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Pour la deuxième fois en trois mois, la BCE a relevé ses taux directeurs jeudi dernier. Un geste historique qui intervient en réponse à l’inflation galopante, mais qui pourrait fragiliser la zone euro en engendrant une hausse des spreads.
« Nous ne sommes pas pour l’euthanasie, mais pour le soulagement et l’accompagnement à la souffrance de l’homme », plaide Marie-Rose, bénévole au sein de l’association Jalmalv Strasbourg, alors qu’une convention citoyenne sur la fin de vie sera lancée en octobre, avec l’objectif d’aboutir à un texte de loi en 2023. C’est ce qu’a annoncé Emmanuel Macron après un avis publié mardi 13 septembre par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ouvrant la voie à une potentielle légalisation de « l”aide active à mourir » en France.
Si l’euthanasie est autorisée dans plusieurs pays européens comme la Belgique, les Pays-Bas ou plus récemment l'Espagne, le débat sur sa légalisation et sur le suicide assisté n’est pas récent. Lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, l’exécutif avait décidé que la fin de vie ne figurerait pas dans son projet de loi de bioéthique, soulignant qu’elle faisait l’objet de la loi Claeys-Leonetti de 2016. Dans la même lignée, en 2018, le Conseil d’État puis le comité d’éthique avaient jugé que cette loi ne devait pas être modifiée et avaient plaidé pour un meilleur accès aux soins palliatifs. Mais depuis, l’avis de l’exécutif et du comité ont évolué.
« Le droit à mourir dans la dignité est un combat qui vous ressemble et qui nous oblige », a affirmé Emmanuel Macron le 2 septembre, lors de la remise de la grand-croix de la Légion d’honneur à la chanteuse et comédienne Line Renaud. En ajoutant, « c’est le moment de le faire… Nous le ferons ». Une prise de position qui ne convainc pas tout à fait Thierry Praud, directeur de l’association Pierre Clément, laquelle accompagne les malades en fin de vie auprès d’institutions médicales et dans des services de soins à domicile. « L’euthanasie est une demande face à une carence, elle n’est pas une réponse », répond-il à l’ouverture d’une légalisation du suicide assisté.
Renforcer les soins palliatifs
L’association qui accompagne les personnes en fin de vie dénonce surtout le manque de personnel au sein des Ehpad et des hôpitaux. « L’État n’investit pas assez dans l’accompagnement d’une fin de vie décente. Chaque citoyen a le droit à une fin de vie digne », témoigne Marie Stenger, bénévole de l’association Pierre Clément. « Les médecins sont formés à soigner et guérir, mais pas assez dans l’accompagnement de la fin de vie », poursuit-elle.
Outre le manque d’effectifs dans les hôpitaux, les bénévoles déplorent la méconnaissance de la loi actuelle par les patients. « Le problème est que la population n’est pas assez informée sur la loi française actuelle : euthanasie, suicide assisté, sédation profonde, aide active à mourir… il y a un vrai manque de pédagogie », atteste Marie-Rose. En effet, la loi Claeys-Leonetti interdit l'euthanasie et le suicide assisté. Elle permet la « sédation profonde et continue » jusqu'à la mort pour les malades en phase terminale et en très grande souffrance quand leur pronostic vital est engagé à court terme. « Est-ce qu’il faut aller dans le tout noir ou le tout blanc ? Il vaut mieux trouver des alternatives, ce qu’on essaie de faire », juge-t-elle. Écouter, accompagner… c’est ce que les nombreux membres de ces associations réalisent quotidiennement pour soulager les personnes en fin de vie. Sur le modèle de celle pour le climat, une convention citoyenne, organisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), sera constituée dès octobre et rendra ses conclusions en mars 2023.
Charlotte Thïede
Édité par Tara Abeelack
Corentin Chabot
Édité par Clémence Blanche
L’Italien Alessandro Chiocchetti remplacera, dès le 1er janvier 2023, l’Allemand Klaus Welle. Une nomination déjà critiquée par les oppositions pour un poste qui reste méconnu des Européens.
L’annonce par le Premier ministre arménien Nikol Pachinian de la reprise des affrontements à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan ce mardi a suscité de nombreux appels à la désescalade issus de la communauté internationale. Après un cessez-le-feu entre les deux parties, négocié par les forces diplomatiques russes, l’Azerbaïdjan a annoncé « avoir rempli tous ses objectifs » à la frontière avec l’Arménie qui déplore « 49 militaires tués ». La situation reste cependant tendue entre Bakou et Erevan, qu’un conflit géostratégique oppose depuis les années 1990.
Les origines du conflit
Géographiquement, l’Arménie est prise en étau entre la Turquie à l’Ouest et l’Azerbaïdjan à l’Est, deux pays turcophones aux ambitions irrédentistes. Elle constitue de ce fait un obstacle à leur unification, alors même que ces deux entités turcophones se considèrent comme « une seule nation, deux États ». La région du Haut-Karabakh, située entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, cristallise ces tensions d’ordre géostratégique. Historiquement majoritairement peuplée d’arméniens, elle est pourtant rattachée à l’Azerbaïdjan par le gouvernement soviétique au début du 20ème siècle. Cette décision signe les débuts de décennies de tensions.
La première guerre ouverte (1988-1994)
En 1988, dans une tentative de s’émanciper du joug azerbaïdjanais, le Haut-Karabakh s’autoproclame République socialiste soviétique. Lorsque Bakou s’oppose à cette décision, des tensions éclatent et s’aggravent en 1991 avec la tentative de l’Azerbaïdjan de reprendre le contrôle du Haut-Karabakh en abolissant son statut d’autonomie. Le conflit fera en tout plus de 30 000 morts. Il prend officiellement fin en 1994, grâce à l’intervention de la Russie qui entérine alors sa position d’arbitre dans le Caucase. Mais la fin du conflit ouvert ne signe pas pour autant la fin des tensions et les affrontements se poursuivent ponctuellement entre 1994 et 2020.
La seconde guerre ouverte (2020)
En septembre 2020, un nouveau conflit armé éclate lorsque l’Azerbaïdjan lance plusieurs assauts terrestres dans le Haut-Karabakh. Les hostilités durent un mois et 14 jours et voient tour à tour échouer les tentatives de médiation russe, européenne et américaine. Après la prise par Bakou de la capitale du Haut-Karabakh, Erevan accepte de signer un accord de fin des hostilités qui prend effet le 10 novembre 2020. La défaite est sévère pour l’Arménie, contrainte de céder à l’Azerbaïdjan de nombreux territoires stratégiques. Dans la rue, les appels à la démission du Premier ministre Nikol Pachinian se multiplient, mais ce dernier est tout de même réélu.
Le rôle stratégique des pays voisins
Le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan est intriqué dans un enchevêtrement complexe d’enjeux géostratégiques dans le Caucase. S’y illustre notamment la guerre de l’ombre que se livrent l’Iran et Israël, qui compte l’Azerbaïdjan parmi ses alliés et bases militaires stratégiques. L’Iran a appelé ce mardi à « la retenue et une résolution pacifique des différends entre les deux pays ». Au nord de son territoire vit une forte communauté turcophone, dont Téhéran craint que le conflit au Haut-Karabakh réveille les velléités séparatistes.
Louise Llavori
Édité par Luc Herincx
Leur rencontre aurait pu marquer une nouvelle étape dans le rapprochement des deux branches de la chrétienté, irréconciliables depuis le schisme de 1054. Le pape François et le patriarche Kirill, les représentants respectifs des églises catholique et orthodoxe, n'auront finalement pas l'occasion d'échanger au cours du VIIe Congrès des religions mondiales et traditionnelles, qui débute ce mardi 13 septembre à Nur-Sultan (anciennement Astana), capitale du Kazakhstan.
Si le patriarche moscovite n'a pas annoncé les raisons de son absence à ce dialogue interreligieux qui réunira une centaine de délégations venues de plus de 50 pays, la vive condamnation par le pape de l'invasion de l'Ukraine par la Russie constitue l'explication la plus probable.
Kirill, un patriarche va-t-en-guerre
Fervent soutien de « l'opération militaire spéciale » – l'expression officielle en vigueur en Russie pour désigner l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février 2022 – le patriarche moscovite avait, dès les premiers jours du conflit, qualifié de « forces du mal » les puissances étrangères opposées à « la réunification des peuples frères » que sont à ses yeux les Russes et les Ukrainiens. Des éléments de langages calqués sur ceux de Kremlin et que n'a cessé de marteler Vladimir Poutine depuis le début de la guerre.
Cette proximité n'a pas échappée aux alliés de l'Ukraine. Le 16 juin dernier, le Royaume-Uni a sanctionné le métropolite dans le cadre d'un train de sanction visant les proches du président russe. Il est désormais interdit de séjour en Grande-Bretagne, et ses avoirs y sont gelés.
Côté européen, les choses sont plus compliquées. La Commission européenne avait proposée d'exercer des sanctions similaires, mais le véto de la Hongrie avait finalement dissuadé les Vingt-Sept d'inscrire le patriarche sur leur liste noire.
Le pape François, qui a qualifié à plusieurs reprises d'« inacceptable » et de « barbare » l'invasion, n'a jamais condamné nommément ni Vladimir Poutine, ni le patriarche Kirill. S'il ne s'est pas prononcé sur l'absence remarquée de Kirill, les prises de position du pape sur le conflit ukrainien pourraient en être la raison.
Deux églises irréconciliables ?
En l'absence du représentant de l'église orthodoxe, le rapprochement entre les deux branches chrétienne, amorcé dans les années 60, en pleine guerre froide, risque de s'enliser. Une étape historique dans ce processus avait pourtant été atteinte il y a six ans. Le 12 février 2016, les deux figures tutélaires s'étaient entretenus à la Havane. C'était la première rencontre entre un pape et un patriarche de Moscou depuis 1054, date du schisme des églises catholique et orthodoxes.
Si la rencontre avait semblé fraternelle à l'époque (le pape François et le patriarche s'étaient embrassé, donné l'accolade, et avaient déclaré conjointement que leur réunion étaient l'expression de « la volonté de Dieu »), des points de dissensions existaient déjà.
En effet, à l'époque, la Russie avait menée une première invasion de l'Ukraine, achevée en 2014 par la quasi-annexion de la Crimée et d'une partie du Donbass et par la constitution des « républiques autonomes ». Toujours en 2016 mais au Proche-Orient cette fois, la Russie était engagée dans une féroce opération militaire en Syrie, aux côtés des forces de Bachar el-Assad.
Si le pape, préoccupé par la situation des chrétiens d'Orient, n'avait pas ouvertement condamné la Russie à l'époque, il avait toutefois regretté les exactions commises à l'encontre des civils. Le patriarche Kirill, lui, soutenait déjà avec enthousiasme l'armée russe.
Matei Danes