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Le Parlement européen a voté, jeudi, une résolution destinée à mettre fin au changement d’heure dans l’Union européenne (384 pour, 153 contre). Lors du débat avant le vote, les eurodéputés ont mis en avant les conséquences néfastes du passage à l’heure d’été sur la consommation de tabac, d’alcool, le métabolisme, les taux de suicide, la production de lait, la sécurité routière ou le climat. La commissaire aux transports Violeta Bulc a souligné « la nécessité pour le fonctionnement du marché intérieur d’adopter une mesure commune à tous les pays européens ». La commission européenne doit maintenant s’emparer du sujet, et proposer cette réforme aux Etats membres.
«Toutes les ONG nous alertent, les droits de l’Homme n’ont jamais autant été bafoués en Egypte», s’est insurgée Marie-Christine Vergiat (GUE, gauche radicale). Comme elle, ce sont des eurodéputés préoccupés qui ont débattu jeudi sur la question des exécutions en Egypte. Depuis 2014, au moins 2116 personnes auraient été condamnées à mort. Le régime autoritaire du président Al-Sissi utilise les tribunaux militaires, plus fermes, pour condamner des civils, adultes comme enfants, et des membres d’organisations de défense des droits de l’Homme, ont dénoncé les eurodéputés. Le Parlement a adopté une résolution demandant à l’Egypte de ne pas procéder aux exécutions imminentes et réclame un moratoire immédiat sur la peine de mort dans l’optique de son abolition.
La Parlement a approuvé jeudi par un vote à main levée une résolution contre l’esclavage d’enfants en Haïti. « Nous condamnons le manque de protection de la part du gouvernement haïtien », a expliqué lors du débat précédant le vote l’eurodéputée souverainiste (ECR) polonaise Jadwiga Wiśniewska, rapporteure du texte. L’île des Caraïbes fait partie des pays les plus pauvres du monde avec 60% d’habitants vivant sous le seuil de pauvreté. Un enfant sur quinze y serait victime d’esclavagisme.
Les eurodéputés ont dénoncé les répressions violentes contre les opposants au président Nicolas Maduro. Ils ont également exprimé leur inquiétude à l’approche de l’élection anticipée, prévue en avril. L’hémicycle appelle à un scrutin calme et démocratique.Le Parlement européen s’était déjà positionné contre le gouvernement de Maduro : en décembre, les représentants de l’opposition démocratique au Venezuela ont reçu le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit. Chaque année, le Parlement européen décerne ce prix aux défenseurs des droits de l’Homme.
Cinq sièges de plus pour la France
En dépit de ce double revers de son président, la France enregistre une petite victoire. Le texte adopté par le Parlement prévoit qu’elle gagne cinq sièges en 2019. C’est la conséquence directe du rééquilibrage permis par le départ des 73 députés britanniques. Le Parlement profite de ce vide pour corriger la sous-représentativité de 14 pays.
Les 46 sièges britanniques restants sont pour l’instant « gardés en réserve ». Ils restent à disposition en vue d’éventuels élargissements. La Serbie et le Monténégro convoitent ces places à l’horizon 2025.
Thomas Vinclair et Tom Vergez
Róza Thun a assuré à Cuej.info ne pas avoir été touchée personnellement : « Je ne réagis pas directement. Je ne peux pas me mettre à son niveau dans ce débat. Je regrette qu’il n’y ait pas eu d’excuses de sa part. Mais ce n’est pas le plus important. Ce qui l’est, c’est que tout cela se soit passé dans l’espace public. » En attendant l’élection, Róza Thun a décidé de porter plainte contre M.Czarnecki.
Thibaut Martinez-Delcayrou et Quentin Monaton
Double défaite pour Macron
En refusant le principe des listes transnationales, le Parlement acte une défaite d’Emmanuel Macron à l’échelle européenne. Lors de son discours de la Sorbonne, le 26 septembre, le président français s’était clairement prononcé en faveur de ce mode de scrutin. « Je souhaite qu’aux élections suivantes, le vrai pas en avant puisse être que la moitié du Parlement européen soit élu sur ces listes transnationales », déclarait-il.
Ses adversaires se réjouissent déjà de ce pari manqué. « Ces listes, soutenues à bras le corps par Emmanuel Macron, auraient été un gadget inutile, injuste et inapplicable, dénonce Franck Proust, le président de la délégation française du PPE. Macron s’évertue à brouiller les pistes en imaginant des usines à gaz. »
Le président Macron doit aussi s’incliner sur le principe des Spitzenkandidaten (candidats têtes de liste). Ce système permet aux partis politiques européens de désigner leurs candidats à la présidence de la Commission. En 2014, Jean-Claude Juncker avait été le premier à être nommé selon cette méthode. Le Français Michel Barnier (PPE) est pressenti pour lui succéder à la suite de son travail remarqué dans les négociations du Brexit. Emmanuel Macron, tout comme Angela Merkel, estime que ce procédé mène à une politisation de la Commission, et préfèrerait donc que son président soit désigné par les chefs d’État, réunis au sein du Conseil.
« On ne peut revenir sur les Spitzenkandidaten, réaffirme Manfred Weber. Je m’interroge sur les grands discours invoquant le changement démocratique en Europe, si ceux qui les tiennent ne comptent pas renoncer au secret et à l’opacité. » Une allusion à peine voilée à Emmanuel Macron. Sur ce point, PPE et S&D parlent d’une seule voix face au président français. « Le président Macron rejette le Spitzenkandidat parce que La République en Marche (créée en mai 2017) n’est pas organisée à l’échelle européenne, soulignent les eurodéputés socialistes français dans un communiqué. Elle sait que ce mode de désignation ne la mettra pas au centre du dispositif. » Paradoxalement, la position du couple franco-allemand sur ce sujet est partagée par les gouvernements nationalistes d'Europe centrale, mais ces derniers font plutôt valoir la primauté des Etats face à l'Europe.
Ce mode de scrutin s'est heurté à une nette opposition du PPE (centre-droit), majoritaire dans l’assemblée. « Je dois savoir qui m’élit, soutient Manfred Weber, le président du groupe de centre-droit. Les listes transnationales nous éloignent de cela. Je crois en une union fédéraliste, avec des députés en lien direct avec la population locale. » Même la rapporteure du PPE, la Polonaise Danuta Hübner, s’est opposée à la mesure.
L’esprit européen revendiqué par les défenseurs du projet dérange toujours autant les conservateurs. « Dire que ces listes créeraient une conscience supra-nationale, c’est croire à la magie, a ainsi tonné le Hongrois György Schöpflin (PPE) avant le vote. Si ces listes voient le jour, nous aurons 27 députés qui n’auront de comptes à rendre à personne. »
Le Parlement européen a approuvé mercredi la nouvelle répartition des sièges pour les élections de 2019. Le principe des listes transnationales, mesure phare du projet, a en revanche été rejeté. Un revers pour Emmanuel Macron.
C’était un vieux rêve des fédéralistes. Les 73 sièges libérés par la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne devaient permettre de le mettre en œuvre. Le Parlement européen en a décidé autrement en rejetant la proposition d'introduire une dose de listes transnationales dans les élections européennes de 2019.
Le projet était de réutiliser 27 des sièges britanniques pour créer une vingt-huitième circonscription, à l’échelle européenne. La mesure recevait un large soutien à gauche, où l’on y voyait un symbole fort. « Nous avions une opportunité fantastique d’avoir un Parlement plus juste, avec une meilleure représentativité européenne », estime le Portugais Pedro Silva Pereira (S&D, sociaux-démocrates), l’un des deux rapporteurs du projet. « Les campagnes européennes ont souvent une couleur très nationale, déplore Philippe Lamberts, co-président du groupe des Verts au Parlement. Des listes transnationales européaniseraient l’élection. Elles obligeraient les familles politiques à tenir un discours cohérent à travers tous les pays. »