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Ils partagent une philosophie de vie, plus ou moins engagée, qui dépasse le cadre immobilier. Au Verger Saint-Gall, où chacun a un pied en politique, la question environnementale occupe une place de choix. “On est attachés à la vie sans voiture”, confie Eloi. L’arrivée du tram a été un argument majeur, les rapprochant du centre-ville. Du côté de la Porte des Romains, les membres se sont entendus sur des matériaux écologiques, de la brique locale. Les deux projets expriment nettement la volonté d’espaces communs : buanderie, local à vélo, atelier de bricolage ou chambre d’amis.  

A la Porte des Romains, la direction est aussi mise en commun. Trois promoteurs, dont Cus Habitat, s’unissent et travaillent avec l’association Ecoquartier de Strasbourg. Le projet a connu un revers : l’architecte choisi par les habitants n’a pas trouvé de compromis financier avec l’opérateur, ce qui a entraîné un retard de trois mois. Les familles doivent composer, depuis septembre, avec l’architecte de l’opérateur.

 

“Ça responsabilise pas mal”, s’exclame Eloi, membre de Verger Saint-Gall, l’autre projet phare d’habitat participatif du quartier. Il s’érigera fin 2020 au 1 chemin du Marais-Saint-Gall, une rue perpendiculaire à la route des Romains. Ici, contrairement au programme Porte des Romains, un groupe autoformé a répondu à un appel à projets de l’Eurométropole. Des études de faisabilité aux fouilles archéologiques, en passant par les esquisses, les cinq ménages pilotent tout en autonomie. Une vraie dynamique de groupe les lie : “On part même en week-end ensemble bientôt”, s’amuse le jeune père.

 

Cathy Kraemer n’abandonne jamais : "En février 2017, j’ai dératisé ma cave moi-même car le bailleur ne l’avait pas fait. J’ai attrapé la leptospirose, une infection transmise par l’urine des rats. Mon frère et mon voisin, qui m’avaient aidée, sont aussi tombés malades." Née à Herrade il y a 44 ans, elle s'est improvisée porte-parole des habitants du quartier. Car les rongeurs ne sont pas les seuls responsables des désagréments du secteur.

 

C'est ce qu'a montré l'opération "J'aime mon quartier", menée en avril 2017 par l'association Par enchantement. Une vaste démarche de porte-à-porte destinée à recueillir les doléances des habitants. "Le manque de propreté exaspérait les locataires, explique Mohamed Eramami, animateur de projets de l'association. Ils se plaignaient du manque de poubelles et des rats dans les caves." Parmi les autres problèmes soulevés : les jeunes qui squattent caves et greniers, ou les automobilistes qui roulent trop vite dans le triangle Herrade.

 

Autrement dit, il n'y a pas de règles, basées sur l’esthétique des bâtiments, pour régir les constructions ou les rénovations ?

Il existe une particularité. Dans un périmètre de 500 mètres autour des monuments historiques, classés ou inscrits, l’architecte des bâtiments de France a son mot à dire. Il intervient dans le cadre de l’instruction des permis de construire ou des déclarations préalables. Il peut refuser certains matériaux, couleurs, tailles de fenêtres...

Au sujet de la couleur, on observe à Koenigshoffen une certaine hétérogénéité, des devantures singulières, voire artistiques. Peut-on ravaler la façade de son habitation comme on l’entend ?

La liberté n’est pas totale. Les ravalements de façade fonctionnent sur le principe de la déclaration préalable. Un architecte conseil, au service urbanisme, refuse, accepte, ou offre son expertise aux particuliers pour les réorienter sur une autre couleur par exemple. Il y a donc un certain nombre de garde-fous même si certaines personnes ne déclarent pas leurs travaux. Il est possible de régulariser et dans certains cas, la Ville peut stopper les travaux a priori, négocier la condition de leur reprise... Les voisins peuvent également former des recours. Sur ce point, dans ce quartier, il n’y a pas vraiment de culture du contentieux. Et puis Koenigshoffen est en Alsace et ici, on a l’habitude des bâtiments colorés.

Aïcha Debouza et Thémïs Laporte

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Yvonne, d'abord venue jouer le vendredi après-midi par curiosité, est aujourd'hui une habituée de ce créneau hedbomadaire. © Nathan Ramaherison

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Les cinq ménages du Verger Saint-Gall ont fait réaliser une esquisse de leur futur habitat. © Ajeance

Le bibliobus c'est :

- 5000 livres, CD, DVD, revues

- Sept quartiers desservis : Koenigshoffen, Poteries, Montagne-Verte, Contades, Musau, Esplanade et Conseil des Quinze

L’association des commerçants “Les enseignes de Koenigshoffen”  compte une trentaine d’adhérents. Elle a vu le jour en 2013 et est présidée par Vincent Schitlzer, gérant de la pharmacie du soleil.  Pour lui, une l’association est indispensable à la vie du quartier . “Elle est là pour réunir les commerçants, pour créer une unité dans le quartier” déclare-t-il.

Installations commerciales

En cinq ans d’existence, l’association des commerçants a organisé la braderie et un marché de Noël. “Les animations avaient des buts commerciaux et les clients étaient gagnants”, déclare le président. L’existence d’une association de commerçants permet également de recevoir certaines subventions autour des installations commerciales comme les éclairages de Noël. Vincent Schitlzer insiste aussi sur l’importance de porter une voix unique des commerçants de Koenigshoffen auprès de la municipalité et de l’Eurométropole.

 

Depuis quinze ans le bibliobus pallie l’absence d’une bibliothèque à Koenigshoffen. Expérience plaisante pour les enfants, il semble moins pratique pour les adultes.

 

"Il serait temps qu’on ait une bibliothèque à Koenigshoffen." En sortant du bibliobus, Khadidja - habitante du Hohberg et mère de quatre enfants - donne son ressenti sur l’équipement culturel du quartier. Cela fait 15 ans qu’il dispose d’un bibliobus, un dispositif du réseau des 33 bibliothèques de l’Eurométropole de Strasbourg. Le bibliobus se déplace dans les quartiers de la ville depuis 40 ans. Le mercredi, il se gare sur le parking du centre socio-culturel Camille Claus. Les plus jeunes en profitent largement car ce dernier est situé sur le chemin de retour de l’école. Cheima - 9 ans et demi - évoque ses lectures préférées : "J’adore les contes, je peux les lire à mes petites sœurs." Le côté ludique et pittoresque du bibliobus amène les plus petits vers la découverte et le plaisir de la lecture. Pour certains, c’est véritablement un rendez-vous à ne pas manquer.

Mais quand les enfants grandissent, cela se complique. Leurs goûts s’affinent, ils sont exigeants et autonomes dans leurs lectures. Selon Christelle Schoenstein, responsable du bibliobus, ils doivent alors se tourner vers d’autres structures. Même constat pour les adultes, qui doivent se déplacer à Hautepierre ou dans le centre pour trouver un ouvrage précis. De plus, le bibliobus ne permet pas de commander des livres aux autres bibliothèques partenaires de la Ville et de l’Eurométropole, ce qui laisse un choix limité. "Mes enfants ont lu tout le bibliobus", plaisante Agnès.

Pierre, père de deux enfants, déplore quant à lui les horaires restreints : "Il faut être organisé !" Le bus est ouvert le mercredi de 10h30 à 12h15 rue Virgile puis de 14h15 à 16h rue Gerlinde. 

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