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C’est la famille politique dont la bonne foi dans le domaine européen ne saurait être remise en cause. Mais je ne m’attaquerai pas à mes adversaires. Michel Barnier m’a dit un jour qu’il avait construit toute sa carrière politique en ne parlant jamais de ses concurrents, mais de ce qu’il veut faire. Je veux m’en tenir à cette ligne là aussi et ne pas me montrer agressif vis-à-vis des autres. Je veux que les affrontements aient lieu sur les idées, sur les projets.
Vous n’avez pas peur que cet engagement politique vous soit reproché ?
Il y a des gens qui disent que quand on est journaliste, on n’a pas le droit de devenir candidat à une élection. Je ne vois pas pourquoi il s’appliquerait aux journalistes cet interdit qui ne frappe que les militaires de carrière. Dans tous les autres pays européens, il y a beaucoup de journalistes qui vont une carrière en politique. Au Parlement il doit bien y en avoir une quinzaine. C’est vrai qu’en France, le milieu politique et le milieu médiatique se connaissent extrêmement bien, se côtoient constamment, mais la frontière entre les deux n’est pas poreuse, contrairement à tous les autres pays européens. C’est une question de culture nationale. Je pense qu’en France, on a voulu faire la césure après la seconde guerre mondiale à cause de la propagande. Le nom des journalistes qui ont franchi ce pas depuis trente ans, ils sont extrêmement peu nombreux, on les connait : Jean-Marie Cavada, Noël Mamëre, Dominique Baudis et François Sauvadet. Ça ne fait pas beaucoup de monde, mais ce n’est pas une raison pour ne pas y aller ! Mais tant que je ne suis pas élu, je continue d’être journaliste. Je n’ai pas rendu ma carte de presse. Et d’ailleurs, c’est encore en la présentant que je rentre au Parlement européen. »
Propos recueillis par Julien Bigard
Durant toute la campagne, Quentin Dickinson continuera d'officier pour Radio France, mais sera privé d'antenne. S'il est élu, cet amateur de rugby prendra alors exemple sur Jean-Marie Cavada ou Dominique Baudis, journalistes devenus eurodéputés. Sinon, il gardera sa carte de presse et continuera son travail, « tout à fait normalement ».
Julien Bigard
« Quentin Dickinson, qu’est ce qui vous a poussé à vous présenter aux élections Européennes ?
Ce qui m’a décidé, c’est cette campagne et ces élections qui ne ressemblent en rien à ce qu’on a connu jusqu’ici. Avant le débat en France c’était en gros « Bisounours europhiles » contre abstention. Aujourd’hui c’est autre chose. C’est plus brutal, ce sera plus court à cause des municipales. Et pour la première fois, ce sont les fondements paneuropéens de solidarité mis en place après la seconde guerre mondiale qui sont en train d’être remis en cause. C’est très grave. C’est le fait des extrêmes et des professionnels de la politique, qui pour des raisons à très courtes vues, sont tentés d’adopter quelques arguments de l’extrême droite ou de l’extrême gauche. C’est pour cela que j’ai voulu m’engager. Pour le dénoncer. Je ne peux pas supporter d’être simplement témoin, un journaliste racontant ce qu’il voit et ce qu’il sait, alors que je vois des gens habiles construire, avec succès, leur fond de commerce sur la haine, la peur de la mondialisation, le rejet d’autrui, la méfiance vis-à-vis de l’étranger et la fin de toute solidarité. Je ne peux pas laisser dire et faire ça. C’est un engagement citoyen, pas politique.
Ce n’est pas la première fois que vous aviez été approché par un parti politique ?
C’est vrai que tous les cinq ans, des gens bien attentionnés me prédisent un formidable avenir de député européen (il sourit). Comme je ne suis fâché avec personne et poli avec tout le monde, j’ai reçu des appels du pied plus ou moins appuyés au cours des quinze dernières années de trois familles politiques différentes.
Le journaliste de Radio France Quentin Dickinson a décidé de passer de l’autre côté du micro et de se présenter aux élections européennes sur la liste Modem/UDI dans la région Grand-Est.
Quentin Dickinson est une figure parmi les journalistes couvrant les affaires européennes, ou plutôt une voix. Une voix chaude, aisément reconnaissable, que l'on peut entendre depuis plus de trente ans sur les ondes. Mais à 64 ans, il a décidé de passer de l’autre côté du micro et de se présenter aux européennes.
Le monsieur Europe de Radio France est quelqu'un de connu et de respecté, de Strasbourg à Bruxelles. Les rouages des institutions de l'UE n'ont pas de secret pour lui. Il faut dire que cet ancien journaliste de la télévision luxembourgeoise RTL couvre les élections européennes depuis 1979.
Cette Europe qu'il connait, qu'il affectionne, qu'il soutient souvent ouvertement derrière son micro, il peut en parler pendant des heures dans son bureau. Toujours de manière posée, sans hausser le ton, dans un costume impeccable, souvent avec une écharpe sur les épaules, et des cravates et boutons de manchettes à motifs, comme des Vespas ou de ballons de football. « J'aime bien être un peu original, porter des choses qui sortent un peu de l'ordinaire, de l'ennui », confie-t-il avec un sourire, ses yeux bleu plein de malice. Il a donc décidé de faire le grand saut, de passer de l'autre côté de la frontière qui sépare son métier de celui d'homme politique, et de se présenter aux prochaines élections européennes pour l'alliance Modem/UDI, en numéro 2 sur la liste dans la zone Grand Est.
Alejandro Cercas, député S&D européen espagnol, mène son dernier combat d'eurodéputé. A 65 ans, il ne se représentera pas en mai prochain. Son rapport sur les conséquences sociales de l'action de la Troïka (FMI, BCE et Commission) à Chypre, en Grèce, en Irlande et au Portugal a été adopté par le Parlement jeudi 13 mars..
Il y a déjà un rapport sur les conséquences économiques de l’action de la Troïka, pourquoi un rapport sur le volet social?
Cela aurait été horrible de faire le bilan de la Troïka seulement sous l’angle économique macroéconomique alors que des millions de personnes sont touchées. On ne peut pas oublier les gens. L’Europe c’est un processus démocratique! La Commission ne voulait qu’on lui tende un miroir qui reflète une image peu flatteuse. Notre rapport, fruit d’une rude bataille, montre bien que l’emploi, la santé ou l’éducation ont été sacrifiés depuis trois ans. Il faut arrêter ça le plus vite possible pour redonner du souffle à ces pays.
Pour vous, quels sont les points les plus noirs?
En Grèce, on ne rembourse plus les médicaments contre le cancer. Il faut absolument sanctuariser les politiques de santé, c’est un minimum à exiger de la Troïka. Amputer les dépenses d’éducation? Mais c’est l’avenir de notre société, de nos enfants qui sont en jeu! Toujours en Grèce, le taux de chômage approche les 30%, et 60% pour les jeunes. La Troïka a eu pour objectif de dérèglementer le marché du travail, résultat? C’est pire qu’il y a trois ans.
Qu’aurait-il fallu faire?
On a cru que l’économie seule pouvait tout résoudre. On a fait l’austérité sans la relance. S’il n’y a pas de relance économique, il n’y a pas d’emplois. On aurait dû consulter la commission de l’emploi. Le volet social a cruellement manqué dans les programmes de la Troïka. Et pourtant, l’Europe vit un moment crucial de son histoire. Alors, faut-il baisser les bras? Allons nous être vaincus par un modèle à bas coûts que l’on veut nous imposer? Je privilégie une Europe fondée sur la protection de notre modèle social. .
TRANSACTION Le Parlement européen a approuvé mercredi l'accord qui permettra aux citoyens azéris d'obtenir plus facilement des visas pour l'union. Le délai standard pour obtenir un visa est fixé à dix jours, le coût de la demande à 35 euros. En contrepartie, l'Azerbaïdjan a signé un accord de réadmission des personnes en séjour irrégulier. Celui-ci l'oblige à prendre en charge toute personne refoulée après être entrée irrégulièrement dans l'Union en passant par son territoire.
MARTYRS Les enfants sont désormais les premières victimes dans les pays en guerre. C'est le triste constat dressé par la députée Judith Sargentini (Verts/ALE) dans une résolution adoptée mercredi 12 mars. Celle-ci demande à Catherine Ashton d'inciter les Etats et les acteurs armés non étatiques à respecter le droit humanitaire international en cas de guerre. Elle dénonce les violences sur enfants dans les pays en guerre et met en garde contre les recrutements forcés, les attaques dans les écoles, l'exploitation sexuelle et les souffrances psychologiques infligées. On estime aujourd'hui entre 250 000 et 800 000 enfants engagés dans des conflits armés.