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Rouslan Stefantchouk a appelé l'UE à poursuivre son soutien à l'Ukraine. © Daina Le Lardic

Aider l’Ukraine, à quel prix ?

Par ailleurs, le Parlement européen n’exclut pas de renforcer son arsenal avec le temps, comme l’a affirmé la vice-présidente Christel Schaldemose (S&D, gauche) : "Si on voit dans un an ou plus que le DSA n’est pas suffisant pour protéger nos démocraties, il faudra en faire plus."

Cette manœuvre de Donald Trump place l’Union européenne dans une position délicate où elle devrait assurer le soutien à l’Ukraine sans les Américains. “L'Europe devrait être en mesure de compenser une partie du déficit financier [créé par les États-Unis], mais pas la totalité”, assure Marie-Agnès Strack-Zimmerman. Pour l’instant, l’UE s’est engagée à débloquer 50 milliards d'euros. Dans cette somme, 35 milliards d’euros de prêt seront garantis par les avoir gelés de la Banque centrale de Russie. “Nous devons tout faire pour que l'Ukraine l’emporte” affirme l'eurodéputée.

Grâce au DSA, "on a identifié des schémas pendant les élections en Roumanie", assure Aude Maio-Coliche, directrice de la communication du Service diplomatique de l’Union européenne. Pour rappel, fin novembre 2024, la Russie avait été accusée d’avoir manipulé le résultat des élections présidentielles roumaines, via le réseau social chinois Tiktok. "Aujourd’hui, on travaille avec l’Allemagne. On dispose même de systèmes d’alerte rapides pour échanger nos informations. Donc nous espérons que la Commission européenne sera prête pour ces prochaines élections." Les Allemands sont appelés aux urnes le 23 février prochain.

L’un des outils privilégiés de l’Union européenne contre ces menaces est le Digital Services Act (DSA). Un règlement européen, entré en vigueur en février 2024, qui a pour but de réguler les contenus illicites et la désinformation sur les réseaux sociaux. Tout particulièrement en période électorale.

Élections, réseaux sociaux et ingérence étrangère : comment l’UE se défend ?

À l’aube des élections fédérales en Allemagne, Elon Musk, propriétaire du réseau social X, affiche ouvertement son soutien au parti d’extrême-droite AfD. Une ingérence qui suscite la crainte de l’Europe. Afin de préciser sa stratégie de lutte contre ces menaces 2.0, le Parlement européen a donc convié les journalistes à une table ronde.

Une prise de position qui fait écho à celle du président Ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a écrit sur X  :  “L'Ukraine souhaite la paix plus que quiconque. Nous définissons nos mesures conjointes avec l'Amérique pour mettre fin à l'agression russe et garantir une paix fiable et durable.” Des propos tenus quelques heures après que Donald Trump ait annoncé avoir convenu d’une rencontre avec Vladimir Poutine en Arabie Saoudite, et de négociations “immédiates” sur l’Ukraine. Une célérité que le Parlement n’avait pas envisagée.

Dès son investiture, Donald Trump a révoqué une grande partie de l’aide financière américaine à Kiev. L’Ukraine était l’un des principaux bénéficiaires de l’USAID, l’agence pour le développement international qui pilote les aides humanitaires et économiques de Washington vers l’étranger. Depuis le début de l’offensive russe, ce sont plus de 37 milliards de dollars pour l’aide humanitaire, pour le développement, et pour l’aide au budget qui ont été versés au pays par l’agence. Or, le gouvernement américain a décidé de la supprimer.

Un appel entendu par la majorité des groupes parlementaires. “Il faut faire plus, il faut plus d’aide financière et humanitaire”, martèle le socialiste Marcos Ros Sempere (S&D, gauche). “La Russie et les États-Unis ne doivent pas décider de l’avenir du continent”, soutient aussi Marie-Agnes Strack-Zimmermann, députée du groupe Renew (centre) à la tribune.

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