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Laëtitia est auxiliaire de vie et son confinement s’est fait à la maison. C’est elle qui garde Élies car Karim, pompier professionnel, a continué à travailler. Pendant ces deux mois, le temps de jeu mère-fils est passé de deux à cinq heures par jour : “Cela nous a permis de nous évader durant ces longues journées sans pouvoir sortir. On avait des choses à se raconter et puis on avait le sentiment que les journées passaient plus vite.” 

Depuis le déconfinement, Laëtitia, en chômage partiel, ne travaille que le matin. Son garçon ne retrouvera pas le chemin de l’école avant septembre. “On peut continuer nos sessions gaming les après-midi”, glisse la mère de famille. “Mais on joue quand même un peu moins, on profite du soleil.”

“On n’avait plus le même rythme”

Aujourd’hui, Johnny est raisonnable. Quand ce garagiste savernois rentre du travail, il fait seulement une partie sur The Crew, un jeu de course automobile. Beaucoup moins que durant le confinement, période durant laquelle il était au chômage technique. Pour l’occasion, il avait dépoussiéré sa Playstation 4. “On n’avait plus le même rythme”, se plaint Jennifer, sa compagne. “Il passait tout son temps sur les jeux vidéo.” 

“Parfois je me levais à 7h du matin et il était encore en train de jouer, il faisait des nuits blanches”, remarque-t-elle. “Ça prend quand même de l’énergie de passer autant de temps devant les écrans.” Avec un tel rythme, Johnny a délaissé d’autres activités. “On prévoyait de profiter du confinement pour vider l’appartement, faire le tri”, poursuit Jennifer. “On n’a pas fait comme prévu.”

Lucas Lassalle
Antoine Cazabonne

Bò bún, salade vietnamienne, de la petite Valentine. © Mathilde Parmentier

À Breuschwickersheim, Stéphanie Loos, elle, a proposé son aide à une autre association strasbourgeoise, les Chats’sociés, qui ne possède pas de refuge et fonctionne habituellement avec une trentaine de familles d’accueil. “C’était au tout début du confinement, l’association avait posté une annonce sur Facebook pour un chaton aperçu dans le patelin d’à côté. C’était notre première expérience en tant que famille d’accueil”, expose cette secrétaire de 41 ans qui, avec son compagnon, a déjà quatre chats dans son duplex. Baptisée Karma, la petite nouvelle devra devenir plus sociable avant de quitter son nouveau domicile et de pouvoir être adoptée. “C’est une expérience à part et c’est intéressant, même si parfois c’est frustrant parce que le chat ne vient pas vers nous, qu’il nous crache dessus… Pour l’instant, Karma est sociable avec mes chats, mais avec nous c’est plus compliqué, la relation est un peu tendue”, s'amuse Stéphanie.

Amélie Rigo
Valentin Naturel


Renforcer les liens

À Schiltigheim, chez les El Bachrioui, tout le monde a toujours joué. Karim, le père, est un passionné de World of Warcraft, une série multijoueur en ligne dans un univers médiéval fantastique. Ancien gamer de haut niveau, il a longtemps enchaîné les compétitions et a même figuré dans le classement des meilleurs “démonistes” au monde (une des douze catégories de personnages). Cette passion, il l’a transmise à sa compagne, Laëtitia, et à Élies, son fils de 8 ans qui, d’ores et déjà, rêve d’intégrer une école d’e-sport. Pendant le confinement, tous deux l’ont rejoint sur Azeroth, le monde dans lequel se déroule la plupart des titres de la série World of Warcraft. “Cela nous permet de passer de bons moments ensemble, de se détendre”, souligne Laëtitia. 

Jouer avec son fils, c’est aussi l’occasion pour elle de lui inculquer certaines notions : “De temps en temps la mission de la journée sera de faire un donjon, afin de lui apprendre le travail d’équipe car chacun a sa place et on ne peut pas faire n’importe quoi. C’est un peu comme une équipe de foot, chacun a son rôle à jouer.” 

Tarte printanière au chou romanesco, radis et petits pois. © Mélanie Berbach

Apprivoiser la solitude

Marie-Julie n’est pas passée par une association de protection animale pour sauver Luna, mais de leur côté les refuges du Bas-Rhin n’ont pas été ménagés pendant cette période. Le nombre de demandes d’adoption est resté quasiment le même dans certains sites, comme à la SPA de Strasbourg qui a comptabilisé 132 adoptions contre 144 l’année dernière, à la même période. Paul Decanter, y a adopté son nouveau matou. “Peu de temps avant le confinement, on s’est séparé avec ma copine et du coup je me suis retrouvé très très seul”, précise le Strasbourgeois de 26 ans. Le couple possédait deux chats qui ont grandi ensemble; c’est finalement l’ex-compagne du jeune homme qui les a gardés.

Pour apprivoiser cette nouvelle solitude, il a profité de la dérogation d’ouverture des refuges afin de se trouver une nouvelle compagnie. Le chat qu'il a ramené chez lui s’appelait Perlin, il l'a rebaptisé Loki. “Ça fait de la présence dans l’appartement, il me donne un rythme de vie. Le matin, par exemple, il me réveille car il me réclame à manger. Et même si en ce moment je travaille à distance, je ne suis pas en retard grâce à lui”, sourit Paul, qui s’étonne du lien qu’il a tissé, si rapidement, avec ce chat âgé de 9 ans.

Réagir face aux abandons

Outre les adoptions, il y a aussi eu de belles initiatives pour venir en aide aux refuges et aux associations. À Sélestat, alors que Christophe Brochet et sa femme venaient d’adopter un chien en octobre, ils sont quand même devenus famille d’accueil pour la première fois. Le déclencheur : “On a vu des articles sur les Chinois qui se débarrassaient des chiens à cause de la peur du Covid”, explique Christophe Brochet. Le couple a ouvert sa porte à Darbi, un chien de chasse qui patientait à la SPA d’Ebersheim. “Certains bénévoles qui ne pouvaient plus se rendre au refuge ont souhaité accueillir ces animaux. Par la suite, des gens se sont aussi proposés spontanément pour que les chats ne restent pas seuls trop longtemps”, développe Anaïs Loas, secrétaire de l’association strasbourgeoise Éthique et respect animal (ERA) qui a déjà recueilli près de 220 chats abandonnés depuis le début de l’année.

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