dans leur époque. Celle d’un cinéma en manque d’inspiration. 

« Quand j'ai tourné À bout de souffle, je pensais que je faisais quelque chose de très précis. Quand je l'ai vu pour la première fois, j'ai compris que j'avais fait tout autre chose », déclarait le cinéaste en 1968. 

« Le stade est devenu un défouloir. La société est de plus en plus violente et cela se traduit en tribune », s’exaspère Jonathan Ozan, président du Virage Sud, l’un des groupes de supporters du Mans FC. Et les derniers événements dans les stades de l’Hexagone lui donnent raison. Arbitre menacé par des supporters à Metz ce lundi 13 septembre 2022. 32 blessés après la descente des supporters de Cologne à Nice le 8 septembre dernier pour un match de coupe d’Europe. Chaos au stade Geoffroy Guichard en fin de saison dernière lorsque les supporters des Verts ont envahi la pelouse après la relégation de leur club en Ligue 2. Les nerfs sont à vif. Et ce mardi 13 septembre, l’Olympique de Marseille accueille Francfort en Ligue des Champions. Selon les autorités, 5 000 supporters allemands sans billets pour ce match sont attendus en plus des 3 300 détenteurs de titres. Une rencontre à haut risque qui inquiète.

« Nous ne sommes pas sereins »

Amoureux du Mans FC, Jonathan Ozan n’est pas du genre à louper un match au stade Marie-Marvingt. Il donne aussi de la voix à l’extérieur, jusqu’à se faire quelques frayeurs : « En juin 2019, nous étions une quinzaine à nous déplacer en Corse pour le barrage d’accession en Ligue 2 contre le Gazelec Ajaccio. Leurs supporters nous traquaient dans la ville dès la veille de la rencontre. Nous avons remporté le match signant leur descente en National. Alors dès le coup de sifflet final, ils se sont rués vers nous pour en découdre. Nous nous sommes réfugiés dans la salle de presse où des stadiers corses nous frappaient et nous insultaient. » Un dénouement regrettable qui ne se limite pas aux frontières de l’Île de Beauté. « Il y a des déplacements pour lesquels nous ne sommes pas sereins. Face à certaines équipes de régions parisiennes notamment », insiste-il.

L’impact des réseaux sociaux  

« Ces incidents sont provoqués par une minorité qui prend malheureusement la lumière. Sur 30 000 personnes, seulement quelques dizaines sèment la zizanie », soupire Jonathan Ozan. Assez pour un drame. Et selon lui, les réseaux sociaux ont encouragé la haine du supporter adverse : « Beaucoup se provoquent sur internet et se donnent rendez-vous dans les stades ou leurs alentours pour se battre. »

En septembre 2021, dans les colonnes de So Foot, Nicolas Hourcade, professeur de sociologie à l’école centrale de Lyon et spécialiste du mouvement des supporters, soulignait un autre rôle des réseaux sociaux. Celui d’être un miroir déformant de la réalité : « Ils donnent à voir des événements qui n’étaient pas vus auparavant. Maintenant, tout le monde a un smartphone doté d'une caméra et peut filmer puis diffuser à grande échelle sur les réseaux sociaux. S’il y a des images, ça donne une autre ampleur aux bagarres et aux débordements. Ce phénomène peut accréditer la thèse d’une augmentation de la violence, alors qu’elle est avant tout plus visible qu’elle ne l’était. » Des propos tempérés par Jonathan Ozan rappelant le mimétisme encouragé par la diffusion de masse de ces images sur Facebook, Twitter, Snapchat et Instagram : « Énormément de jeunes voient ces photos et vidéos. Ils s’en nourrissent et reproduisent les gestes violents. »

Une faille organisationnelle

À chaque journée de championnat de France de Ligue 1, Ligue 2 et même de National, des préfectures interdisent à des supporters de se déplacer pour encourager leur équipe. « La France n’est pas capable d’encadrer 200 supporters visiteurs, mais autorise la venue de milliers de fans de foot étrangers lors des matchs de coupe d’Europe. C’est incompréhensible », dénonce Jonathan Ozan. Un point de vue en partie partagé par Nicolas Hourcade : « En France, on a perdu l’habitude d’organiser des matchs. Ce qui est lié au confinement et aux huis clos, mais aussi aux difficultés financières qu’éprouvent les clubs. Par exemple, sur les sociétés de stadiers, profession sinistrée pendant la crise, il y a eu un turnover très important, et on se retrouve aujourd’hui avec des agents qui n’ont pas forcément d’expérience. » Alors comment apaiser les tensions ? « Les clubs doivent prendre leur courage à deux mains et bannir à vie les supporters dangereux », assure Jonathan Ozan. Un travail périlleux : « Il ne faut pas mettre tous les supporters dans le même sac. Une grande majorité ne demande qu’à vivre sa passion dans des stades animés mais sécurisés. »

 

Julien Rossignol

édité par Milan Busignies

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Cinq des plus grands films de Jean-Luc Godard ont été tournés dans les années 1960. Une courte période qui aura suffi au chef de file de la Nouvelle Vague, décédé hier, pour révolutionner le septième art.

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Vers une légalisation de « l’aide active à mourir » ? Le débat sur la fin de vie est relancé à la suite d’un rapport du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), rendu public ce mardi 13 septembre. Dans son avis majoritaire, le Comité s’est prononcé pour une légalisation de l’euthanasie « strictement encadrée ». Huit de ses membres ont émis des doutes.

Emmanuel Macron, qui attendait la publication de l’avis avant de lancer l’une des réformes sociétales de son second quinquennat, a annoncé dans la foulée une convention citoyenne sur le sujet. D’une durée de six mois, elle commencera en octobre, et permettra d’aboutir à un texte de loi en 2023.

Le CCNE, qui se refusait jusqu’ici à modifier la loi Claeys-Leonetti de 2016 sur « le droit à une sédation profonde et continue jusqu’à la mort » pour les patients en soins palliatifs, ouvre désormais d’autres possibilités concernant la fin de vie. Mis en place en juin 2021, le groupe de travail a ainsi abouti à deux recommandations importantes sur « le renforcement des mesures de santé publique dans le domaine des soins palliatifs » ainsi que sur « les exigences éthiques incontournables en cas de dépénalisation de l’aide active à mourir ». 

L’importance du rôle de confiance, peu utilisé par les Français

La première recommandation découle du constat d’une « mise en œuvre insuffisante, voire défaillante, des dispositions législatives et réglementaires en vigueur ». En cause, un manque de formation et d’informations sur les soins palliatifs. Ainsi, le CCNE encourage à « valoriser les soins relationnels, l’accompagnement des personnes malades et de leurs proches » tout en mettant en place des « processus délibératifs nécessaires pour aboutir à des décisions justes ». 

Le rôle de la personne de confiance, pour les patients qui ne sont plus en capacité d’exprimer leur volonté, est également mis en avant. Un dispositif peu, voire pas assez utilisé, selon l’institution. Il faudrait donc « renforcer le rôle de la personne de confiance, en particulier lors de décisions de limitation ou d’arrêt de traitements » et « inclure la rédaction des directives anticipées dans le processus d’accompagnement des patients qui s’apprêtent à vivre leur fin de vie ».

Selon les membres du Comité, la médecine doit également renouer avec le rapport à la mort, pensé non pas comme un échec, mais bien « une donnée absolue et incontournable de l’existence humaine ».

Des repères éthiques en cas de dépénalisation de l’aide active à mourir

L’un des rapporteurs du CCNE, Alain Claeys, a détaillé le cadre dans lequel cela pourrait intervenir : « Il existe une voie pour une application éthique d’une aide active à mourir, à certaines conditions strictes avec lesquelles il apparaît inacceptable de transiger ». Pour la première fois, le Comité d’éthique envisage une évolution, sans se prononcer sur la loi elle-même. « Si le législateur décide de légiférer », indique le rapport, cela nécessitera des prérequis. 

L’accès légal à une assistance au suicide pourrait alors concerner les patients majeurs « atteints de maladies graves et incurables (…) dont le pronostic vital est engagé à moyen terme », et dont les souffrances sont intolérables. Les conditions soulevées sont « la demande, de façon libre, éclairée et réitérée, analysée dans le cadre d’une procédure collégiale », où les médecins pourront bénéficier d’une clause de conscience en cas de refus de leur part.

Pour les autres situations, le CCNE « laisse au législateur (…) la responsabilité de déterminer alors la démarche la plus appropriée ». Le revirement de la part des membres du Comité ne s’est pas fait à l’unanimité. Joint en complément, le texte de réserve soulève des questions liées aux difficultés actuelles du système de santé, et encourage en priorité à ce que l’accès aux soins palliatifs soit uniformisé sur l’ensemble du territoire.

Tara Abeelack

Édité par Matei Danes

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