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Une montgolfière survolant, dans un profond silence seulement interrompu par les quelques coups de brûleur, les collines vertes du nord de l’Ardèche, où le ballon volant a été inventé. Ce calme-là, Olivier Dussopt donnerait probablement cher pour le ressentir juste quelques secondes, tant la tempête médiatique et politique qui s’abat sur lui depuis plus d’un mois en est l’exact opposé.

Originaire d’Annonay, le ministre du Travail, du plein emploi, et de l’insertion porte une réforme des retraites impopulaire. Dans la rue, des centaines de milliers voire quelques millions de personnes manifestent leur mécontentement depuis le mois de janvier. Traité « d’assassin » par le député LFI Aurélien Saintoul à l’Assemblée nationale lundi 13 février (qui a été sanctionné d’un rappel à l’ordre), Dussopt serait également au cœur d’une affaire de « favoritisme » remontant à 2009, révélée par Mediapart.

« Il n’est plus le bienvenu dans sa ville », lançait même Raphaël Foïs, secrétaire général de l’union locale de la CGT d’Annonay, dans le Dauphiné Libéré, le 13 janvier. Dans la commune d’environ 16.000 habitants, les manifestations contre la réforme des retraites rassemblent. Ils étaient entre 5.000 et 7.000, le 11 février, par exemple. Et l’ancien maire PS de la ville (2008-2017) est particulièrement pris en grippe. « Il y a eu des banderoles "traître", des syndicats veulent se payer sa tête », confie un conseiller municipal proche de Dussopt.

Un acharné de travail

Pourtant, le parcours politique de l’Ardéchois de 44 ans a longtemps fait la fierté de sa ville. Issu d’une famille ouvrière, il est élu à l'âge de 28 ans, le 17 juin 2007, député de la deuxième circonscription de l'Ardèche, devenant ainsi le benjamin de l'Assemblée nationale. Une trajectoire qui s’explique, d’après ceux qui le connaissent depuis son passage au Lycée Boissy-d’Anglas, par sa force de travail.

« C’était un élève réservé mais gros bosseur », se remémore Gabriel Trombert, son professeur de sciences économiques et sociales en première et terminale, qui l’a encouragé à poursuivre ses études à l’Institut d’études politiques de Grenoble. « Il venait d’un milieu où son capital culturel ne le favorisait pas, il a dû batailler. Évidemment, c’est toujours compliqué de prédire un avenir, mais c’est quelqu’un qui montrait déjà de l’ambition, et c’est louable. »

Conseiller principal d’éducation dans le même établissement secondaire, Jean-Louis Mourin confirme : « Souvent, son entourage proche lui reconnaissait cette volonté acharnée, alors que d’autres lui promettaient de "se casser les dents" dans ce monde difficile qu’est la politique. Pour moi, il est avant tout un très grand spécialiste en économie politique avant d’être un "politique économique". Il est un fin connaisseur de tous les rouages, les arcanes économiques, les grandes lois qui déterminent l’économie d’une nation. La politique est ainsi au second plan. »

Vainqueur contre son ancien proviseur

La première campagne municipale de Dussopt, à Annonay, en 2008, témoigne d’une force de caractère. Il y affronte quelqu’un qu’il connaît très bien : le proviseur de son ancien lycée, Raymond Signudi. Des retrouvailles étonnantes pour les deux candidats, qui se côtoyaient déjà au conseil d’administration de l’établissement scolaire lorsque Dussopt était représentant des lycéens. Dans la quête d’Annonay, l’élève dépasse alors le maître, sa liste l’emportant dès le premier tour avec 68,9 % des voix.

Dans sa ville d’origine, Annonay (Ardèche), le ministre du Travail Olivier Dussopt est violemment critiqué pour la réforme des retraites qu’il porte. Mais chez ceux qui le côtoient depuis ses débuts en politique, il laisse la trace d’un homme brillant et fidèle à ses racines.

Un talent précoce. Du haut de ses 16 ans, Tessa Worley se positionne à la 29e place du slalom géant d’Ofterschwang (Allemagne) lors de sa première Coupe du Monde en 2006. © CC Stefan Brending.

La Beaujoire, le 30 octobre 2022 pour Nantes-Clermont en Ligue 1. © Julien Rossignol

« Quel souvenir merveilleux ! » Qui aurait-cru qu’une défaite pouvait rendre heureux ? Gaëtan avait 13 ans quand le FC Nantes, son club de cœur, a trébuché contre la « Vieille dame » en demi-finale de la Ligue des Champions 1996. 27 ans après, les Canaris ont, toute proportion gardée, l’opportunité de prendre leur revanche en 16e de finale de Ligue Europa. L’occasion pour Gaëtan de tourner la page d’un événement qui l’habite toujours : « Le match aller m’a laissé des regrets éternels. La finale était si proche…»

Défaits 2-0 à Turin, les Nantais champions de France en titre n’étaient rien à côté de l’ogre turinois, cador de Série A et habitué des grands rendez-vous européens. Face à Deschamps, Del Piero, Vialli, les Canaris inexpérimentés se font dévorer, peu aidés par un arbitrage à sens unique. Six cartons dont un rouge sont distribués aux jaune et vert. « On était venu pour défendre. On jouait très dur. À 1-0, un défenseur de la Juve commet une obstruction énorme dans la surface de réparation sur notre attaquant Nicolas Ouédec. Mais l’arbitre ne siffle pas pénalty. J’étais fou ! Le club italien était protégé », se souvient Ludovic, supporter inconditionnel du FC Nantes, âgé de 24 ans à l’époque.

Une ambiance extraordinaire à La Beaujoire

Au retour, à domicile, les Nantais tiennent tête aux « bianconeri ». Mais la victoire 3-2 sur le fil ne leur permet pas de se qualifier. « La Beaujoire était pleine. L’ambiance y était extraordinaire. On a couru après le score pendant 80 minutes mais lorsqu’on est passé devant au tableau d’affichage, c’était la folie. Tous les espoirs étaient permis, raconte Ludovic. Notre collectif était bien huilé. Makélélé, Ndoram, Ouédec : ça jouait les yeux fermés. Ils avaient toujours un coup d’avance, ils savaient ce qu’ils allaient faire du ballon avant même de le recevoir. C’était magnifique. » Comme Ludovic, Gaëtan est convaincu que Nantes se serait qualifié si Christian Karembeu et Patrice Loko, ses deux joueurs stars, n’avaient pas quitté le club à l’intersaison.

En 1996, Kilian n’était pas encore né. Fan des Canaris depuis 2006, l’étudiant strasbourgeois de 22 ans a revisionné la double confrontation à de nombreuses reprises : « Ça fait une semaine que je ne fais que ça pour me plonger dans le match de ce soir ». L’histoire de cette demi-finale, il la connaît par cœur : « Mon parrain est abonné à La Beaujoire depuis trente ans. Il m’en parle tout le temps. Je sais qu’on était le petit poucet, qu’on n’avait rien à faire là et qu’on a frôlé l’exploit. »

L’exploit cette saison en Ligue Europa, Kilian y croit : « La Juve n’impressionne pas depuis le début de saison. J’espère qu’on va au moins ramener un match nul pour rêver d’une qualification à domicile. » Premier élément de réponse à Turin, le 16 février à 21 h. Et rendez-vous le 23 février à 18 h 45, pour le match retour à Nantes.

Julien Rossignol

Édité par Audrey Senecal

Les footballeurs nantais affrontent les Turinois en 16e de finale aller de Ligue Europa, le 16 février. En 1996, déjà, les deux clubs s’étaient défiés en Coupe d’Europe. Une double confrontation perdue par les Canaris, qui a marqué plusieurs générations de supporters jaune et vert.

  • La malédiction olympique

Double Championne du monde de slalom géant en 2013, à Schladming en Autriche, et sur les pistes suisses de Saint-Moritz, en 2017, celle qu’on surnomme « la puce » pour son explosivité, n’a pourtant jamais goûté à la joie d’une médaille olympique. La faute à une rupture du ligament croisé du genou droit et d'une lésion du ménisque lors du slalom de Courchevel, en 2013. Cette blessure la prive des Jeux de Sotchi en 2014, et elle mettra trois longs hivers à retrouver son meilleur niveau. Le sort semble s’acharner. Pour la deuxième fois consécutive après ses derniers jeux à Pékin en 2022, la meilleure géantiste française a joué encore de malchance jeudi 16 février, en chutant lors de la deuxième manche face au « Roc de Fer ».

Cyprien Durand-Morel

Édité par Luca Salvatore

  • Une sergente en bottes de ski    

Comme d’autres athlètes de la glisse, en plus de son statut de sportive professionnelle, elle a rejoint les rangs de l’armée de Terre en 2008. Avec le titre de sergente, elle a eu l’honneur de défiler, non pas sur les Champs-Élysées, mais à Chamonix, le 14 juillet 2020 auprès de ses camarades du bataillon de Joinville. À son palmarès déjà bien garni s’ajoute un titre de médaillée d’or du géant par équipe aux Jeux mondiaux militaires d’Annecy, en 2013, et de championne du monde militaire à Boden en Suède, en 2015, sous la bannière de l’Équipe de France militaire de ski.

  • Une enfance blanche comme neige

Née en 1989 de l’union d’un père australien et d’une mère française, tous deux moniteurs de ski, l’Anemassienne plante ses premiers coups de bâton entre le Grand Bornand et la Nouvelle-Zélande. Jusqu’en 2007, elle fait la navette entre les deux hémisphères, ne connaissant qu’une seule saison : l’hiver. Au milieu des années 1990, la famille de Tessa s’installe définitivement dans la Vallée des Thônes, en Haute-Savoie. Le stade de slalom du Grand-Bornand porte désormais fièrement son nom depuis mars 2022, pour honorer la locale de l’étape.

Une troisième victoire aux Championnats du monde de slalom géant, à 33 ans… Le symbole ressemblait à un conte de fées. Malgré son porte-bonheur, le dossard n°1, la skieuse du Grand-Bornand a vécu une nouvelle désillusion. Dans la deuxième manche sur « Le Roc de Fer » de Méribel, elle a chuté à quelques mètres de l’arrivée malgré un départ canon, laissant le titre à l’Américaine Mikaela Shiffrin. Retour sur trois épisodes de la figure de proue du ski alpin français féminin.

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