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Jean-Pierre Haessig, 73 ans, habite 12 rue du Port-du-Rhin et a toujours vécu dans le quartier. Dans sa jeunesse « ici, c’était un beau village », avec de nombreux magasins dont deux boucheries, des boulangeries et une dizaine de restaurants. « Tout le monde avait du boulot avec la Coop, le Port autonome, ou avec l’usine de farine. Quand les maisons ont disparu, les gens sont partis en Allemagne ou dans le centre de Strasbourg ». Ex-peintre en lettre à la Coop, il vit depuis 2002 dans l’ancien bâtiment réservé aux personnes d’astreinte de l’entreprise. Passionné par son travail, il lui a consacré un musée dans son propre jardin : « Il représente tout pour moi, tout mon travail, toute ma vie … », confie-t-il.
Aujourd’hui, ne subsistent que quelques magasins d’alimentation, des banques, une pharmacie et une pâtisserie. Selon lui, les projets de rénovation pour faciliter la circulation « ne sont pas réellement importants pour les riverains, car ils utilisent plus le vélo que la voiture. »

 

« Je ne voulais pas quitter le quartier »

Assise sur sa terrasse, Edithe Bresch contemple son luxuriant jardin. Pots de fleurs, cabane à oiseaux et jardinières se déploient autour d'elle. Mais dès la clôture de son jardinet franchie, on passe du vert au gris. Grues, terrains vagues en friche, câbles électriques enchevêtrés... Son petit coin de paradis est cerné par les travaux. Cette quinquagénaire alsacienne habite depuis octobre 2016 dans un immeuble de l'éco-quartier Danube. Comme elle, environ 600 personnes vivent dans ce chantier permanent, appelé à devenir une vitrine de la ville de demain.

D'ici 2020, 1800 à 2000 habitants, répartis en 600 logements devraient peupler cette zone de sept hectares, à deux pas du centre commercial Rivetoile. « Le but est que les gens y vivent autrement que dans des cages fermées, décrit le maire de Strasbourg Roland Ries, venu inaugurer la résidence Belved’air le 20 octobre 2017. On fait des bâtiments pour permettre aux habitants de vivre entre eux, pas seulement pour s'abriter. Du lien social peut se créer, c'est ce qui manque aux grands ensembles. »

 

                                            

10h, place de l’Hippodrome : peu de passage, pas de jeux pour enfants, du mobilier urbain quasi inexistant… La vie peine à s’installer dans le nouveau quartier du Port-du-Rhin. Seule la pharmacie reconstruite en 2009 sur la place anime le quartier.

Et surtout, pas de marché. « C’est une demande que nous faisons depuis plusieurs années, grogne Anne-Véronique Auzet, secrétaire de l’Association des citoyens du Port-du-Rhin. Tout le monde va au marché de la Marne. Ça fait loin, surtout pour les femmes âgées. » L’association des résidents du quartier n’a même pas de local. Ses membres doivent se réunir dans l’église Sainte-Jeanne d’Arc qui domine la place.

« On est obligés d’aller à Kehl pour faire nos courses », renchérit Anne-Marie Hesse, résidente dans un des nouveaux logements sociaux. La venue d’un traiteur asiatique, d’une agence du Crédit Mutuel, d’un bureau de Poste et l’ouverture prochaine d’une crèche vont dans le bon sens. Mais les habitants réclament davantage de commerces, en particulier alimentaires. 

Autour de la place de l’Hippodrome, entre la cité Loucheur et le jardin des Deux-Rives, la construction s’active. Toujours davantage de barres sortent de terre. Le projet Deux-Rives, initié en 2005 et accéléré après les échauffourées en marge du sommet de l’OTAN de 2009, devrait prendre fin en 2030, selon la Ville.

Dans l’ancien périmètre du Port autonome de Strasbourg, quelques immeubles sont encore occupés par des habitants. Plus pour très longtemps, car la Ville souhaite les démolir pour réaménager le quartier.

Jean-Pierre Haessig, Robert Peter et Valérie Wild habitent dans des immeubles éparpillés sur d’anciens terrains du Port autonome de Strasbourg. Ils ont aussi comme propriétaire leur employeur, le Port autonome, ou l’ancienne Coop. Mais depuis 2013, la Ville a entrepris de réaménager la rue du Péage, qui se situe à hauteur de la rue du Port-du-Rhin, au nord, et de la route nationale 4, au sud. Le projet consiste à transférer la circulation de la route du Petit-Rhin vers la rue du Péage. De ce fait, la plupart des habitations vont être rasées et leurs occupants relogés.

 

« C’était un beau village »

Ancienne zone portuaire aux fonctions de glacis militaires, le Heyritz s'est radicalement transformé depuis les années 1990. Au sud de l'hôpital civil, entre le bassin de la Porte de l'hôpital et la N4 (E52), il révèle son nouveau visage depuis 2013, après un grand projet de réaménagement. Si le nouveau quartier du Heyritz est visible aux yeux des promeneurs, le vieux, beaucoup plus discret, vit toujours. 

© Juliette Vilrobe

 

Наши соседи - русские немцы

Они живут в нескольких километрах от Страсбурга : в Келе, Ларe или Оффенбурге, но их история мало известна. История, которая началась два века назад в Баден-Вюртемберге  и в Пруссии. По приглашению императрицы Екатерины II миллионы немцев покидают свою Родину, чтобы работать на благо Российской империи и развивать её экономику. Многие поселяются на берегах Волги и Чёрного моря и мирно там живут около столетия.

Вторая мировая война нарушает их быт. Советские граждане с немецкими корнями беспокоят руководство страны. В один день Сталин депортирует сотни тысяч мужчин и женщин, детей и стариков. Леса Сибири и казахские степи становятся их новым домом.  Начинается долгое изгнание, которое будет длиться пятьдесят лет.

Только после развала Советского Союза русские немцы смогли, наконец, вернуться на землю своих предков. По другую сторону Рейна действует принцип права крови : те, чьи предки были немцами, смогли попросить немецкое гражданство, чтобы эмигрировать в Германию. Через две сотни лет семьи русских немцев возвращаются в Баден-Вюртемберг.

Ольга Патапенка и Нина Готлебер встретились с этим сообществом, которое находится между двумя культурами.

 

Ольга Патапенка и Нина Готлебер

70 % des synagogues et des cimetières israélites du pays se trouvent en Alsace. Depuis le Moyen-Âge et jusqu’à la Seconde guerre mondiale, c’est à la campagne que vivait une grande partie de la communauté juive. Aujourd’hui, les traces de cette histoire tendent à disparaître.

Reportage d’Arnaud Richard et de Julia Gnann

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