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04/02/19
18:58

Les bandes dessinées résistent à l’effondrement du marché

Alors que le marché des livres est en recul, celui des bandes dessinées est en hausse, selon une étude publiée vendredi par le magazine Livres Hebdos.

Les ventes de livres en France ont baissé de 1,7% en 2018, selon une étude publiée vendredi 1er février dans le magazine Livres Hebdos. Mais certains secteurs échappent à la tendance. C’est notamment le cas des bandes dessinées qui, comme les livres de jeunesse, ont connu une hausse de 1%.

Les intemporelles

À la Librairie Papeterie Broglie à Strasbourg, les bandes dessinées résistent mieux au déclin du marché que d’autres livres. Parmi les meilleures ventes, on trouve les séries « intemporelles » comme Astérix ou Tintin. « On a un public qui est assidu, explique Céline Strub, libraire spécialisée en bandes dessinées à la Librairie Broglie. Et les parents ont envie de faire découvrir Astérix à leurs enfants. »

La moitié du premier étage est dédié aux BD : parmi les 77,800 livres et autres objets en vente dans la librairie et papeterie, 4,900 sont des BD. Dans ce secteur, les albums de jeunesse et les mangas japonais marchent le mieux, le reflet d’une tendance nationale. En 2018, plus d’un tiers des BD achetées en France étaient des mangas, soit 16,6 millions d’exemplaires, selon le magazine ActuaLitté. Au total, le marché de la BD a représenté un chiffre d’affaires de 510 millions.

Gérard Walter a créé la librairie Bildergarte au centre historique de Strasbourg en 1979. Il a depuis cédé sa place à son fils, mais il travaille toujours un jour par semaine dans la librairie spécialisée dans la BD. « Les énormes bestsellers comme Astérix ne sont plus notre raison de vivre depuis très longtemps, explique-t-il. Qui va faire un détour pour acheter un Astérix ? Vous pouvez l’acheter chez Auchan à côté des poireaux. »

« La BD peut toucher tout le monde »

Pour Gérard Walter, la coexistence des « papys de la BD » avec la nouvelle génération témoigne de l’évolution du secteur. « Non seulement la BD ne s’effondre pas, mais elle change avec son lectorat et elle est toujours au premier plan. » Il reconnaît également le rôle positif d’Internet, qui amplifie les nouvelles voix. « Chaque année, il y a un ou deux titres publiés par des gens peu connus qui font des best-sellers, où il n’y a pas de marketing. C’est le bouche à oreille qui fonctionne. »

Un succès qui s’explique aussi par la nature cinématographique des bandes dessinées, tant dans la structure du livre que dans l’importance des images. « Je pense que la BD est plus proche du cinéma que de la littérature. Même si, dans les BD, on trouve d’excellents scénaristes qui ont une belle plume », reprend Gérard Walter.

Céline Strub à la Librairie Papeterie Broglie confirme. « La BD peut toucher tout le monde, y compris ceux qui n’aiment pas lire. Le public de la BD est vraiment éclectique. » Mais ce n’est pas son seul atout selon la libraire. « Avec toutes les crises, les gens regardent  beaucoup leur portefeuille. » Dans ce magasin, les romans coûtent souvent entre 17 et 22 euros, alors que pour les bandes-dessinées, il faut dépenser entre 15 et 17 euros.

Martin Greenacre

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