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Dans le cadre de l'exposition « Laboratoire d'Europe », la médiathèque Sud a choisi d'explorer la fin du XIXe siècle et l'entre-deux guerres, dans la commune à travers une exposition de cartes postales de la « Belle époque ». Issues des archives municipales et des fonds des associations locales, elles font la part belle aux loisirs comme le sport, la musique ou la restauration. Jusqu'en 1918, Illkirch-Graffenstaden est un territoire allemand, mais le français est toujours pratiqué. Conjuguée à la forte activité industrielle (SACM, ferronneries...), cette double identité va accoucher d'une étonnante vitalité. « Mes ancêtres sont venus de l'Est de l'Allemagne pour travailler ici, relate Véronique de Robert, responsable de l'exposition. La région était alors très attractive. »
Les sociétés de gymnastique essaiment. La première, dont les membres forment une pyramide sur une carte postale, est créée en 1868. Plusieurs naissent dans les décennies suivantes. Toujours promptes à enchaîner les figures lors des fêtes, elles jouent un grand rôle dans la cohésion sociale. Le basket-ball trouve aussi sa place, avec quelques photographies de la SIG (Strasbourg-Illkirch-Graffenstaden) à ses débuts, en 1928, lorsqu'elle s'appelait encore Sportive d'Illkirch-Graffenstaden.
Mais c'est surtout le nombre de débits de boisson qui surprend. Les légions d'ouvriers leur offraient une fidèle clientèle. « Au Cerf, c'était un sacré grabuge, raconte Véronique de Robert. Les bagarres éclataient souvent et finissaient dans l'Ill. » Le restaurant Waldhorn était situé à même le quai, et certains clients venaient de Strasbourg en bateau pour y manger. Les établissements avaient toujours d'autres activités en parallèle. L'un faisait blanchisserie, l'autre tailleur de limes. A l'instar du restaurant Tankstelle, avenue de Strasbourg, certains ont encore pignon sur rue. Beaucoup ont néanmoins fermé pour des raisons sanitaires : « Les toilettes étaient à l'extérieur, ce qui était devenu contraire à la réglementation. » Et se sont transformés : un restaurant se tenait à l'emplacement actuel du Crédit Mutuel. Un autre abrite aujourd'hui un cabinet de radiologie.
Le paternalisme industriel a favorisé l'émergence des sociétés de musique. La SACM en avait une, la Vulcania, devenue harmonie en 1895. Elle avait également sa chorale, aujourd'hui nommée « Chœur de l'Ill ». « L'usine était présente dans la vie quotidienne des gens, explique Véronique de Robert. Y compris dans leur temps libre. » Le curé dirigeait de son côté une fanfare, « l'Union ». « Les gens avaient le sens de la fête, conclut Véronique de Robert. La joie de vivre régnait malgré la difficulté du labeur à l'usine. »
Thomas Porcheron
Illkirch, Belle époque, médiathèque sud, jusqu'au 10 novembre.
Crédit: Cuej/ Ferdinand Moeck
Trois fois par semaine, la médiathèque du Neuhof propose une formation individuelle au numérique. Mustapha El Yassiri, qui anime la session, aide les personnes à se familiariser avec le web et les accompagne aussi dans leur démarches sur Internet, qui peuvent constituer un obstacle dans leur recherche de travail.
Dans une salle de la médiathèque du Neuhof, Mustapha El Yassiri attend les deux inscrites pour la formation. Entre-temps, l’enseignant du cours essaie de résoudre un problème avec Internet qui ne marche pas.
Mustapha El Yassiri donne des formations numériques depuis 2006 dans les médiathèques de Strasbourg. Avec ses collègues, il a créé un guide numérique « l@ppli », qui aide à se familiariser à l’usage du web. Pendant la formation, il explique aux participants comment protéger ses données personnelles, rédiger un CV ou des lettres de motivation, voire écrire un mail. « Je montre comment faire et après il faut le réaliser ici et à la maison. C’est une formation », résume-t-il.
Lorsqu’il téléphone, ce mardi, pour savoir pourquoi Internet ne fonctionne pas, les deux inscrites du jour, Nina Gvantsa Davitachvili et sa mère Dali Gamreklidze, sont déjà entrées dans la salle, pour se trouver face à des ordinateurs n'affichant rien d’autre qu’un message d'erreur. Ça ne les empêche pas de poser des questions sur l’usage de l'engin et d’exposer leurs difficultés face au numérique.
Difficultés face au numérique
« Nous avons beaucoup de choses à comprendre », raconte Dali Gamreklidze en s’excusant presque. « Pour tous les problèmes, il faut quelqu'un qui nous aide », dit-elle en regardant Mustapha El Yassiri. Depuis début septembre, les deux femmes viennent à cette formation proposée plusieurs fois par semaine gratuitement dans différentes médiathèques à Strasbourg.
A 72 ans, Dali Gamreklidze veut au moins essayer d’écrire et de recevoir des mails. « Nous avons beaucoup d’intérêt, beaucoup de volonté. » Pour sa fille Nina Gvantsa Davitachvili, elle-même peintre, utiliser Internet est vital.
Née en 1967 à Tbilissi, capitale de la Géorgie, Nina y avait un poste comme professeure en sein de l’Académie des Arts avant de venir en France avec sa mère Dali il y a 18 ans. Mais le rêve de poursuivre son ancien travail comme peintre et professeure ne s'est pas réalisé. Après des expositions à Paris et dans l’Hôtel de Ville de Strasbourg ainsi qu’un CDD à l’Académie des Beaux-Arts de Strasbourg entre 2011 et 2012, Nina Gvantsa Davitachvili fait partie des 24% des gens au chômage dans le quartier du Neuhof.
Afin d’être plus visible, elle a créé sa propre entreprise et en assure la promotion sur Internet. Mais elle ne gagne pas d’argent. La formation, c'est aussi un moyen de lutter contre l’isolement. « Je veux rencontrer des gens. C’est comme ça que l’intégration fonctionne, non ? », s'interroge Nina Gvantsa Davitachvili.
Internet: l'impératif de nos jours
Pour des gens comme Nina Gvantsa Davitachvili, cette formation proposée est l'un des rares moyens d'apprendre à s’orienter sur le web. Une compétence aujourd'hui incontournable. « S’inscrire ou se réinscrire, comme demandeur d’emploi. Effectuez votre inscription directement en ligne avec Pôle emploi », peut-on notamment lire sur le site de pôle emploi.
La formation numérique se déroule sous forme théorique ce mardi 17 octobre: après deux heures de session, les ordinateurs ne marchent toujours pas. Mustapha El Yassiri donne rendez-vous à Nina Gvantsa Davitachvili et sa mère Dali Gamreklidze la semaine prochaine pour continuer leur formation.
Ferdinand Moeck
Entre 2013 et 2017, faiblesse des taux oblige, les ventes de biens immobiliers ont fortement augmenté sur l’ensemble de la ville de Strasbourg : +23,6% pour les appartements anciens et +158% pour les neufs. La Robertsau, elle, affiche une certaine constance.
En quatre ans, le prix médian d’un appartement neuf a augmenté de 456 euros le m2 à Strasbourg, contre 79 euros à la Robertsau, un quartier qui faisait déjà partie des plus chers de la ville et où les prix ont donc augmenté plus lentement que dans le reste de l’Eurométropole. Une stagnation qui, selon Jean-Yves Rodier, directeur de l’agence HRD Orangerie-Robertsau, est aussi la marque d’une valeur sûre en matière d’immobilier : « On y trouve de la vie, des commerces, une vraie vie de quartier : c’est un secteur très apprécié », note-t-il. Une attractivité qui ne se dément pas au fil des années. « Les gens qui viennent s’installer ici recherchent souvent une résidence principale, sur le long terme, avec une terrasse ou du terrain. Ce sont souvent des CSP +, des couples entre 30 et 50 ans avec enfant », explique-t-il.
Néanmoins, l’échelle des prix n’est pas la même sur l’ensemble du quartier. Les futurs acheteurs recherchent en majorité des biens dans le sud. « Il existe une frontière psychologique : la clinique St-Anne. Au-delà, les gens estiment qu’on est trop loin de la ville », remarque Jean-Yves Rodier. Conséquence : le prix des habitations au nord du quartier est moins élevé qu’au sud. Mais selon lui, les nouveaux aménagements du tram pourraient changer la donne et faire grimper les prix, partout.
Camille Langlade
Mercredi 18 octobre, les habitants ont découvert le principe de la Discosoupe. Ils ont préparé leur soupe tous ensemble, en musique. Une initiative organisée par le centre socio-culturel Camille-Claus et le Centre d’initiation à la nature et à l’environnement.
Crédits : Aurélia ABDELBOST et Eddie RABEYRIN
Convoquée aux stages de l'équipe de France depuis 2012 mais non sélectionnée pour les JO-2016, celle qui égrène les gymnases depuis plus de 20 ans espère retrouver prochainement le maillot bleu, avec en ligne de mire les Jeux de Tokyo, dans trois ans. Pas question pour autant de faire ses valises pour un club lui offrant un temps de jeu à la hauteur de ses ambitions. « J'ai déjà envisagé de partir, concède la basketteuse. Mais avec les objectifs que je me fixe, je ne peux pas me permettre de rejoindre un club plus faible. Et puis j'adore mon boulot. Le basket est ma passion, mais je ne quitterai pas mon travail pour lui. »
Dans un sport où certaines joueuses occupent les parquets jusqu'à 50 ans, la secrétaire gestionnaire dans un laboratoire de mathématiques ne ménage pas ses efforts pour intégrer définitivement la rotation strasbourgeoise. Présente à tous les entraînements des deux équipes séniors, Jessica peut aussi s'enorgueillir d'un coefficient individuel de handicap relativement faible. En basket-fauteuil, chaque joueur se voit ainsi attribuer une classe comprise entre 1 et 5 – la dernière correspondant à un individu valide – selon son handicap. A tout moment, les cinq joueurs alignés sur le parquet ne peuvent excéder un total de 14,5 points. Etabli à 3,5 points en équipe féminine, le coefficient de Jessica descend à 1,5 quand elle bataille aux côtés des hommes. « Cette conversion permet d'intégrer plus facilement les femmes, qui ne sont déjà pas suffisamment nombreuses pour jouer leur propre championnat, explique-t-elle. J'ai déjà pas beaucoup de temps de jeu avec 1,5, alors avec 3,5... »
Laterne rouge du championnat de France, l'ASHPA tentera de remporter sa première victorie de la saison à Genneviliers, samedi 21 octobre. Un match couperet contre un concurrent direct pour le maintien en NA. Face aux Franciliens, Jessica espère grapiller quelques minutes de jeu et montrer, enfin, qu'elle vaut mieux qu'un simple faire-valoir international.
Eddie Rabeyrin et Corentin Lesueur
« J'ai déjà envisagé de partir », Jessica Maurer, joueuse de l'ASHPA.
Plusieurs fois convoquée en équipe nationale féminine de basket-fauteuil, Jessica Maurer peine à trouver sa place dans le cinq du club strasbourgeois de l'ASHPA. L'Alsacienne compte bien réintégrer la rotation de l'équipe, bonne dernière du championnat de France.
C'est peu dire que Jessica Maurer est sortie frustrée de la rencontre opposant samedi 13 octobre son équipe de l'ASHPA (Association Strasbourg Handisport Passion Aventure) aux Bretons de Lannion, comptant pour le championnat de France d'handibasket. Les Alsaciens ont concédé dans leur salle des Poteries une troisième défaite en autant de journées disputées et restent bons derniers de Nationale A (NA), l'élite hexagonale du basket-fauteuil. Plus que le résultat, la joueuse de 28 ans a regretté de ne pas avoir eu sa chance sur le parquet. Un match subi depuis le bord du terrain, à l'image de son temps de jeu depuis le début de la saison, famélique quand il n'est pas nul.
« J'ai déjà envisagé de partir »
Si le handibasket est l'un des rares sports faisant le pari de la mixité jusqu'en première division, se faire une place dans des rotations encore largement masculines n'est pas chose aisée pour les joueuses de NA. Seule femme de l'équipe première de l'ASHPA, Jessica compte bien s'imposer dans l'équipe alsacienne au fil de l'exercice 2017-2018.