Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.
Cet ancien violoniste a évolué au sein du clergé jusqu’à en devenir le numéro deux. Ce conservateur proche de la Russie est pressenti pour en prendre la tête à la mort du patriarche Ilia II, âgé de 90 ans.
Les exploitations agricoles vivotent
Teona Rostomashvili et Tamazi Valishvili rencontrent cette difficulté à leur échelle, depuis leur installation à Argokhi en 2007. Les conditions de travail sont rudes : les parents de deux enfants de 8 et 11 ans, disent ne pas compter leurs heures, du petit matin jusqu'à minuit parfois. Pour faire face aux aléas, le couple mise sur une multiplicité de petites productions : vaches laitières, cochons, chèvres, ruches, vignes, légumes et fruits. « Il faut nécessairement être polyvalent. Si tu rates une de tes productions, tu as toujours les autres pour te rattraper », explique l’agriculteur.
Symbole de la décentralisation engagée par Mikheil Saakachvili, l’ancien Parlement géorgien de Koutaïssi tombe en ruines.
Vu de loin, l’imposant dôme de verre aux mille fenêtres semble tout droit sorti du futur. De plus près, la soucoupe est en piteux état. La pluie a jauni son bandeau central et les mauvaises herbes poussent entre les carreaux fissurés du parvis. L’édifice a abrité le Parlement géorgien de 2012 à 2019, mais depuis son rapatriement dans la capitale, il ne reste qu’une coquille vide, là où l’ancien président Saakachvili avait lancé son grand chantier de décentralisation.
« La langue russe, j'essaye de l'oublier »
Valorisée sur les CV, elle est aussi visible dans les rayons des supermarchés. Dans le pays où Azéris, Arméniens et Ossètes cohabitent, sans forcément avoir appris le géorgien, le russe sert souvent de passerelle entre minorités ethniques. Impossible néanmoins de connaître la proportion de locuteurs russes. « Il n’existe pas de statistiques au sujet des langues parlées en Géorgie, elles ne sont pas considérées comme prioritaires », affirme Nino Kharazishvili. Contacté, le ministère de l’éducation n’a pas répondu à nos sollicitations.
« Parfois, les parents choisissent le russe pour leur enfant, malgré sa volonté », affirme Maia Chumburidze, professeure de première classe. Cette dernière observe un réel conflit générationnel quant au choix de l’apprentissage des langues étrangères au sein des familles. Gigi, 19 ans, a lui aussi appris le russe à l’école, contre son gré. Aujourd’hui, il essaie « d’oublier cette langue » et fait le choix de limiter ses interactions au géorgien et à l’anglais. À la maison, cette décision fait souvent débat. « Pour mes parents, il n’y a pas de lien entre l’occupant et la langue russe », explique l’étudiant géorgien, d’un ton exaspéré.
Entre choix politique et économique
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Université d’État de Tbilissi a enregistré une chute du nombre d’inscrits aux cours de russe, confirme Rusudan Dolidze, doyenne de la faculté des langues. « Les juristes étaient une centaine à apprendre le russe il y a deux ans, aujourd’hui ils ne sont plus que 25 », déplore-t-elle. Certains, comme Avto, 19 ans, restent malgré tout attachés à cet héritage culturel. « J’ai choisi d’apprendre le russe dès la maternelle. C’était avant la guerre de 2008, l’anglais n’était pas encore très ancré en Géorgie à l’époque. »
Le paysage linguistique des écoles géorgiennes s’est diversifié depuis. « Aujourd’hui, l’allemand est la troisième langue étrangère la plus enseignée, après l’anglais et le russe », constate Eka Kiladze-Gvinadze, de l’Institut Goethe de Tbilissi. Encore émergent, le chinois donne, lui aussi, l’espoir à de plus en plus de jeunes d’étudier à l’étranger. Pour Nino Kharazishvili, il n'y a pas de doute : « Le choix des langues européennes, c’est un choix politique. Celui du chinois, c’est surtout économique. »
Corentin Chabot-Agnesina
Christina Genet
Avec Salome Kashauri et Luka Tughushi