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Mardi 8 octobre. Il est 8h30 et Hautepierre s'éveille doucement. Le bruit croissant des travaux urbains offre un alibi de poids au silence matinal. Avenue Tolstoi, une porte demeure entrebâillée d'où s'échappe une chaleur qui contraste avec la froidure de la rue.

En face du centre socio-culturel, « la Passerelle » accueille tous les mois des habitants d'Hautepierre pour un petit déjeuner convivial : « C'est avant tout pour créer du lien », explique Laura Bergeret, salariée responsable du pôle adulte famille du centre. Une table aménagée pour l'occasion offre gratuitement les commodités de la conversation à un groupe encore restreint de mères de familles. « Ca commence à s'agiter à partir de 9h », ajoute Laura avec un sourire. Brioche, confiture, pain, beurre, café, lait, chocolat et autant d'odeurs mélangées suffisent pour attirer progressivement les retardataires dans la petite salle de l'association de quartier. Des femmes, retraitées pour la plupart, viennent compléter le groupe des mères de famille. Très vite les conversations s'entremêlent dans un fatras de rires conviviaux.   

 

« Le monde à une table »   

 

Ce petit-déjeuner est aussi celui de la diversité. Italie, Inde, France, Afrique, Maghreb, une quinzaine de femmes et presque autant d'origines différentes. « On a le monde à une table », s'amuse Jeanne Locci, bénévole au centre socio-culturel. Beaucoup d'entre elles trouvent dans ces petits moments un moyen de s'évader de la monotonie des tours de béton environnantes. « Je viens depuis un peu plus de six mois. Mes enfants sont partis et je vis seule à la maille Jacqueline, confie Tchandra, ancienne employée d'une usine de câblage. Je profite de ces moments de rencontre pour discuter avec mes copines. On est comme une petite famille. » Laura acquiesce en bout de table, “le quartier d’Hautepierre est jeune, mais certaines personnes âgées se retrouvent vraiment seules. On collabore avec le centre médico-social, juste en face. Ils nous préviennent quand ils rencontrent une personne esseulée. On essaye alors de les faire se rencontrer au travers des activités qu’on organise. »

Une occasion de discuter, mais surtout de malmener les clichés. Ces dames profitent de la matinée pour comparer leur score dans divers jeux vidéo auxquelles elles s’adonnent sur internet. « J’ai battu mon record à Candy Crush, j’ai arrêté de jouer à 6h du matin. lance fièrement Rebecca, l’africaine de la tablée. Quand il m’arrive d’être bloqué, je demande de l’aide à des amis canadiens que j’ai rencontré en jouant. On a plus l’impression d’être seul avec facebook. »

 

 

“Il ne reste plus rien”

 

 

Un web qui les accompagne aussi dans leurs pérégrinations gastronomiques, malgré quelques récalcitrantes :

« Pour chercher les recettes de gâteau ? Mais ça m’intéresse pas. Moi les gâteaux je les mange, je les fais pas », assène Jeanne, en riant, à une de ses amies. Et si elles viennent partager un petit déjeuner à la “Passerelle”, c’est parce qu’elles ne peuvent pas le faire ailleurs. Les commerces de proximité ont progressivement disparu dans le quartier. « A l’époque on avait un supermarché, un fleuriste, un coiffeur, un tabac, une banque… Aujourd’hui il ne reste plus rien. » Et quand on leur demande où on peut trouver un restaurant, ou un traiteur, elles nous répondent

de concert : « nous aussi on se le demande. Tout ce qu’il reste c’est le Auchan et puis Table et culture ». Table et Culture, le restaurant associatif lui aussi géré par le centre socio-culturel, qui investit les lieux trois jours par semaine. L’unique autre rendez-vous pour partager un repas.

Qu’a cela ne tienne. Les anecdotes culinaires ne manqueront pas de revenir s'échouer, dès lundi, sur les murs peinturés de la « Passerelle », à l'occasion de la semaine du goût.

 
LEGENDE

Plusieurs femmes du quartier, parfois accompagnées de leur mari, se retrouvent chaque premier mardi du mois pour partager un petit déjeuner qu'organise le centre socio-culturel de Hautepierre.

 

Chiffres du quartier de Koenigshoffen :

 

  • Superficie du quartier: 308 hectares
  • Population: 22 121 habitants en 2013
  • Part d'ouvriers et d'employés dans la population active: 88,5% (60,8% dans la CUS)
  • Taux de chômage: 18,55% au 1er semestre 2013 (13,6% dans la CUS)
  • Nombre de ménages: 9 113
  • Nombre de ménages non imposables: 4041
  • Médiane du revenu par ménage: 1644€/mois

Source: Insee 2009 sauf mention contraire

 

Le quartier compte un des taux de chômage les plus élevé de Strasbourg, avec un taux de 34% de chômage pour la population active et 50% de chômeurs parmi les jeunes.

LEGENDE

La place des Colombes fait peau neuve. La nouvelle aire de jeux a été inaugurée officiellement samedi dernier, au cœur de la cité-jardin du Stockfeld. La rénovation de la place a coûté 1,2 million d'euros. Le terrain de sport a été réaménagé et de nouveaux jeux pour enfants ont été installés, en attendant les ajouts d'équipements prévus en novembre prochain.

Maxime Mainguet

 

AGENDA 2017 :

 

- Disco-soupe contre le gaspillage alimentaire, mercredi 18 octobre, à partir de 17h, sur le parvis du centre socio-culturel Camille Claus. Gratuit.

- Atelier peinture à l'huile, le mardi et le vendredi, organisé par l'association JS Koenigshoffen. Plus d'informations sur leur site internet.

 

FICHE D'IDENTITÉ

 

Population : 22 106 habitants, soit 8 % de la population strasbourgeoise. 31 % de la population a moins de 25 ans ; 18 % plus de 65 ans.

Dans La Robertsau vivent 52% de femmes et 48% d'hommes. Un quartier de Strasbourg où les familles monoparentales sont les moins nombreuses (12,6%, contre 16,1% sur l'ensemble de Strasbourg).

 

Superficie : 1 810 hectares, soit 23 % du territoire de la ville.

 

logement : 10 168 habitations, dont 22,5 % de logements sociaux. 90 % de ces logements sociaux sont situés sur le secteur de la cité de l'Ill.

40 % des habitants sont propriétaires de leur logement.

Le parc de logements est composé à 90% de résidences principales, composées de 78% de logements collectifs et de 20% de maisons individuelles.

 

Economie : 7 500 emplois salariés. Le secteur des services est celui qui embauche le plus, à près de 93 %.

 

Revenu médian : 1 686 € par mois.

 

 

PRATIQUE :

 

Mairie de quartier

67b route des Romains

67200 Strasbourg

Tél. 03.88.60.95.27

 

Centre socio-culturel

41 rue Virgile

67200 Strasbourg

Tél. 03.88.28.49.71

 

Centre de santé

16 rue Tite Live

67200 Strasbourg

Tél. 03.88.30.73.86

 

Bureau de poste

104 route des Romains

67200 Strasbourg

Lundi - vendredi : 08h00 - 18h30

Samedi :  08h00 - 12h00

 

Bureau de police

4 allée des Comtes

67200 Strasbourg

Tél. 03.88.30.93.70

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