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L'actu du mercredi 15 mars : Arménie, faillite bancaire et droits des femmes


16 mars 2023

 

L'inquiétude européenne face aux faillites bancaires 

 

« C’est irresponsable de dire que c’est la panique », affirme la députée Aurore Lalucq (S&D, sociaux-démocrates) alors que la perspective d’une crise économique fait débat dans l’hémicycle. Le 10 mars, les autorités américaines ferment la Silicon Valley Bank (SVB) pour faillite. Seizième banque du pays, elle est spécialisée dans le financement des start-up. La Silvergate et la Signature Bank, deux banques proches des crypto-monnaies, ont également dû baisser le rideau. Cette liquidation est la conséquence d’un portefeuille peu diversifié, additionné à une forte hausse des taux d’intérêts de la Réserve Fédérale américaine. Mais existe-t-il un risque de contagion pour l’Europe ?

Pour Mairead McGuinness, commissaire européenne aux Services Financiers, il faut rester calme : « La SVB n’a qu’une empreinte limitée en Europe et les autorités de surveillance ont agi à temps ». Si la faillite de la SVB ravive les peurs liées à la crise financière de 2008, la situation est différente. D’un côté, les autorités américaines sont intervenues plus rapidement qu’après la faillite de Lehman Brothers. De l’autre, la SVB étant spécialisée dans la tech et peu implantée en Europe, la crise reste localisée et le risque de contagion est faible. La députée Stéphanie Yon-Courtin (Renew, libéraux), tire déjà des enseignements de cette déroute : « Les règles européennes mises en place après la crise de 2008 sont des digues solides pour assurer la résilience de nos banques ».

© Unsplash

La situation économique en Europe continue toutefois à évoluer et est surveillée « de très près » par l’Autorité bancaire européenne. Le 15 mars, le Crédit Suisse, deuxième banque helvétique, perdait un quart de sa valeur boursière et empruntait 50 milliards de francs suisses à la banque centrale du pays dès le lendemain. Un symptôme inquiétant pour la stabilité économique européenne.

 

L’UE médiatrice dans le conflit au Haut-Karabagh

Depuis le 12 décembre dernier, le corridor de Latchine (route principale qui relie le Haut-Karabagh à l'Arménie) est bloqué par l'Azerbaïdjan. Cette restriction à la liberté de circulation des civils et des biens est dénoncée par la Commission et le Parlement européen : « Ce lien vital avec l’Arménie est coupé et ne fait qu’empirer la situation humanitaire du peuple du Haut-Karabagh », explique le député Andrey Kovatchev (PPE, droite). Ce blocage a lieu sur fond de conflit entre ces deux pays qui se disputent ce territoire. Une guerre qui a pris fin le 10 novembre 2020 par un cessez-le-feu sans réel accord de paix.

Dans leurs résolutions, les eurodéputés invitent les deux pays à trouver rapidement un accord de paix et incitent l’Azerbaïdjan à stopper immédiatement le blocage du corridor de Latchine. L’Azerbaïdjan est également intimé de cesser son usage de la violence et de respecter le droit à l'autodétermination de la population du Haut-Karabagh. Mais les institutions européennes rappellent tout de même que des partenariats importants existent avec l'Azerbaïdjan notamment sur l’énergie fossile et qu’il est important de les préserver malgré le conflit. Quant à l'Arménie, l'UE insiste sur le fait que le pays se doit de s'éloigner de l'influence russe et continuer à développer ses liens commerciaux avec l'UE.

 

 

Le militantisme féminin à l'honneur 

Onze mois après le début du procès, le tribunal de Varsovie a tranché. Justyna Wydrzynska, militante pour le droit à l’avortement en Pologne devra effectuer pas moins de huit mois de travaux d’intérêt général pour avoir aidé, en 2020, une femme enceinte à obtenir des pilules abortives. Une décision qui a fait débat au sein du Parlement. « C’est un droit humain de pouvoir décider de notre santé, de notre corps et de notre sexualité, a estimé Diana Riba (Les Verts, écologistes). Il faut pouvoir décider sans être victime de discrimination de violence ou de coercition. » La plupart des députés se sont accordés à mettre en lumière le rôle fondamental que jouent ces militants face aux violations des droits des femmes en matière de santé sexuelle et procréative, notamment en Pologne. « Ces personnes sont les seules garanties tant que l’Union européenne refusera de s’occuper de la question du droit à l’avortement » a souligné Sylvia Spurek Riba (Les Verts, écologistes). Même si les ultra-conservateurs font exception en dénonçant une pratique « contraire aux droits humains ». Seule mesure concrète proposée : la mise en place au niveau européen d’un système de protection des activistes de défense des droits. Mais pour le moment, l’Union européenne ne dispose que de compétences limitées dans ce domaine comme l’a rappelé la commissaire européenne à l’égalité Helenaa Dalli qui n’a pas manqué d’exprimer son inquiétude face « au recul » des droits des femmes en Europe.

 

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