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David Cameron a choisi de défendre les intérêts de la finance londonienne. En échange de sa signature pour inscrire le renforcement de la discipline budgétaire dans un traité européen , il exigeait d'y annexer deux protocoles : la garantie de son droit de regard sur le marché unique, mais surtout la protection la City contre la supervision et la réglementation financière européenne.
Les activités financières de Londres contribuent à 10% du PIB britannique. Sur ses 2,9 km2, 12 755 entreprises emploient 316 700 personnes directement et 1,1 millions indirectement. Avec 500 banques dont 241 banques étrangères, elle est le plus grand centre bancaire mondial. Le profit du secteur : 35 milliards de livres en 2010.
«Les européens doivent comprendre que l'on a besoin de protéger la City contre la régulation, contre les taxes qui ferait perdre sa compétitivité à Londres par rapport aux autres places financières. Une quarantaine de propositions de l'Europe nuiraient à la City, surtout celle sur les transactions financières», explique Michael Fallon, député conservateur.
Mais avec ce véto, le Royaume-Uni se retrouve plus que jamais isolé en Europe. Dès le 11 décembre Jonathan Powell, ancien chef de cabinet de Tony Blair, écrivant dans le Financial Times, ne cache pas son inquiétude : «Le Royaume-Uni va être exclu de tous les processus de décision sur les politiques économiques de l'Europe. Nous serons liés aux décisions européennes mais incapables de les influencer». Charles Grant, du Centre pour la réforme européenne confirme que ce choix «est un désastre pour le Royaume-Uni qui menace l'intégrité du marché unique». Les décisions européennes sur le marché unique resteront prises à 27. Mais à 1 contre 26 imossible de bloquer un vote à la majorité qualifiée. Or c'est précisément la procédure en vigueur pour les législations qui peuvent affecter la City. « Si le Royaume-Uni veut gagner des votes, il aura besoin d'alliés », explique Charles Grant.
La City veut rester dans l'Europe
Pas sûr, donc, que le calcul de Cameron profite aux intérêts économiques et financiers britanniques. «Le Royaume-Uni ne faisant plus partie du premier cercle, les intérêts qu'elle tentait de préserver pourraient être mis à mal», s'inquiète le Financial Times. Une situation qui pourrait nuire à la place financière londonienne. « La City veut rester dans l'Europe car c'est dans son intérêt. La moitié de ses investissements et de son commerce se fait avec des Etats membres. Le seul contentieux avec l'Europe reste la taxe sur les transactions financières », insiste Martin Horwood, député Libéral-démocrate. Pour lui « réouvrir ce débat sur l'appartenance à l'Europe dans cette période de crise est opportuniste et destructeur. L'instabilité est la dernière chose que veulent les marchés. Cela va nuire à l'économie britannique ».
Dans une interview à la BBC, John Cridland, président du CBI, la confédération des entreprises britanniques, a reconnu qu'il n'était pas sûr que la City sera mieux protégée en ne participant pas aux négociations européennes, et surtout s'est inquiété pour l'attractivité de l'économie britannique.
Ardoise supplémentaire pour le premier ministre britannique, la City est plus impopulaire que jamais chez les électeurs britanniques. «Il y a deux points de vue quant à son importance, nuance Michael Berlin, historien. Il n'y a pas de vraie industrie dans le pays donc son existence serait très positive sur l'économie britannique. L'autre point de vue est de dire que la City est un parasite car elle est surtout bénéfique pour le petit cercle de gens qui travaillent les uns pour les autres. Si vous allez dans le nord de l'Angleterre, si la City était sur la lune ce serait le même chose».
Anna Benjamin et Victor Pâtenotre À londres
Pourquoi la crise grecque est-elle devenue une crise européenne ?
Je vois trois raisons à cette propagation. D’abord « les grands » de l’UE n’ont pas trouvé de solution efficace pour gérer la crise. D’autre part, dans chaque pays membre de l’Eurozone, les banques et l’Etat sont mutuellement dépendants. En Grèce, c’est l’Etat qui a déclaré forfait, entraînant les banques avec lui. En Irlande, c'est l’inverse. Maintenant le monde se focalise sur l'Espagne et l'Italie. Dans ce dernier pays par exemple, si le système des banques s’effondre, nul ne garantit que l’Etat italien serait en mesure de l’aider. Finalement une troisième raison est que même si la BCE a commencé a acheter des obligations d'Etat, son rôle reste limité. Les banques européennes n'ont pas derrière elles une Banque centrale qui pourrait intervenir en cas de besoin. Du coup les investisseurs étrangers ont commencé à se désengager de l'Europe. Beaucoup pensent d'ailleurs que les jours de la zone euro sont comptés.
Maria-Dominique Illès
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Indifférents à l'économie réelle et dangereux pour elle
Les ETF les plus risqués, particulièrement prisés en temps de volatilité des cours, comme c'est le cas depuis 2007, sont de purs outils de spéculation. Ces ETF dits inverses et à effet levier représentent seulement 3% du marché global des «trackers». Ils sont surveillés de près par les régulateurs.
L'ETF à effet levier a la vertu de multiplier le rendement de l'indice qu'il suit. Par exemple, un ETF CAC 40 avec un effet levier de 2 doublera les hausses mais aussi les baisses enregistrées par son sous-jacent. Les ETF inverses permettent, eux, de s'enrichir en pariant sur la baisse d'un indice. Concrètement, si le CAC 40 perd 3%, l'ETF CAC 40 inverse va gagner 3%. Evidemment, il existe des ETF inverses à effet levier.
Comme les simples échanges en bourses, les ETF ne fournissent aucune contribution à l'économie. Ce sont de simples instruments de placement qui spéculent avec plus ou moins d'intensité sur la variation des prix des actions. Ce qui est certain, c'est qu'ETF à effet levier et ETF inverses font peser sur les marchés financiers des risques d'insolvabilité, susceptibles de se transmettre à l'économie. Et que même ces risques peuvent leurs être profitables. En les utilisant, on peut parier sur l'effondrement du cours de la bourse ou encore la faillite d'un pays. En décembre 2011, Global X, un fournisseur de «trackers», vient ainsi de créer un ETF basé sur l'indice FTSE/ATHEX 20 de la Bourse d'Athènes, et permettant du coup de miser sur la faillite de la Grèce .
Eléa François et Jeanne Richard
Utilisés pour les prix des matières premières
Les produits dérivés, comme leur nom l'indique, prennent appui sur des titres existant. Ces derniers, qui sont alors appelés "sous-jacents" peuvent être des actions, des obligations, des matières premières... «Un produit dérivé est un contrat entre un acheteur et un vendeur qui fixe le prix futur du produit sous-jacent.» Il peut être vu comme une contrat d'assurance destiné à limiter les risques.