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Longue de 2 kilomètres, l’artère commerciale principale de Koenigshoffen relie le quartier au centre-ville de Strasbourg. Epiceries, kebabs, supermarchés, coiffeurs ou encore boulangeries la rythme. Son aménagement favorise peu le développement des activités économiques.

"L’arrivée du tramway va permettre de boucher des friches abandonnées et de redynamiser le quartier". Telle est l’ambition de la ville de la Strasbourg comme le souligne Luc Gillmann, adjoint du quartier Koenigshoffen. L’Eurométropole a mis en chantier une extension de trois arrêts de la ligne tram F partant de Faubourg-National et rejoignant l’allée des Comtes. Le coût du projet est estimé à 42 millions d’euros. La mairie espère grâce à l’extension du tramway apporter du dynamisme et l’ouverture de nouveaux commerces à Koenigshoffen.

"Il y a un déficit de transports en commun. Le passage des bus ici se fait mal, les gens préfèrent donc utiliser plus la voiture", explique Pierril Demange, opticien installé depuis 15 ans sur la route des Romains. Si le quartier était bien desservi par les transports publics, cela" attirerait plus de clients et aussi des entrepreneurs".

Ce recours massif à la voiture entraîne une "saturation du trafic", ajoute-t-il. Pour François Desrues, directeur de projet à l’Eurométropole pour Koenigshoffen, "le commerce dans la ville est essentiel car il est vecteur de lien social, de dynamisme du quartier et de son attractivité".

Pour l’heure, le moyen de transport omniprésent dans cette zone du quartier est la voiture et son corollaire : le stationnement.

 

Route des Romains, les enseignes de restauration rapide se succèdent. Entre le n°17 et le n°134, huit kebabs sont installés sur moins d’un kilomètre, deux d’entre eux ont mis la clé sous la porte laissant leurs locaux inoccupés. Au premier abord, les restaurateurs ne définissent pas ce contexte concurrentiel élevé comme un frein économique : la clientèle repose avant tout sur la fidélité. L’offre est homogène, le prix du sandwich n’excède pas 5,50 euros. Pour "attirer de nouveaux clients", Laurent Ulgur, propriétaire du restaurant Lokanta depuis 2013, reconnait tout de même avoir dû élargir sa carte y ajoutant pizza et tartes flambées. Le tacos, qui s’impose de plus en plus dans les fast-food français, a fait son apparition Au Soleil d’Istanbul dans cette même logique de diversification.

La quasi-totalité des participants fait le déplacement depuis les environs de Strasbourg. Fidèle à l’activité depuis près d’un an, Christian Mopin, accompagné de son épouse, se remet d’un cours qu’il a comme souvent, apprécié : "L’ambiance est bonne, les cours sont plutôt dynamiques et bien adaptés", décrit l’homme de 68 ans. Son seul regret, c’est que ça ne dure qu’une heure : "C’est vrai que nous ne sommes pas tous en mesure de faire des efforts répétés trop longtemps, mais moi il m’en faudrait un petit peu plus, je suis sportif dans l’âme !" plaisante-t-il.

Benjamin Martinez et Nathan Ramaherison

L’association des commerçants de Koenigshoffen souffre du manque d’intérêt des commerçants du quartier au point que ses activités soient interrompues. Son président, Vincent Schitlzer souhaite sauver l’association pour garder une dynamique commerciale dans le quartier.

Après une séance bien chargée pour les retraités, une demi-heure est consacrée aux étirements et à l'assouplissement. © Nathan Ramaherison

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Un pôle de lecture à venir 

La mairie a acquis un grand bâtiment sur la rue centrale du quartier, 91 route des Romains, pour en faire un pôle regroupant des permanences comme celles de la CAF et de la CPAM. Luc Gillmann, adjoint au maire de Strasbourg compte en profiter pour répondre à la demande de lecture : "Ce sera un lieu central et transversal, où nous allons installer non pas une bibliothèque mais un lieu de lecture." Pour le conseiller départemental Eric Elkouby, cela n’est pas suffisant. Il a publié une tribune dans les DNA, en octobre dernier, pour interpeller les pouvoirs publics. "Je pense qu’il y a suffisamment de place pour installer une véritable bibliothèque avec une salle d’exposition, un lieu qui respire le partage du savoir et de la connaissance", assène-t-il. Pour lui, les quartiers de Koenigshoffen ainsi que celui de la Montagne-Verte - soit 29 000 habitants - sont délaissés par la Ville sur le plan culturel, depuis plusieurs mandats électoraux. La municipalité aurait investi davantage de moyens dans les quartiers Est menant à l’Allemagne. En comparaison, la médiathèque de la Robertsau propose environ six fois plus de documents pour ses habitants. Luc Gillmann rappelle quant à lui que "la mairie n’a pas les moyens financiers pour faire fonctionner une nouvelle bibliothèque" et invite les habitants à se tourner vers des structures environnantes.

Face à ces difficultés, les habitants et les acteurs locaux ont initié des alternatives, mais celles-ci restent de petite envergure. En 2015, deux jeunes filles de 15 ans ont créé avec l’aide de l’association de quartier PAR ENchantement le bibliobulle, une petite bibliothèque, initialement montée dans la salle de bain de ses locaux, rue Herrade. Les habitants peuvent aussi se procurer des livres au CSC ou dans une boîte à lire, rue des Capucins, des systèmes tous deux basés sur le don et l’échange.

 

"La culture est peu présente."

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