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Jérôme-Olivier Delb, architecte, ne comprend pas les critiques adressées à cette nouvelle décoration. «Je suis toujours méfiant envers l’avis populaire : si on l’avait écouté, on n’aurait pas de tour Eiffel ou de pyramide du Louvre. Rénover ce salon, ce n‘est pas de la mégalomanie, ce n’est pas un caprice ! L’Élysée n’a pas été ravagé !»
«C’est le fruit d’une réflexion globale avec les architectes du patrimoine» poursuit-il. «C’est un marché public, avec une architecte recrutée sur concours, avec des artisans qui interviennent sur tous les grands monuments nationaux. Il s’agit de préserver le patrimoine : on a retiré les tapisseries des Gobelins pour les restaurer. Elles étaient là depuis un siècle, elles risquaient de se déchirer.»
Tellement déçu que les réseaux sociaux n’aient pas existé à l’époque de Pompidou... on aurait eu droit aux tweets indignés contre la Première dame de l’époque, aka «la Pompidour», qui avait aussi rédécoré l’Élysée (et beaucoup plus radicalement). pic.twitter.com/kj33A890dY
— Adrien DLP (@adrien_dlp) 4 février 2019
L’écrivaine de 35 ans a clos son histoire. Désormais elle la réécrit «pour les tout petits» avec le niveau de langage adapté. Au risque, à force de réécrire, de s’ennuyer ? «On a des projets en parallèle, on travaille avec des écoles et il faut assurer le lien avec les enseignants. Avec tous ces projets, c’est toujours sympa d’embrayer sur autre chose, ça nous permet de faire une pause dans l’univers de l’histoire», assure-t-elle.
Pour développer les projets, Epopia a presque bouclé une levée de fonds d’1,5 million d’euros auprès de fonds d’investissements, business angels et entreprises. Objectif : internationaliser le concept. «La Belgique cette année, on espère le Canada début 2020, et fin 2020 être prêts à nous lancer dans une nouvelle langue», ajoute Rémy Perla, qui vise le million de chiffre d’affaires cette année. D’ici-là, une quatrième histoire est en préparation pour septembre et décembre. L’univers des pirates ou le space opera à la Star Wars retiennent particulièrement l’attention de l’entrepreneur.
Camille Wong
Des «écrivains» chefs de projets
«Chez nous, un écrivain va être malheureux», tranche Rémy Perla, le CEO. «Les rédacteurs doivent bien sur avoir une bonne plume et un bon style, mais ce n’est qu’une compétence parmi d’autres. Il faut être analytique, et avoir les connaissances suffisantes pour avoir des histoires qui ont de la valeur, qui sont “vraies”», poursuit-il. C’est le cas de Franck mais aussi de Lydie Rott, détentrice d’un master de biologie et en charge de Ma réserve naturelle. Dans cette histoire, Célestine, après avoir bu une potion, se transforme progressivement en éléphant.
La salle des fêtes de l'@Elysee version 2019 : moquette grise et symboles républicains pic.twitter.com/I7Dmgnmnhe
— Alison TASSIN (@AlisonTassin) 1 février 2019
«Que doit-on faire ? Partir à la recherche de Domélia et Archi ou bien protéger le campement ?», «Raconte-moi ta devinette préférée», «Quel est ton plat préféré ?» … Même si les enfants sont orientés dans leurs réponses, certaines restent détonantes. «Je vous envoie mon copain Luke Skywalker, pour accompagner le dinosaure», avait écrit un petit garçon, se souvient Franck. Dans ces cas-là, il faut quand même trouver une solution pour répondre au mieux. «Ce genre de demande requiert un traitement spécial, avec des pirouettes narratives qui nécessitent l’ajout d’un paragraphe dans l’histoire», poursuit-il.
Logiciel de personnalisation
Trois histoires différentes (l’enfant gouverne un royaume, est capitaine d’expédition ou à la tête d’une réserve naturelle) existent, avec douze chapitres déjà pré-écrits. Derrière, un logiciel de personnalisation développé en interne rentre les informations : Till, le fan de dinosaures se retrouve à adorer les pâtes carbonaras ou veut partir à la rencontre de tel ou tel spécimen. Les écrivains - trois, un par histoire - lisent tous les jours le courrier et font fonctionner le logiciel. Au total, 100 000 lettres ont été échangées.
Les parents ont le choix entre trois forfaits, de 40 à 120 euros, sachant qu’une histoire complète nécessite l’envoi de douze courriers, échelonnés sur un an environ. À l’intérieur, plusieurs lettres que l’enfant peut lire à son rythme, mais aussi des illustrations, des cartes, des goodies et des «surprises» : des châteaux en papier à construire, des dinosaures à assembler…
Deux illustrateurs et un graphiste mettent en image ces histoires interactives. «Il faut pouvoir se mettre dans la tête des enfants, adapter les personnages à leur âge. Parfois, ce sont même les illustrations qui influencent la narration», explique Corentin Mager. L’illustrateur de 37 ans est arrivé dans l’entreprise par hasard. Il était à la tête d’une société spécialisée dans le BTP, mais dessinait souvent pour son fils. «J’ai eu vent du projet de Rémy, je lui ai montré mes planches et il a été séduit», raconte-t-il. Présent dès le début de l’aventure, il a élaboré tout l’univers graphique des personnages.