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Au sein du défilé, beaucoup comparent leur situation à « une prise d’otage ». Pour Valérie*, salariée depuis plus de vingt ans, sa relation avec la brasserie est similaire à celle d’un couple : « C’est comme si un mec trompait sa femme, qu’il avait choisi d’aller vivre avec sa maitresse, mais qu’en plus elle n’avait pas le droit de partir ». D’après cette dernière, impossible de s’en aller avant la fermeture de l’usine, dans trois ans, sous peine de la quitter les mains vides. Heineken demanderait en effet aux salariés ayant trouvé un travail ailleurs de démissionner, sans toucher d’indemnités.

Un avenir qui s’effondre

En fin de cortège, Corinne, 45 ans, marche la tête basse. « Nous, tout ce qu’on veut, c’est partir dignement ». Travaillant au sein du groupe depuis vingt ans, elle fait part de son dégoût. « L’entreprise continue de faire des d’énormes bénéfices. J’en ai marre d'être au service de multinationales qui font de nous ce qu'elles veulent ». Cette dernière envisage de monter sa propre affaire et ne se pose même pas la question de changer de lieu de vie. « Mes enfants n’ont même pas encore commencé leurs études, comment je suis censée aller travailler à Marseille ou à Mons ? »

Sifflets, cornes de brume, tambour, pétards. Un cortège assourdissant composé de blousons jaunes et verts siglés d’une fameuse marque de bière perce le brouillard matinal strasbourgeois. Ce mardi 14 février, une centaine de salariés de l’usine Heineken de Schiltigheim, près de Strasbourg, marchaient en direction du parlement européen. Depuis l’annonce de la fermeture de la brasserie de l’Espérance en novembre, ils protestent contre les conditions de départ proposées par la direction de l’entreprise. Si la brume finit par se dissiper, l’avenir des salariés reste lui totalement flou.

« Une baisse des parts de marché » et une « augmentation du coût des matières premières et de l'énergie ». Voilà comment le groupe néerlandais Heineken justifiait à l’AFP, le 15 novembre dernier, la fermeture de son site historique de Schiltigheim. Des négociations autour d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ont alors été ouvertes entre la direction et les salariés et doivent aboutir à la fermeture de l’usine d’ici 2025. Des mesures de reclassement internes seraient prévues, notamment en direction des sites de Mons-en-Barœul (Nord) et de Marseille, villes où l’entreprise souhaite regrouper sa production. Depuis vendredi 10 février, une partie des 220 salariés débraye. « Aujourd’hui c’est toute l’usine qui est en grève ! » s’enthousiasme l’un des manifestants, entre deux coups de sifflet. « La priorité, c’est de maintenir notre usine ouverte. On veut aussi que ceux qui souhaitent partir en mobilité externe puissent le faire », soutient Mickaël Burck, délégué du personnel pour la CFDT.

« Tout ce qu’on veut, c’est partir dignement »

« La population de Schiltigheim avec nous ! Non à la fermeture ! » s’écrient en cœur les manifestants, sous les applaudissements des passants. Les larmes aux yeux, Nathalie s’échine à retenir sa peine. « C’est impossible de se projeter. Qui voudra de moi à 56 ans ? » Comme elle, Laurent Erbs, délégué syndical, ne « parvient pas à réaliser ». Dans trois ans j’ai 58 ans, qu’est-ce que je vais faire ? Ce technicien de fabrication arrivé dans l’entreprise il y a 25 ans se sait « en fin de course ». « Mais les plus jeunes veulent acheter une maison, avoir des enfants. Qu’est-ce qu’ils vont faire, hypothéquer leur vie pour Heineken ? »

Une faille de plusieurs kilomètres est apparue dans la région de Hatay en Turquie. Image d'illustration / Creative Commons.

À l’échelle planétaire, le changement climatique n’a pas d’impact sur la fréquence et l’intensité des tremblements de terre, même si ses conséquences peuvent faire varier la sismicité localement et de façon limitée.

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« Il assumera toutes les conséquences de ses actes avec la conscience terrible qu’il ne pourra jamais réparer le mal qu’il a fait », confie sa sœur Hélène, via un communiqué. WIKIPEDIA/GEORGES BIARD

L’Insee a annoncé un taux de chômage historiquement bas ce mardi 14 février. Une diminution relativisée par Éric Heyer, économiste spécialiste du marché du travail.

« Il faut quelqu’un de caractère pour sauver le racing »

Une bonne centaine de supporters bleu et blanc étaient présents au centre d’entraînement du Racing pour accueillir Frédéric Antonetti ce mardi après-midi. Ils sont convaincus que c’est l’homme de la situation pour relever le club. « Il faut quelqu’un de caractère pour sauver le Racing. Je l’aime bien, il a une grande gueule, du répondant », se réjouit Steve. Un sentiment partagé par Giovanni : « Certains joueurs ont des comportements problématiques. Il faut un homme de poigne, quelqu’un qui les secoue pour recadrer tout ça ! ».

Vincent est supporter strasbourgeois depuis 50 ans et pour lui, nommer « Fred » à la tête de l’équipe est la « solution de la dernière chance. Il faut un déclic. C’est un entraîneur d’expérience qu’on ne présente plus. Avec son charisme, il saura taper du poing sur la table quand il le faudra. » Juste à côté, Laurent, Sylvie et Loïc, venus en famille, se montre enthousiastes : « Il va apporter son énergie. Nous avons confiance en lui ! »

Julien Rossignol
Édité par Luca Salvatore

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Le nouvel entraîneur du Racing Club de Strasbourg Frédéric Antonetti (à gauche), et son président Marc Keller. © Julien Rossinol

Un meneur d’hommes

Coach sanguin, célèbre pour ses envolées lyriques sur le bord du terrain ou en conférence de presse, Antonetti est davantage reconnu pour ses qualités de meneur d’hommes que pour celles d’un fin tacticien. « Tu te fous de la gueule de qui là ? Faut bloquer les côtés Marama ! », hurlait-il à son joueur, Vahirua, à l’occasion d’un match contre le FC Lorient alors qu’il était entraîneur de l’OGC Nice, le 3 mars 2007. Insuffler un état d’esprit de combattant, c’est exactement ce que recherche Marc Keller en lui plaçant sa confiance. Coach expérimenté, il sait raviver l’âme des équipes qu’il récupère à bout de souffle.

Mais pour y parvenir, il devra panser les fractures qui gangrènent le vestiaire strasbourgeois à l’image de la vive altercation entre le capitaine Dimitri Liénard et Nordine Kandil, à la fin du match perdu sur la pelouse de Lille (2-0), dimanche 12 février.

Avec seulement un point de retard sur Troyes, premier non relégable, la situation du Racing est inquiétante mais pas alarmante. Qu’importe, la mission commando pour s’extirper de la relégation menée par Frédéric Antonetti commence dès samedi à 21 h. Les racingmen accueillent Angers, lanterne rouge de Ligue 1. 

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