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Au XIXe siècle, la Montagne-Verte est un quartier apprécié des Strasbourgeois, notamment grâce à la vie autour de ses cours d’eau. Retour à l’époque où la montagne était bel et bien verte.
Le rouge des poivrons, le vert des courgettes et les affiches jaunes des promotions contrastent avec le ciel gris de ce samedi 9 novembre. Une fois par mois, durant trois jours, un gros arrivage de fruits et légumes transforme l’entrée du Pro-Inter de la Montagne-Verte en un marché à ciel ouvert. Un balai de voitures défile dans la petite rue qui mène au supermarché. Ce samedi, cet espace de 500m2 va attirer "entre 1 000 et 2 000 clients", selon la responsable du magasin.
Fatima, Nadia et leurs deux amies tirent chacune un chariot. Elles viennent toutes les semaines, ensemble, "pour les fruits et légumes, parce que c’est moins cher". Des mangues du Brésil vendues 1,50 euro l’unité, comme le kilo de patates douces importées d’Egypte ; le kilo de pommes de terre à 70 centimes, les tomates à 2 euros. Des prix qui défient toute concurrence.
"Ça fait vingt ans que j’entends que le Auchan va fermer", ironise Nadia, une habitante du quartier de la Montagne-Verte. Mais cette fois c’est pour de bon. Le 9 novembre, le groupe de la grande distribution a annoncé la suppression de plus de 2 300 emplois et la fermeture de plusieurs magasins dans toute la France. Celui situé au 284 route de Schirmeck, dans le quartier de la Montagne-Verte, fait partie du lot. Il doit tirer le rideau le 30 novembre.
Quentin Baraja et Laurent Offerle-Guillotin
Titouan Catel--Daronnant et Kim Du
Jeanne Paumier et Iris Pavie
L'emblématique Auchan de la Montagne-Verte va fermer ses portes le 30 novembre. Au grand dam des habitants, qui voient un pan de leur quartier s’envoler.
Né dans le quartier, le groupe Pro-Inter s’est étendu à toute l’Alsace. Dans son fief historique, l’enseigne spécialisée en produits orientaux continue d’étendre son réseau commercial.
Dans le quartier de la Petite-France, plusieurs familles embarquent sur des canots ce dimanche matin. Certaines ont embauché un rameur, d’autres profiteront de cette sortie pour faire un peu d’exercice. Toutes veulent fuir, le temps d’une journée ou deux, les rues étroites et malodorantes du centre-ville1. Une destination les attire particulièrement : le faubourg de la Montagne-Verte. En cette année 1861, Strasbourg est française, et le glacis n’est encore que peu peuplé – environ 600 habitants2 contre plus de 12 000 aujourd’hui.
été transférés à Sarre-Union", retrace Isra. La famille y est restée pendant onze mois jusqu’à l’échec de la demande d’asile qui l’a contrainte à partir. Arrivés à Strasbourg en juillet en bus, Isra et ses proches ont fini par arriver au parc Eugène-Imbs. "À Krimmeri (un campement de migrants à la Meinau), il y avait trop de tentes. Donc on a cherché ailleurs", raconte la jeune fille.