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Des Ardennes à la Haute-Marne s’étend le croissant désertique du grand Est. Composé de petites communes rurales, cet espace concentre essentiellement des personnes à faible revenu, coupées des services publics. Un électorat qu’aimerait conquérir le Front national.

Avec ses 5,5 millions d’habitants et 57 000 km2, le territoire de la nouvelle région rassemble des zones géographiques aux profils très inégaux. Reims, Nancy, Metz, Strasbourg : chacune de ces villes est le moteur de son territoire périphérique. Mais entre celles-ci, un nombre conséquent de communes rurales affichent des indicateurs reflétant des inégalités territoriales. C’est le cas du « croissant désertique » qui descend du sud des Ardennes à la Haute-Marne, puis remonte vers la Moselle.

Population totale en nombre d'habitants

 

Le cœur de ce croissant, composé de la Meuse et la Haute-Marne, correspond à l’extrême nord de la « diagonale du vide », terme utilisé par la Datar pour définir la zone la moins peuplée de la France. Laquelle s’étend des Landes à la Champagne-Ardenne. Avec une densité de population de 31 habitants/km2 en Meuse et de 29,3 pour la Haute-Marne, cette bande se situe bien en-dessous de la moyenne nationale (117 habitants/km2). Verdun (19 000 habitants), Bar-Le-Duc (16 000) et Saint-Dizier (26 000) en sont les principaux foyers de population. La majorité du territoire est composée de petites communes, qui dépassent rarement plus de 2000 habitants. Le même schéma se dessine en Moselle, entre d’un côté les zones plus peuplées de Nancy et Metz et de l’autre l’Alsace.

 

Carte schématisant l'accès aux soins, du désert médical (blanc), à l'équipement complet (noir)

 

20151015-NS medical.jpgLa dénomination de « désert » n’est pas uniquement due à la répartition de la population. Une grande partie du croissant manque d’accès aux soins, avec un nombre important de communes ne comprenant aucune infrastructure médicale. La présence d’équipements sportifs et culturels est aussi très ténue. Cette absence de services entretient l’image de territoires de « seconde zone », qui souffrent d’inégalités avec les grandes métropoles et leurs périphéries.

 

Carte schématisant la concentration en équipements sportifs

 

20151015-NS equipements.jpg

 

 

 

 

Des revenus nettement inférieurs

Les revenus médians reflètent également les inégalités entre ces campagnes et les villes importantes. Dans les territoires les moins peuplés, ils excèdent rarement 19 000 euros par an.

Le désert démographique et économique de la grande région s’explique en partie par son profil rural. La majorité des campagnes vit essentiellement d’une agriculture bovine et céréalière. Il existe toutefois des inégalités au sein de certaines zones rurales. En Champagne-Ardenne, les revenus du territoire comprenant les vignobles accrochés à la côte de l’Ile-de-France et aux versants de la vallée de la Marne sont plus élevés que dans le reste de la région.

Médiane des revenus disponibles par Unité de Consomation (UC)

 

Tous ces espaces déserts se distinguent aussi par une activité industrielle en déclin. Comme l’affirme André Gamblin dans son ouvrage La France dans ses régions, la crise de la sidérurgie commencée lors des années 1970 a touché la « vallée rouge » de la Meuse, la Marne moyenne et les Ardennes, notamment la diagonale entre Chaumont et Charleville-Mézières. Le secteur du textile, autrefois florissant dans les Vosges, a lui aussi été victime de la désindustrialisation.

« Il n’y a pas de secteur économique qui prend le relais de ces zones désertiques », souligne le géographe Christophe Noyé, coauteur avec Christophe Guilluy de L’Atlas des nouvelles fractures sociales. Cette perte de dynamisme économique provoque un vieillissement de la population de ces communes. Les plus de 60 ans représentent en effet plus de 30% de leurs habitants, alors que la moyenne nationale s’élève à 23,7%.

Un électorat visé par le FN

Les déserts de l’ACAL sont donc des régions en déshérence qui évoquent l'image de la « France profonde », ou encore la « France des oubliés », reprise à son compte par Marine Le Pen. C'est d'ailleurs dans la banlieue de Metz, en décembre 2011, que la candidate du Front National s'était autoproclamée porte-parole de la population de ces zones rurales : « Agriculteurs, chômeurs, ouvriers, retraités, habitants des campagnes françaises, vous êtes ces oubliés ». Cette volonté du FN de représenter la « France des oubliés » porte-t-elle ses fruits lors des scrutins dans ces déserts ?

Lors de l’élection présidentielle de 2012, le parti de Marine Le Pen a obtenu des scores supérieurs aux 24% dans une bonne partie des territoires du croissant désertique. Ces résultats sont encore plus remarquables dans plusieurs communes au nord de l’Aube, de la Haute-Marne et de la Meuse, où elle a réuni plus de 30% des voix. Le soutien électoral au FN a cependant été moins important dans le département de la Marne et au sud de la Haute-Marne. Le vainqueur lors du premier tour y a été Nicolas Sarkozy, avec des scores supérieurs aux 40%. Les électeurs des zones désertiques ont donc davantage soutenu le FN que la moyenne nationale (18,5%), mais ce soutien n’a été ni unanime ni distribué de manière homogène.

Selon Bernard Schwengler, chercheur à l’Observatoire de la vie politique en Alsace, le profil de l’électeur FN au nord-est est « une personne de condition ouvrière habitant dans une commune éloignée des grandes métropoles ». En analysant les données sur les revenus médians, on observe une correspondance entre les zones désertiques avec des faibles niveaux de richesse et le vote à l’extrême droite. Les communes les moins aisées de la Meuse, l’Aube et la Haute-Marne ont en effet plus voté pour le parti de Marine Le Pen que les zones prospères de la périphérie de Reims, qui ont préféré Nicolas Sarkozy.

Voter pour le centre-droit ou l’extrême-droite, c’est le dilemme politique de la plupart des habitants du croissant désertique. Une diagonale du vide qui semble avoir vocation à demeurer au sein de la grande région. « On n’observe pas une alternative à l'abandon économique et démographique des zones rurales », affirme Christophe Noyé.

Enric Bonet, Valentin Ehkirch, Clément Grégoire, Ismaël Halissat, Benjamin Hourticq et Théau Monnet

 

Trois régions, trois moteurs. Aux côtés du territoire alsacien, deux autres entités se démarquent : l'axe Thionville-Metz-Nancy-Epinal – le sillon mosellan – et l'agglomération de Reims. D’importances différentes, ces pôles dynamiques peuvent s’avérer complémentaires pour la grande région.

Taux d'emploi (en %)

 

Le sillon mosellan, un couloir dynamique

Après une période difficile de désindustrialisation, la Lorraine a connu une reconversion tertiaire entamée dans les années 1980. Né de ce changement, le sillon mosellan est un axe urbain orienté Nord-Sud, qui suit le double cours de la Moselle et de son canal, entre Thionville et Epinal. Acteur central de la future Acal, il est doté de deux grandes aires urbaines, celles de Metz et de Nancy, et concentre plus de 600 000 habitants.

Les deux agglomérations messine et nancéienne constituent les principaux pôles d'emploi de la région. « Dans le sillon lorrain, il y a de fortes mobilités domicile-travail. Les Messins vont travailler à Nancy, et inversement. Ce sont surtout des populations qualifiées, avec une concentration de cadres et de professions intellectuelles supérieures », confirme Julien Gingembre, géographe à l’université de Lorraine. La carte de proportion des cadres et professions intellectuelles supérieures montre que la plus grande partie des cadres se trouve dans le sud de l’axe : 25,5 % à Nancy contre 17,6 % à Metz. Soit légérement plus que la moyenne nationale qui se situe à 16,7%.

Proportion des cadres en Acal sur la population active (en %)

 

20151015-NS cadres.jpg

Cette répartition s’explique par les choix de développement des deux villes. Metz, implantée dans l’ancien bassin sidérurgique, a profité de sa reconversion vers le commerce et les services, notamment par sa proximité avec le Luxembourg. Nancy, plus axée sur le couloir mosellan, a une économie portée par l’administration publique, l’enseignement, la santé et l’action sociale qui rassemblent 40,5% des emplois. Le commerce, les transports, et les services en totalisent 46%. Un dynamisme qui attire les étudiants lorrains, trois-cinquièmes d'entre eux sont concentrés à Nancy. « Le sillon lorrain a été créé pour peser entre Paris et l’Alsace. Cette vocation va s’intensifier pour rivaliser avec Strasbourg dans le cadre de la grande région », assure Julien Gingembre. Si ce territoire parvient à contrebalancer le poids de la capitale alsacienne, c’est parce que les agglomérations ont réussi à trouver une certaine cohérence malgré des réalités différentes.

Bastions rouges dans la grande région bleue

Dans l’Acal, le sillon mosellan se distingue également par sa particularité électorale : de la frontière luxembourgeoise à Epinal on vote fortement à gauche. La carte des résultats additionnés de François Hollande et Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle de 2012 souligne ce comportement électoral singulier au sein de ce territoire.

Résultats cumulés de François Hollande et Jean-Luc Mélenchon (en %)

 

Le vote socialiste devient en partie un vote citadin, explique Etienne Criqui, professeur en sciences politiques à l'université de Lorraine. « L’électorat socialiste s’est métamorphosé, le vote de gauche séduit désormais les cols blancs. » De plus, la présence de bastions communistes en Meurthe-et-Moselle et à la frontière avec le Luxembourg influence encore aujourd’hui le comportement électoral du territoire.

Reims, trait d’union entre l’Île-de-France et l’ACAL

A l’extrême ouest de la grande région, forte de ses 179 992 habitants, Reims est la deuxième ville de la nouvelle grande région. Sa principale force réside dans sa proximité avec Paris. Depuis l’ouverture de la ligne grande vitesse (LGV) en 2007, elle n’est plus qu’à 40 minutes de la capitale. Elle compte ainsi se positionner en porte d’entrée de l'Acal.
Pour faire le trait d’union entre Paris et Strasbourg et contrebalancer la prédominance des zones dynamiques alsaciennes et lorraines, la métropole de Reims se rapproche de Châlons-en-Champagne. Les deux villes souhaitent s’unir au sein d’une même communauté urbaine, qui compterait environ 300 000 habitants. L’union devrait être actée dans les prochains mois.
Le sillon mosellan et l’agglomération rémoise ont toutes les capacités pour être des moteurs de la grande région. Mais ils n’atteignent ni la densité de population, ni le niveau de richesse du territoire alsacien qui s’impose comme le pôle économique principal. C’est d’ailleurs Strasbourg qui a été retenue comme capitale régionale.

Audrey Altimare, Romain Boulho, Justin Delepine, Hélène Gully, Mathilde  Loire

 

Lors de l'élection présidentielle de 2012, le taux d'abstention s'est avéré particulièrement élevé dans les zones frontalières du Grand Est. Travail transfrontalier, chômage et forte présence ouvrière sont en partie responsables de ce phénomène.

32,11% à Forbach (Moselle), 26,63% à Sedan (Ardennes), 23,26% à Thionville (Moselle) : lors de l’élection présidentielle de 2012, certaines communes de la nouvelle région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (Acal) ont atteint des taux d'abstention records. Leur point commun : la proximité avec les frontières belge, luxembourgeoise, allemande ou suisse. Plusieurs facteurs socio-économiques expliquent la faible participation des citoyens de ces villes frontalières, visible sur la carte ci-dessous.

Taux d'abstention en 2012 (en %)

 

Ces forts taux d’abstention s’expliquent notamment par le nombre important de travailleurs transfrontaliers dans ces villes. En 2011, l’Insee recense près de 160 000 actifs résidant dans la région Acal et travaillant en dehors de la France métropolitaine, soit 6,1% des actifs de la nouvelle région. Il s'agit cependant d'un phénomène récent. « La France était historiquement un pays d'accueil pour les travailleurs frontaliers et cela s'est inversé dans les années 70 à cause de la crise », constate Philippe Hamman, sociologue à l'université de Strasbourg. La carte suivante illustre la mobilité transfrontalière en 2012.

Part des travailleurs transfrontaliers (en %)

 

Selon Rachid Belkacem, maître de conférences en économie à l’Université de Lorraine, l’abstention des travailleurs transfrontaliers est liée à un sentiment d’appartenance à l’Europe. « La majorité d’entre eux habite à moins de 20 km des frontières, constate Rachid Belkacem. Pour eux, elles sont gommées, il n’y a pas de rupture entre les deux pays. Ils ne ressentent donc pas le besoin de marquer leur appartenance au territoire national ».

Une tendance que l’on note particulièrement à la frontière luxembourgeoise. Le Grand-Duché attire le plus grand nombre de travailleurs transfrontaliers de la nouvelle région. En 2011, ils étaient 69 000 résidents de l’Acal à avoir un emploi au Luxembourg. Parmi eux, des cadres et des professions intermédiaires travaillant principalement pour des organismes financiers. Leurs revenus (carte des revenus visible sur cet article) sont donc plus élevés que ceux des autres frontaliers et ils bénéficient également de mesures salariales et fiscales avantageuses. Ce niveau de vie élevé se traduit ainsi par un désintérêt pour la vie politique nationale et aux urnes, par une forte abstention. Lors de la dernière élection présidentielle, Longwy a présenté un taux d'abstention de 28%. Or cette commune de 14 000 habitants, située à seulement six kilomètres de la frontière luxembourgeoise, compte 41,2% de travailleurs transfrontaliers.

Cependant, le sociologue Philippe Hamman nuance l'effet du sentiment d'appartenance à l'Europe. Pour lui, vivre aux frontières n'est pas forcément synonyme d'ouverture. « Etre en proximité avec l'autre peut au contraire conduire à faire une distinction entre les frontaliers des deux pays, ce qui peut amener soit à un vote pour un parti anti-Europe soit à l'abstention ».

Abstention et taux de chômage

Sur les 760 km de frontière qui séparent l’Acal des pays étrangers, d‘autres facteurs entrent en jeu pour expliquer les forts taux d’abstention. Les grandes zones industrielles telles que le nord de la Lorraine et des Ardennes s’abstiennent fortement. En cause : la désindustrialisation. Ces territoires ont, en effet, connu une dégradation progressive de l’emploi industriel, aggravée par la crise économique mondiale de 2008. Certaines communes frontalières présentent des taux de chômage (carte du chômage visible sur cet article) bien supérieurs à la moyenne nationale (9,8%). En Lorraine, fin 2011, ils s’élèvent par exemple à 25% à Forbach, 18% à Longwy, ou encore à 13% à Thionville. Même constat dans les Ardennes où le taux de chômage atteint 21% à Charleville-Mézières ou 28% à Sedan.

Selon la sociologue Céline Braconnier, il existe une corrélation entre le taux de chômage et l’abstention. « Les années 1980, au cours desquelles on enregistre une première décroissance électorale, sont bien celles de la montée du chômage, de l’extension de la crise industrielle, du début de la déstructuration du monde ouvrier et du développement des emplois précaires. Les années 1990 sont celles de la diffusion des effets de la crise. Les dernières années marquent une inflexion vers le haut de la tendance abstentionniste qui pourrait bien, également, correspondre aux prolongements politiques du dernier volet – financier – de cette crise. », explique-t-elle dans un article intitulé « Le vote et l’abstention en temps de crise » pour la revue Savoir/Agir en septembre 2011.

 

Part des ouvriers parmi les actifs (en %)

 

De plus, la classe ouvrière, bien représentée dans ces territoires, a tendance à s’abstenir davantage. Sur la carte ci-dessus, on remarque une forte présence des ouvriers aux frontières, en particulier dans les Ardennes et le Pays-Haut (Meurthe-et-Moselle). D‘après les chiffres de l’Insee, en Lorraine, un ouvrier sur cinq ne s’était pas déplacé pour les quatre tours de l’élection présidentielle et des législatives de 2012.

Jérémy Bruno, Estelle Pattée, Christelle Pravixay, Anna Riva et Elodie Troadec

 

Forte de son économie et de son industrie florissantes, l’Alsace se distingue de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne, ses voisines dans la région Acal. Bastion historique de la droite, la région affiche également un fort attachement à son identité. Ces paramètres illustrent les contrastes entre les territoires de la future grande région.

À deux mois des élections régionales, le choix des Alsaciens semble acté. Contrairement à la Champagne-Ardenne et la Lorraine, dont les présidents de région sont socialistes, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin ont, depuis l’après-guerre, choisi leur couleur : le bleu. En 2012, Nicolas Sarkozy (UMP) et François Bayrou (MoDem) ont réalisé d’excellents scores, plusieurs points au-dessus de la moyenne nationale et des autres territoires de l’Acal.

Résultats cumulés de François Bayrou et Nicolas Sarkozy (en %)

 

« Il y a un déficit de la gauche dans la région, explique Philippe Breton, politologue. Après la guerre, le PCF était dominant en France. En Alsace, la façon dont les prisonniers ont été traités par les soldats russes a entraîné un fort anticommunisme et la gauche a été plombée. » Dans la région, la droite a pris toute la place sur l’échiquier politique et occupe le terrain jusqu’au centre.

Le rôle fort de l’Église peut également expliquer l’esprit anticommuniste qui y perdure. Richard Kleinschmager, lui aussi politologue, fait remonter l’ancrage de l’Alsace à droite au Second Empire. « L’Alsace était une terre protestante, où la religiosité a participé à la protection de l'activité régionale, souligne-t-il. Ensuite, l’Église catholique a également joué un rôle important, avec une orientation plutôt conservatrice. » Autre facteur, « la symbolique très forte de la Libération de l'Alsace et le rôle de De Gaulle, qui s'était fixé l'objectif de libérer Strasbourg, ajoute Philippe Breton. Il a incarné un patriotisme fort. »

Résultat, au cours de la seconde moitié du XXe siècle, la région se caractérise par un affrontement entre le centre et la droite. « Seules Strasbourg et Mulhouse sont des fiefs de gauche, bien que Mulhouse ne le soit plus aujourd’hui », note Richard Kleinschmager. L’Alsace constitue aussi un des derniers bastions français du mouvement centriste. Pour preuve, Adrien Zeller, président du conseil régional de 1996 à 2009, était un ancien membre de l’UDF (Union pour la démocratie française). L’actuel président, Philippe Richert, se revendique lui aussi de ce mouvement et mènera une liste d’union de la droite et du centre (Les Républicains et UDI) aux prochaines élections régionales, les 6 et 13 décembre.

Un pôle industriel et universitaire attractif

L’Alsace est aujourd’hui une région dynamique, attractive, riche et densément peuplée, grâce à une industrie en bonne santé et à forte valeur ajoutée, comme l’agro-alimentaire et le secteur pharmaceutique. Fin 2007, l’industrie embauchait 144 800 salariés, soit 21,5 % de l'emploi total régional (deuxième rang des régions françaises), selon l’Insee. Le taux de chômage y est plus faible qu’en Lorraine et qu’en Champagne-Ardenne. Ces deux territoires ont subi d’importants bouleversements économiques au milieu des années 1970 et peinent à se reconstruire pleinement. 

Taux de chômage (en %)

 

Pourtant, comme dans le reste de l’Hexagone, le taux de chômage a sensiblement augmenté en Alsace ces dernières années. Pour Emmanuel Percq, délégué régional de l’Office national d'information sur les enseignements et les professions (Onisep), cette hausse a provoqué chez les jeunes un besoin de poursuivre leurs études : « En 2005, quand il n'y avait que 5% de chômeurs, l’idée dominante était : pourquoi faire des études ? Mais avec la crise de 2008 et la hausse du taux de chômage, les jeunes se sont mis à poursuivre leur cursus et l’Alsace a rattrapé les autres régions. Faible en bacheliers à l’origine, elle est désormais au même niveau que ses voisines. »

L’académie de Strasbourg a vu grossir ses effectifs dans l’enseignement supérieur. L’Alsace attire ainsi de nombreux néo-bacheliers de Franche-Comté et de Lorraine, séduits par le large panel de formations proposées par la région. Selon une étude réalisée par l’Insee, ils seraient chaque année plusieurs milliers à poursuivre leur parcours universitaire. Les étudiants étrangers représentent quant à eux environ 20% des élèves de l’académie, venus majoritairement du Maroc, d’Allemagne et de Chine, d’après les chiffres fournis par l’université de Strasbourg en 2010.

Taux de diplômés post-bac (en %)

 

« Les flux migratoires sont positifs. Cette année, par exemple, pour huit élèves de terminale en Alsace qui ont fait une demande de poursuite d’études hors de la région, quinze ont exprimé le souhait de rejoindre l’académie de Strasbourg », ajoute Emmanuel Percq. Enfin, la proximité avec l’Allemagne participe également au pouvoir de séduction de la faculté. « L’attractivité en termes d’emploi est réelle et connue, surtout pour ce qui est des formations technologiques », conclut le délégué régional de l’Onisep.

7 400 logements ordinaires construits en 2014

Avec ses nouveaux étudiants et une économie moins morose que dans le reste de l’Acal, l’Alsace attire aussi les travailleurs et leurs familles et voit sa population augmenter sur les dernières années. 

Evolution de la population (en %)

 

Les chiffres des constructions dans la région publiés par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) sur son site internet confirme ce constat : « En Alsace, 7 400 logements ordinaires ont été mis en chantier au cours de l’année 2014. Dans le Bas-Rhin, les mises en chantier sont en augmentation de 14% par rapport à 2013. » Une situation qui contraste avec celle de ses voisines : sur la même période, la Champagne-Ardenne voit son nombre de mises en chantier chuter de 20%, contre 18% en Lorraine.

Hélène Capdeviole, Loup Espargilière, Antoine Magallon, Nina Moreno, Aurélie Sipos et Antoine Terrel

 

Ce nuage de points confirme les différences inhérentes à l'Acal. En s'appuyant sur plusieurs indicateurs socio-économiques* et en les mettant en perspective avec les résultats du premier tour de l'élection présidentielle de 2012, on constate que les dix départements formant la grande région ont des attitudes électorales différentes. Les Ardennes, la Meurthe-et-Moselle et, dans une moindre mesure, la Moselle tendent vers un vote de gauche et l'abstention. Des départements comme les Vosges, la Meuse et la Haute-Marne se rapprochent d’un vote contestataire (Le Pen, Poutou, Arthaud). Enfin, l'exception alsacienne ressort de ce graphique. Les points représentant le Bas-Rhin et le Haut-Rhin sont très proches, prouvant que leurs caractéristiques sont similaires : un vote de droite (Bayrou ou Sarkozy) et très peu de vote contestataire.

Une grande région, quatre problématiques

En étudiant l'ensemble des cartes de ce dossier, on remarque l'émergence de trois pôles dynamiques : Reims et ses alentours, le sillon mosellan (Metz-Nancy-Epinal) et l'Alsace. Le premier pôle, Reims, peut s'appuyer sur son patrimoine historique et surtout sur son agriculture.

Selon l'Insee, la Champagne-Ardenne est la première région agricole de France avec une forte production céréalière et surtout, un célèbre vin mousseux dont le prestige dépasse les frontières, offrant à Reims des retombées économiques non négligeables. Premier secteur d’exportation de la région, l’industrie du champagne, qui assure 30 000 emplois directs, attire chaque année plus d’un million de touristes à Reims et ses environs. Un dynamisme accentué par l’arrivée du TGV en 2007, mettant la capitale champenoise à 40 minutes de Paris.

Situé au cœur de la Lorraine, le sillon mosellan, matérialisé par un axe Metz-Nancy-Epinal, apparait comme un îlot protégé au milieu d’une région qui a fortement souffert de la désindustrialisation ces dernières décennies. Ayant réussi sa transition vers l'économie tertiaire, cette succession d’agglomérations attire une population plus jeune, plus diplômée et plus aisée que la campagne environnante.

La dernière zone dynamique, sans doute la plus importante, est l'Alsace. Alors que la Lorraine et la Champagne-Ardenne présentent des visages contrastés, l'Alsace apparaît relativement uniforme et cohérente. C’est la région où les revenus médians sont les plus forts, le taux de chômage le plus bas et qui dispose d'une industrie qui a mieux résisté qu'en Lorraine ces dernières décennies. Sans compter l’enseignement supérieur et les institutions européennes de Strasbourg qui attirent beaucoup d'étudiants et de jeunes actifs. L’Alsace est la région de l'Acal où l'augmentation de la population est la plus forte, alors qu’elle est la plus petite en terme de superficie. D'un point de vue électoral, l'Alsace est très homogène et a traditionnellement tendance à voter à droite.

Par-delà le désert, la frontière

Hors de l'Alsace, une zone rurale fragile s’insère dans un ensemble plus vaste de la grande région, formant le « désert » de l’Acal. Correspondant à une partie de la Champagne-Ardenne et à l’est de la Lorraine, c’est un espace peu peuplé, peu urbanisé, où les infrastructures sportives, médicales et scolaires se font rares. Cette région forme d’ailleurs l’extrémité nord de la  « diagonale du vide », concept démographique se traduisant par une bande traversant la France des Ardennes jusqu’aux Pyrénées. Un espace dans lequel on trouve la plus faible densité de population du pays.

Assez âgée et aux revenus modestes, la population de ce territoire reculé fait l’objet d’une opération séduction du Front National qui évoquait la « France des oubliés » lors de la campagne de l’élection présidentielle de 2012. Mais un coup d’œil aux résultats du premier tour de ce scrutin prouve que le vote FN n’y fait pas l'unanimité. Si le parti de Marine Le Pen y réalise de bons scores dans plusieurs communes, le vote de gauche ou l’abstention sont également importants. 

Avec environ 900 km de frontières faisant le lien avec quatre pays (Belgique, Luxembourg, Allemagne et Suisse), l'Acal est aussi la région de France ayant la plus longue frontière terrestre. Une particularité non négligeable à l'heure ou populations et marchandises circulent librement au sein de l'espace Schengen. Les zones frontalières revêtent des caractéristiques particulières comme un taux de chômage faible, une population relativement jeune et, plus étonnant, un taux d'abstention assez fort à l'élection présidentielle de 2012. Pour autant, les échanges transfrontaliers se concentrent en des points précis, particulièrement dynamiques.

A travers l'analyse de nombreux facteurs socio-économiques et l'éclairage d'experts, ce dossier s'article autour de quatre chapitres thématiques. Ils offrent quelques clés pour mieux comprendre l'Acal, ses disparités, ses particularités et ses identités.

Alexandre Rousset

(*) Indicateurs socio-économiques (Chiffres 2012) : Taux de chômage, nombre de créations d'entreprises, évolution du nombre de créations d'entreprises, taux de création d'entreprises, nombre d'équipements sportifs et culturels, poids des ménages, taux de scolarisation, poids des ouvriers dans la population active, revenus médians des ménages, poids des agriculteurs dans la population active, poid des 15-29, taux de résidences secondaires.

 

Crédits

Directrice de la publication : Nicole Gauthier

Encadrement : Nicole Gauthier, Etienne Guidat, Raphaël Da Silva

Rédacteur en chef : Alexandre Rousset

Chef d'édition : Nicolas Serve

RéalisationAudrey Altimare, Enric Bonet-Torra, Romain Boulho, Jérémy Bruno, Hélène Capdeviole, Justin Delepine, Valentin Ehkirch, Loup Espargiliere, Clément Gregoire, Hélène Gully, Ismaël Halissat, Benjamin Hourticq, Mathilde Loire, Antoine Magallon, Theau Monnet, Nina Moreno, Estelle Pattée, Volodia Petropavlovsky, Christelle Pravixay, Anna Riva, Alexandre Rousset, Nicolas Serve, Aurelie Sipos, Antoine Terrel, Elodie Troadec

Encadrement technique : Guillaume Bardet

 

​A la suite des élections régionales de décembre 2015, l'Alsace, la Champagne-Ardenne et la Lorraine (Acal) fusionneront le 1er janvier 2016 en une seule grande région. Un vaste territoire qui s'étend de Strasbourg à l'île-de-France et qui longe les frontières d’une partie de la Belgique, du Luxembourg, de l’Allemagne et de la Suisse. La nouvelle entité réunira plus de 5,5 millions d'habitants.

L'Acal forme-t-elle pour autant un ensemble cohérent ? Les débats ayant précédé la formation de la grande région n'ont pas été de tout repos et ont divisé les élus comme la population. L'Alsace, très attachée à ses particularités juridiques et culturelles, craignait d'être diluée au sein de ce vaste territoire. La Lorraine et la Champagne-Ardenne voyaient d'un mauvais œil la nomination de Strasbourg comme capitale de l'Acal. Si la préfecture du Bas-Rhin est la ville la plus peuplée et accueille plusieurs institutions françaises et européennes, elle est totalement excentrée du coeur de la grande région. Lorrains et Champenois craignent de se retrouver éloignés du centre de gravité et d'être exclus des décisions. Autre obstacle non négligeable, les préjugés entre des Alsaciens prospères et des Lorrains plus modestes. Facteur auquel s’ajoute une rivalité historique vieille de plusieurs siècles. Les deux régions se retrouvent sur un point : leur refus de fusionner. Les différents partis régionalistes se sont unis au sein d'une liste commune pour les élections de décembre 2015 sous un nom sans équivoque: « Non à l'Acal, oui à nos régions ».

Le passage au crible des 5 195 communes de l'Acal permet de mettre en lumière les disparités de ce grand ensemble. En croisant les résultats du premier tour de l'élection présidentielle de 2012 avec de nombreux indicateurs socio-économiques, comme le taux de chômage ou les équipements de santé, on découvre une Acal complexe et hétérogène, entre particularités locales et grandes tendances.

Carte des tendances politiques par commune, par rapport à la moyenne régionale en 2012

 

20151015-NS tendances.jpg

La carte ci-dessus offre une première lecture des différences « acaliennes ». Elle ne désigne pas le parti arrivé en tête dans chaque commune mais la mouvance politique qui s'est distinguée par un score supérieur à sa moyenne sur la région, ce qui permet de dégager des tendances de vote.

Parmi les enseignements de cette carte, une forte abstention (blanc) dans les grandes agglomérations, un vote orienté vers la droite (bleu) en Alsace. Les campagnes et les zones frontalières de la Lorraine et de la Champagne-Ardenne se tournent plutôt vers le Front National (gris) ou vers la gauche avec les candidats François Hollande et Jean-Luc Mélenchon (rouge).

 

L'association de promotion des arts du cirque, les Migrateurs, a lancé sa nouvelle saison ce jeudi au théâtre de Hautepierre. Cette année encore, le public pourra assister à de nombreux numéros inédits réalisés par des acrobates, jongleurs, équilibristes d'une nouvelle génération circassienne pleine de créativité!   

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Photo: Les Migrateurs.

Fildeferistes, pisteurs d'étoiles, équilibriste sur mat chinois ou cube de bois : cette année encore, le théâtre de Hautepierre accueillera de fascinants volatiles acrobatiques dénichés par les migrateurs.

 

C'est du moins de ce que laisse présager la programmation de l'association circasienne, annoncée jeudi soir par son créateur Jean Charles Hermman. Celui-ci tient toutefois à faire une précision : « cette année, on est dans dans des thématiques plus sombres. Des collectifs vire-voltants , comme lonely circus, Nacho Flores, Race Horse Compagny abordent avec beaucoup d'autodérision les sujets telles que la surconsommation, la surabondance d'information, mais aussi la solitude des êtres humains dans un monde ultra connecté », ajoute-il.

 

Loin des nez rouges de clown 

 

Installés à Hautepierre depuis 2010, les Migrateurs tentent de montrer une autre image des arts du cirque, loin des nez rouges de clowns et des images d'Epinal. « On n'est pas là pour amuser la galerie avec des pitreries, explique une membre de l'association, on travaille sur des sujets  profonds où poésie et recherche se mêlent au travail du corps. »

 

 

En parallèle à ce travail de diffusion, les Migrateurs accueillent chaque années des artistes en résidence et les accompagnent dans leur projet de création. « C'est comme cela que l'association s'est créée. A la base, on est là pour donner un coup de main la jeune génération circassienne », glisse Jean Charles Hermann. Mais leur action ne se limite pas à soutenir de jeunes artistes locaux. Ils coopèrent également avec des organismes culturels européens, dans le but d'aider cette jeune génération aux portes de cet univers professionnel. « On fait partie depuis trois ans de la plate-forme Circus next. Elle réunit neuf structures d'accompagnement des arts du cirques en Europe qui soutiennent des jeunes artistes dans la création de leur spectacle. »

Cette semaine, les Migrateurs accueillaient en mini résidence la compagnie MRMR Bros, sélectionnés dans le cadre du même projet européen. Ceux-ci ont présenté jeudi soir au théâtre la première ébauche de leur futur spectacle plus que prometteur. Quelques images de leur répétition.

 

Clément Grégoire

Vidéo Clément Grégoire.

"Ces jeunes-là peuvent bénéficier de mon expertise sportive mais aussi en matière de management. J'ai boxé dans le monde entier, j'ai la chance de pouvoir les placer dans des organisations où j'ai moi-même combattu. On leur met toutes les cartes en main, à eux de faire ce qu'il faut avec." Une activité de mentor plus chronophage que prévu : "Mon plus gros challenge, c'est que mes élèves fassent mieux que moi. C'est mon devoir de les emmener au plus haut niveau. Au final, en arrêtant ma carrière, je pensais pouvoir passer plus de temps à la maison, mais en fait c'est encore pire !"

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Steeve Valente distille ses conseils aux jeunes boxeurs du club

Seulement, à 33 ans et malgré ses dix titres, le champion n'est pas tout à fait prêt à raccrocher les gants. "J'avais annoncé que ce serait mon dernier combat. Malheureusement, il ne s'est pas passé comme je l'espérais, la victoire n'est pas totale. Après, j'ai eu plusieurs grosses propositions. Je suis actuellement en pleine réflexion." Un retour prochain sur le ring en perspective ? "Peut-être le 5 décembre, mais ce n'est pas encore officiel. On en saura plus dans les prochains jours." Lorsqu'on lui demande s'il vise un onzième titre mondial, le boxeur répond du tac au tac : "Oh non, je m'en fous ! Pour moi c'est une histoire de challenge, des ceintures, j'en ai plein à la maison. Battre le top mondial, c'est ça qui m'intéresse. Ma carrière a toujours été une question de défi."

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Et de défi, il sera bien question. "Je suis loin d'être affuté. J'étais à 73 kilos au moment du combat, après trois semaines de vacances au Maroc, je suis à 80 [rires]. Si le combat de décembre est confirmé, je commence le régime direct ! Je vais avoir 34 ans, c'est de plus en plus dur. Quand j'avais 20 ans, j'étais toujours au même poids. Maintenant, je reprends hyper vite du poids. Mais avec une bonne hygiène de vie et de l'entraînement, on arrive à redescendre."

Redescendre sur la balance pour, peut-être, remonter sur le ring, pousser ses élèves à le dépasser et assumer son rôle de père de famille, autant de nouveaux challenges pour Steeve Valente.

Loup Espargilière

Photos: Romain Boulho et Loup Espargilière

Il l'avait annoncé, son combat contre le Thaïlandais Armin Pumpanmuang, le 14 juin 2015, devait être le dernier. À la maison, dans le complexe sportif de la Rotonde à Strasbourg, le décuple champion du monde dans quatre catégories (muay thaï, kickboxing, full contact et K1) avait remis en jeu son titre en K1 WKN chez les moins de 75 kilos. Alors qu'il menait aux points et qu'il prenait le chemin de la victoire, un incident a précipité la fin du combat.

''Aux points, je menais tous les rounds, se souvient Steeve Valente. Malheureusement, au 4ème round il y a eu cet accident. Il a essayé de me mettre un coup de pied au visage et est passé par dessus les cordes. Après l’arrêt médical, suite au décompte des points, j'ai été déclaré vainqueur. Mais pour un comeback et un dernier combat, on ne pensait pas que ça se finirait comme ça.'' Le boxeur s'était blessé gravement au tibia 18 mois auparavant et n'avait plus combattu depuis lors.

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Steeve Valente, sur le ring de la SAK (Société athlétique Koenigshoffen)

Trois mois ont passé. Après trois semaines de vacances au Maroc dont sa femme est originaire, Steeve Valente partage son temps entre une activité de coach privé et la SAK (Société athlétique Koenigshoffen), un réservoir de jeunes talents situé au cœur du quartier de l'Elsau. Celui qui se décrit comme un ''enfant de Strasbourg d'origine portugaise'' s'est fait une spécialité de pousser les jeunes qui aspirent à une carrière aussi prolifique que la sienne.

''Il y en a que j'ai formés depuis l'âge de 9 ou 10 ans. Certains ont 15 ou 16 ans aujourd'hui et ils ont déjà un niveau international.'' Au menu, entraînement à la carte pour ces futurs champions : ''Le petit, il faut travailler sa force, on va le lester avec des élastiques''. Le petit, c'est Akram, 16 ans, qui va disputer deux combats en Suisse et au Luxembourg dans les prochaines semaines. Comme avec les autres jeunes du pôle compétiteurs, Steeve Valente prend le temps de travailler individuellement les forces et les faiblesses de son poulain.

 

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