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Le président tchèque Miloš Zeman, élu en 2013, a fait mercredi à Strasbourg une déclaration de foi dans l'Union, exprimant le souhait que son pays rejoigne la zone euro dans « un délai de 2 à 5 ans ».

 

« Au fond de mon cœur, je suis convaincu que l'Union européenne est une bonne chose », a-t-il déclaré, se démarquant ainsi définitivement pour les eurodéputés de son prédécesseur Vaclav Klaus, réputé pour son euroscepticisme.

 

Le président tchèque a plaidé pour une plus grande intégration européenne dans presque tous les domaines. Rappelant la boutade de Henry Kissinger « l'Europe, quel numéro de téléphone ? », il a regretté « qu'il n'y ait toujours pas de politique extérieure commune au sein de l'Union européenne ». Il a aussi appelé à une véritable politique de défense commune, affirmant qu'une armée européenne « coûterait moins cher et serait plus efficace » que 28 armées nationales.

 

Miloš Zeman a réaffirmé que son pays entendait adhérer au pacte budgétaire, qu'il était le seul, avec le Royaume Uni, à ne pas avoir signé en 2011. « Je pense que l'euro a été un facteur de stabilité pour le développement économique », a-t-il déclaré en réponse à ceux qui critiquent la monnaie unique.

 

Il a néanmoins tenu à préciser qu'il ne souhaitait pas un Etat fédéral mais une fédération d'Etats. « Si s'unir signifie intégrer les règles communes, je suis d'accord. Si cela signifie unifier, j'y suis strictement opposé », a-t-il conclu.

jonathan klur

Brandi par l'eurodéputé l'italien Mario Borghezio (Ligue du Nord), le drapeau suisse a brièvement flotté mercredi dans l'hémicycle du Parlement Européen à Strasbourg. L'incident est intervenu durant un débat houleux qui a opposé la majorité des élus à la frange la plus droitière des eurodéputés à propos du référendum suisse de limitation de l'immigration adopté le 9 février.

La décision des autorités helvétiques de refuser d'étendre à la Croatie, nouvel entré dans l'Union, le libre accès au marché du travail suisse dont bénéficient les citoyens européens cristallise les oppositions.Considérée comme une discrimination et une violation des engagements diplomatiques, cette décision a déjà conduit le 17 février à une suspension de la participation suisse aux programmes européens de recherche scientifique "Horizon 2000" et d'échange étudiants "Erasmus".

Le commissaire a exhorté la Suisse à revenir sur son refus concernant la Croatie avant le mois d'avril. Le pays dispose constitutionnellement de 3 ans pour mettre en vigueur la politique de quotas d'immigration prévue par le référendum.

Dimitrios Kourkoulas, représentant de la présidence grecque du Conseil a souligné que cette votation suisse visant à rétablir des quotas d'immigrés allait à l'encontre du principe de liberté de circulation des personnes, une des quatre libertés fondamentales de l'Union. La Suisse avait signé en 2002 un traité avec l'UE garantissant cette libre circulation.

 

Une condamnation politique sans de nouvelles sanctions

Les principaux groupes politiques ont unanimement regretté le résultat du référendum suisse, sans pour autant  qu'un consensus se dégage sur d'éventuelles nouvelles mesures de rétorsion.

"La Suisse nous dit que ses banques aident à l’évasion fiscale, prennent l’argent de tout le monde, mais qu’elle n’acceptent pas nos travailleurs, cela, en tant qu’Union Européenne, nous ne pouvons l’accepter" a dénoncé Hannes Swoboda, président du groupe des sociaux et démocrates.

"A bas la dictature européenne, vive la volontée populaire!" s'est exclamé le député d'extrême droite Mario Borgezhio avant d'être exclu de l'hémicycle.

 

 Le président des verts, Daniel Cohn-Bendit, a estimé dans une virulente allocution que les suisses "reviendraient à genoux vers l'Europe car ils ont besoin d'elle". S'en est suivi un vif échange entre l'élu écologiste et le député Bruno Gollnisch, qualifié avec les autres membres de son parti, le Front National, de "crétins qui ne comprennent rien aux valeurs de l'Europe". Cette sortie a valu au député franco-allemand d'être rappelé à l'ordre par le président de la séance.

450,000 citoyens suisses résident aujourd'hui dans des pays de l'Union, tandis que plus d'un million de ressortissants européens sont établis en Suisse où 250.000 travailleurs transfrontaliers se rendent quotidiennement.

 

Raphaël Boukandoura.

SOCIAL Le Parlement européen a appelé hier les Etats membres à concrétiser plus rapidement la "garantie pour la jeunesse". Validé en avril par le Conseil, ce mécanisme permet à certains pays européens en difficulté de financer la modernisation de leur système d'éducation et de faciliter l'entrée des jeunes sur le marché du travail. L'Espagne, par exemple, a reçu en 2013 près de 88 millions d'euros destinés principalement aux jeunes sans emplois, études ni formations. Toutefois, certains députés déplorent le manque d'implication du Conseil sur le sujet. Celui-ci « a mis très très longtemps avant d'adopter cette décision », fustige la députée Vert Elisabeth Schroedter. Nadia Hirsch, chef de file des Libéraux et Démocrates souligne « qu'en 2009 déjà le chômage des jeunes était un problème structurel, que la Commission n'a pas apporté assez de soutien et de coordination et a fait perdre 5 ans à l'Europe ». Kinga Grônce (S&D) estime quant à elle « la mission accomplie ». 

IMMIGRATION Les députés européens ont largement approuvé l'accord de réadmission des personnes en séjour irrégulier signé le 16 décembre dernier entre l'Union et la Turquie. Par ce texte, la Turquie, plaque tournante de l'immigration illégale, s'engage à renforcer la protection de ses frontières avec l'Union européenne et à reprendre les clandestins entrés en Europe par son territoire. En contrepartie, l'Union fournira une aide financière à la Turquie et des équipements nécessaires à la surveillance de ses frontières avec la Syrie, l'Irak et l'Iran. Si le parlement turc ratifie l'accord, l'Union permettra aux ressortissants turcs de circuler librement sur son territoire à l'horizon 2017 grâce à une libéralisation des visas.

REGLEMENT Les députés vont pouvoir se faire excuser pour leurs absences... par un mot de leurs enfants. Cette modification du règlement du Parlement, adoptée mardi, doit permettre de reconnaître les absences justifiées. Seront considérés comme motif légitime d'absence les congés de maternité, de paternité ou d'adoption. L'absentéisme des députés européens est régulièrement dénoncé, notamment par le site votewatch.eu, qui calcule le taux de participation aux plénières de chaque député.

 

Près de 3000 manifestants venus d'Allemagne, de Belgique et de toute la France étaient réunis, mardi 25 février, devant le Parlement européen pour protester contre le quatrième paquet ferroviaire. Le texte sera mis au vote mercredi.

 

Les députés qui se rendaient à la plénière mardi après-midi n'ont pu ignorer la foule présente devant le Parlement Européen. A l'appel de la fédération européenne des travailleurs des transports (ETF), près de 3000 personnes sont venues manifester contre la libéralisation du rail au niveau européen, débattue peu après au Parlement.

Eclatement des entreprises ferroviaires historiques, obligation de concurrence sur les trafics ferroviaires voyageurs nationaux, les dispositions du projet législatif font grincer les dents des syndicats présents. « Les Etats membres doivent pouvoir rester maîtres de l'organisation de leur service public de transport », tempête Nathalie Bonnet, secrétaire fédérale SUD-Rail.

 

Quelle dImension sociale pour la réforme ferroviaire?

 

Les droits et les conditions de travail des cheminots étaient également revendiqués. « Si on multiplie le nombre d’exploitants du réseau, cela implique une déréglementation du travail et des problèmes de sécurité », déplore Vincent Prod’hon, secrétaire régional CGT des cheminots en Alsace.

L' euro-député PS Gilles Pargneaux communique difficilement la position de son parti sur le quatrième paquet ferroviaire aux manifestants survoltés. Parmi eux, Jean-Marc Lahouse représentant CGT des cheminots limougeauds explique son mécontentement.

Sophie Guignon, Maud Lescoffit

Les délégations françaises présentes ont par ailleurs déploré la mise à mal des régimes de retraite, ainsi que du droit de grève, qui pourrait être remis en cause par le texte. Fumigènes, buvette et chansons, l'atmosphère est restée calme et les manifestants n'ont pas cherché à provoquer l'imposant cordon de CRS. 

Les eurodéputés se prononcent mercredi sur les 6 textes du "4° paquet ferroviaire"qui poursuit la libéralisation du rail engagée depuis 1991.

 

Antoine Laroche

 

 

Le Parlement européen a rejeté ce mardi 25 février le projet de fusion entre l'Office européen de police (Europol) et le Collège européen de police (Cepol) proposé par la Commission le 27 mars 2013. Une réforme ambitieuse d’Europol est toutefois sur les rails : elle établit un contrôle parlementaire sur l'agence et renforce la protection des données personnelles. Prenant acte de ce vote, la Suédoise Cecilia Malmström, commissaire aux affaires intérieures, a néanmoins rappelé que « ce rapport devra être renégocié en deuxième lecture à l’automne prochain. »

Les parlementaires ont donc estimé que les missions trop éloignées des deux agences ne justifiaient pas une fusion malgré de potentielles économies budgétaires. Financé par le budget de l'Union européenne depuis 2009, Europol siège à La Haye. Il soutient les services nationaux de répression et leur coopération mutuelle sur les crimes graves et les actes de terrorisme. Le Cepol, quant à lui, est chargé depuis 2005 de former des agents spécialisés dans la sécurité européenne afin de faciliter la coopération des polices nationales, il est installé à Bramshill au Royaume-Uni. Le siège britannique du Cepol fermant ces portes cette année, les députés se sont opposés à son transfert à La Haye.

Un contrôle d'Europol par les élus européens

Les députés se sont aussi prononcés en faveur d'un contrôle élargi d’Europol par le Parlement européen et les parlements nationaux. Ils souhaitent la création d'une enceinte interparlementaire constituée de membres de la commission aux libertés civiles, à la justice et aux affaires intérieures ainsi que d'un représentant de la commission compétente du parlement national de chaque Etat membre. Outre la possibilité d'être saisis des rapports d’activités et des programmes de travail d'Europol, les parlementaires pourront auditionner le directeur de l'agence en cas de nécessité.

 

 

[ Plein écran ]

Le Royaume-Uni, qui abrite le siège du Cepol à Bramshill depuis 2005, va le vendre cette année.

De la transparence dans la protection des données

Un grand pas a également été franchi dans la protection des données à caractère personnel : le traitement des informations sur les victimes, témoins ou personnes autres que des suspects sera interdit à moins qu'il soit absolument nécessaire. La consultation des données à caractère personnel par Europol sera surveillée de manière étroite par un contrôleur européen de la protection des données (CEPD) indépendant et aux compétences élargies. Ce dernier pourra entre autres conseiller Europol, tenir un registre des traitements, recevoir et examiner les réclamations des particuliers. Il pourra aussi être auditionné par le Parlement européen.

Sur ces deux derniers thèmes, Cecilia Malmström a assuré le Parlement européen du soutien de la Commission en vue de l'adoption definitve de ces textes lors de la prochaine législature.

 

Maxime BATTISTELLA

 

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