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Au premier abord, cela paraît facile à comprendre: un ETF est un fonds indiciel côté en bourse. Ainsi un ETF CAC 40 est un panier regroupant l’ensemble des actions du CAC 40 comme une sorte de calque de l'indice boursier. On dit qu'il le réplique. Son évolution va donc suivre la performance de l’indice. Si le CAC 40 gagne 3%, l’ETF CAC 40 va également gagner 3%.

Selon leurs promoteurs, les ETF présentent le double avantage d'être moins coûteux qu'une Sicav, car il n'y a pas de frais d'entrée, et d'être éligibles au Plan d'épargne en actions (PEA).

«Aussi simple que d'acheter un bouquet de fleurs»

Nés aux Etats-Unis dans les années 1990, ces ETF aussi appelés « trackers », sont arrivés en Europe dix ans plus tard. Leur développement s’est brusquement accéléré en 2005. Depuis ils connaissent un succès foudroyant: la progression des encours enregistrée entre 2008 et 2009 est de 50%. Entre 2009 et 2010, elle augmente de 27%.

Fin juillet 2011, on recensait plus de 2900 «trackers» pour un encours de 1 445 milliards de dollars, selon les données fournies par BlackRock, le plus important gestionnaire et «fabricant» d’ETF.

«Investir dans des ETF, c’est aussi simple qu’acheter un bouquet de fleurs». C’est, en résumé, l’idée d’un dessin animé publicitaire créé par iShare, filiale de BlackRock pour convaincre les investisseurs.

Le Parlement européen a voté une directive qui prévoit que les traders reçoivent 60% de leurs bonus immédiatement, et les 40% restant après trois ans minimum. (©DR/AFP)

Ce qui a changé pour les banques depuis 2007

  • Les fusions-aquisitions et l'expansion des mastodontes bancaires

La crise de 2007 a contribué à un renforcement de la concentration bancaire. Les établissements les plus faibles se sont fait absorber par les plus solides. Le Conseil de stabilité financière (FSB) se méfie de ces monstres bancaires, et particulièrement des 29 banques "systémiques" qu'il a recensées dans un document daté du 4 novembre, au nombre desquelles on compte trois françaises. Leur effondrement provoquerait une cataclysme planétaire.

• En octobre 2008 , BNP rachète 75% des activité belges de Fortis et 66% des celles situées au Luxembourg.

• En Grand-Bretagne, le jeudi 18 septembre 2008 la banque Lloyds TSB annonce le rachat pour 15,4 milliards d'euros de la banque écossaise HBOS. Cette dernière avait vu son cours en bourse s'effondrer. La Lloyds devient alors la troisième ou quatrième banque britannique au coude à coude avec la Barclays. Le groupe ibérique Banco Santander prend le contrôle de deux banques britanniques : Bradfort & Bingley, pour 1,62 milliards d'euros en septembre 2008, et Alliance & Leicester en octobre 2008.

• En Allemagne, suite à un accord le 14 juillet 2009, la Deutsche Bank achète 22 % du capital de la Postbank. L'accord prévoit que 27% de plus seront acquis au cours des trois années suivantes. En novembre 2010, la Deutsche Bank annonçait qu'elle détenait désormais 36% du capital de la Postbank.  

• Enfin, le 31 juillet 2009, la Banque Populaire et la Caisse d'Epargne officialisent leur mariage avec le création de la BPCE. Le rapprochement entres les deux enseignes avait commencé en 2006. Elles avaient pris le contrôle conjoint de la banque de financement et investissement Natixis. Mais suite à la crise, cette filiale enregistre une perte de 1,8 milliards d'euros. L'Etat français conditionne alors le versement de son aide financière à la fusion des deux établissements Banque Populaire-Caisse d'épargne.

A priori, rien ne prédestinait Saint-Maur-des-Fossés à devenir l’une des communes les plus endettées de France. Lovée dans un méandre de la marne, au sud-est de Paris, la ville abrite environ 76 000 habitants. Ici, pas de chômage endémique, ni de passé industriel difficile à gérer.
Entre 2001 et 2008, le maire a contracté plusieurs emprunts, notamment auprès de Dexia, l’ancienne banque franco-belge des collectivités locales, en voie de démantèlement suite à la crise des subprimes. Sur cette période, la dette a cru de 13% par an. A tel point que fin 2008, elle représentait 248 millions d’euros, soit 3293 euros par habitant, selon un rapport de la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France. Un chiffre presque deux fois supérieur à la moyenne.

« Une véritable drogue »

Plus embêtant encore est la nature de cette dette. Elle est composée à 89 % d’emprunts  dits «structurés», c’est-à-dire d’emprunts composés de plusieurs phases. La première période est à taux fixe, souvent très alléchant. Puis viennent une ou deux phases avec des taux variables suivant des formules parfois très complexes. L’évolution du taux d’intérêt, basée notamment sur la variation des grandes monnaies mondiales, est difficile à prévoir.

L’emprunt structuré devient « toxique » quand la commune ne parvient plus à le rembourser. A Saint-Maur-des-Fossés, certains prêts, souscrits sur la base d’un taux d’intérêt de 1%, pourraient, en 2014, atteindre un taux de 22,5 %, selon le compte-rendu de la commission d’enquête sur les produits financiers à risques souscrits par les acteurs publics locaux daté du 21 septembre 2011. Comment une ville sans difficultés économiques a-t-elle pu s’endetter à ce point ?

Refiler le fardeau

Arrivé aux commandes de la mairie en 2008, Henri Plagnol (UMP) rejette la responsabilité sur l’équipe précédente. «Cette ville tranquille de la petite couronne ne se serait jamais trouvée dans une telle situation s’il n’y avait eu la rencontre entre une gestion administrative sérieusement défaillante et un produit extraordinairement séduisant», déplore-t-il lors de son audition par la commission d’enquête pilotée par le député Claude Bartolone.

A Saint-Maur, «ces emprunts ont permis de bénéficier d’une manne financière sans avoir à augmenter les impôts. C’était une véritable drogue», analyse Jacques Leroy, premier adjoint et chargé des finances. Aujourd’hui, les élus appellent l’Etat à la rescousse.

Mais Saint-Maur n’est pas un cas isolé. Depuis les années 2000, plus de 10 000 prêts structurés ont été signés par les collectivités territoriales françaises, selon le rapport final de la commission parlementaire paru le 15 décembre. L’encours total de ces emprunts est estimé à 14 milliards d’euros.

 

Le RoE, (return on equity) ou rendement sur capital, est l'indicateur de rentabilité des banques, calculé en fonction de leurs fonds propres, et leur principal argument pour achalander les investisseurs. Ces vingt dernières années, elles ont totalement organisé leurs activités autour de ce ratio, et prennent tous les risques pour le maintenir.

Un enjeu de communication

Au milieu des années 1990, la régulation financière oblige les banques à publier leurs comptes. La seule norme comptable disponible pour le faire vient des banques d'investissement anglo-saxonnes, qui prônent un RoE élevé. Toutes vont s'aligner sur ce modèle.

Selon Dominique Lacoue-Labarthe, spécialiste de la régulation financière au Laboratoire d'analyse et de recherche en économie et finance de l'université de Bordeaux, la généralisation du modèle du RoE est cruciale : les exigences en fonds propres introduites par Bâle II et la pression de la concurrence poussent au même moment les banques à développer un endettement de plus en plus risqué. Dans les années 2000, le RoE de 15%, qui était jusque là un idéal à atteindre, devient une exigence sine qua non pour rester dans la course. Les niveaux de RoE s'emballent, déconnectés de l’économie réelle (voir infographie), menant le système bancaire à la limite de la rupture. « C’était comme sauter du 5ème étage sans parachute, cela traduit des comportements de fous furieux. » Car pour gonfler son RoE, le plus facile est d'utiliser l'outil du « levier d'investissement ». Pour maximiser leurs gains, les banques empruntent de très grosses sommes pour jouer sur les marchés financiers. Si ces paris sont chanceux, elles raflent la mise. Mais s'ils sont perdants, l'effet de levier s'inverse et entame le capital propre. En d’autres termes un fort RoE à la vitrine d’une banque est indissociable d'une forte prise de risque.

Les banques se désengagent du soutien à l'économie

La crise financière de 2007 fait chuter brièvement leur RoE dans le négatif dès la fin de l'année 2008, contraignant les banques à diminuer l'effet de levier : pour que leurs RoE redeviennent positifs, les banques bradent dans l'urgence leurs actifs. C'est le « deleveraging ».

Les exigences de reconquête d'un RoE élevé incitent aussi à réduire le champ des activités. Les banques se détournent du crédit à la consommation de biens durables (voitures...) et se désengagent des paris à longs termes sur l'économie comme le soutien aux jeunes entreprises innovantes. « Elles se recentrent sur les activités qui produisent des profits plus réguliers », explique Dominique Lacoue-Labarthe, comme les prêts aux grandes entreprises et la gestion d'actifs profitables. En France, elles se retirent des syndicats bancaires qui financent les grands contrats commerciaux des avionneurs ou des constructeurs d'infrastructures.

« Ces changements de stratégies à long terme sont aussi une conséquence des exigences en capital des régulateurs », poursuit Dominique Lacoue-Labarthe. Bâle III qui exige d'immobiliser encore plus de fonds propres réduit la marge de manœuvre des banques. Selon elles, les exigences des régulateurs, qui menacent leur RoE, sont encore plus dangereuses pour l'économie que la récession elle-même.
« Bâle III touche vraiment aux RoE, à la capacité des banques à générer des profits à partir de leurs capitaux propres. Ce qui va pousser encore plus au fonctionnement parallèle et aux manipulations des résultats », commente Dominique Lacoue-Labarthe.

En cette fin d’année 2011, les banques ont du revoir leurs estimations à la baisse. La barre des 15 % de RoE qui était un plancher, devient un plafond. Mais à moyen terme, certaines entendent bien atteindre à nouveau des RoE de 25 %, après avoir effectué les arbitrages nécessaires. Quels que soient les risques pour le contribuable.

Claire Gandanger

Après le déclenchement de la crise grecque, la zone euro crée le Fonds européen de stabilité financière (FESF), pour venir en aide aux pays fragilisés. Nous l'avons rencontré à Luxembourg. Construit sur un montage jugé par certains aussi risqué que ceux qui avaient déclenché la crise, il sera remplacé par une instance permanente, le Mécanisme européen de stabilité financière (MES), qui ambitionne de faire figure de FMI bis. Autre solution envisagée par les dirigeants européens pour endiguer la contagion : le recours aux ressources illimitées de la BCE. Il faudrait pour cela faire violence aux traités. Pour contourner cet obstacle, ils entendent passer par le FMI.

Fabrice Pelosi : « La finance, c'est pas très compliqué »

Fabrice Pelosi, 28 ans, est le Jean-Pierre Gaillard de Twitter. Diplômé d’école de commerce, il se destinait à la finance. « Un peu par hasard », il s’est retrouvé à Capital.fr, en tenant à côté le blog warrant marrant dans lequel il vulgarise la finance grâce à des vidéos décalées. Aujourd’hui, il est éditeur à Yahoo Finances. Mode d’emploi pour se connecter à l’infosphère financière.

En 2012, les réductions à marche forcée des déficits publics engagés par les gouvernements ne réduisent pas leurs besoins de recourir aux marchés.
La valeur de la dette contractée qui arrive à échéance est considérable pour des États tels que l'Italie et l'Espagne, particulièrement exposés à la défiance des investisseurs.
Quant au gouvernement français, il devra faire appel au marché en 2012 pour lever l'équivalent de 16% de son PIB.

La machine infernale du rendement sur capital

« La régulation est un jeu de chat et de souris »

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