Déployé ce matin à l’aube, sur la place d’Haguenau à Strasbourg, un important dispositif policier a empêché le rassemblement sauvage prévu à 6h30 par le collectif Indignons-nous 67.
Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues ce matin pour disperser le rassemblement du collectif Indignons nous 67. © Maud Karst
« La France qui se lève tôt. » C’était le mot d’ordre du regroupement matinal, organisé par le collectif Indignons-nous 67, sur la place d’Haguenau à Strasbourg, ce 18 septembre. Les rues de la ville sont encore désertes et le soleil n’est pas encore levé quand sonne 6h30 l'heure du rendez-vous. C’était sans compter sur les forces de l’ordre venues en nombre pour empêcher ce regroupement, non déclaré à la préfecture. A cette heure là, seule une vingtaine de manifestants se sont rassemblés dans le parc, au cœur de la place. « On attendait plus de monde », regrette Laurent, étudiant de 22 ans levé avant l’aube pour se mobiliser. « Je pense que ça en décourage beaucoup », ajoute-t-il au sujet de la présence de la police. Il faut dire que la lumière des gyrophares qui émanent des multiples véhicules de police rend intimidant l’accès au lieu de rendez-vous. Des véhicules blindés de gendarmerie et des dizaines de camions bloquent les accès au centre de la place, tout en laissant circuler les véhicules, qui commencent de plus en plus à affluer en ce début de matinée.
Un repli vers la place de Bordeaux ?
Regroupé avec d'autres dans le parc, l’étudiant témoigne : « On a le sentiment d’être piégé avec tous ces fourgons. » Quelques dizaines de minutes à peine s’écoulent avant que les lève-tôt soient délogés. Les manifestants courent à la vue des policiers, les policiers tentent de les rattraper. Il ne faut pas longtemps aux agents pour disperser les participants. En moins d’une heure, le rassemblement est dissout. Vers 7 h 30, il ne reste plus que les forces de l’ordre. Pas de quoi décourager les plus motivés, qui se dirigent en petit groupe vers la place de Bordeaux, où un blocage du lycée Jean-Baptiste-Kléber doit s'organiser. Ils sont talonnés de près par les fourgons de la police qui quittent la place d’Haguenau un peu avant 8 h. Malgré la volonté de certains lycéens, le blocage de l’établissement lui non plus n’aura pas lieu. La forte présence policière et les nombreux contrôles de la BAC ont découragé jusqu'au plus téméraires. Laurent, pourtant très « enthousiaste » à l’idée de se mobiliser, a fini par rentrer chez lui.
Maud Karst
Edité par Anouk Seveno