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Sarajevo la bosniaque, Mostar la croate, Banja Luka la serbe : trois cités-totem pour un seul pays. La Bosnie-Herzégovine peine à réconcilier ses peuples. Les accords de Dayton ont mis fin aux combats, mais le pays vit coupé en deux, séparé par l’ancienne ligne de front devenue frontière intérieure entre deux entités. D’un côté, la Republika srpska, à majorité serbe, garde jalousement la gestion de son territoire. De l’autre, la Fédération bosno-croate, éclatée en dix cantons et autant de gouvernements, se perd dans les lourdeurs administratives.
Au milieu de ce millefeuille, l’Etat ne parvient pas à se construire une autorité. Trois présidents, un de chaque communauté, exercent cette fonction alternativement. Les institutions centrales et les réformes sont paralysées par les divisions entre les peuples.
Le pays, sous tutelle internationale, doit avancer sur le chemin du compromis s’il veut regagner sa souveraineté. Le Haut représentant des Nations Unies, incarnation du protectorat étranger, a posé les conditions à son départ : les responsables politiques doivent s’entendre, entre autres, sur la répartition des biens de l’Etat.
La Bosnie devra aussi se doter d’une nouvelle Constitution, jugée discriminatoire par la Cour européenne des droits de l’Homme en décembre. Ceux que Dayton appelle les « Autres » - juifs, Roms, Bosniens qui ne se déclarent d’aucun des trois peuples constitutifs – ne peuvent prétendre à un mandat national.
Accordée aux voisins croates et serbes, mais refusée à la Bosnie, l’exemption de visas pour l’espace Schengen est attendue par les citoyens. Les Bosniens sont appelés à rejoindre l’Union européenne. Ils aspirent, dans l’immédiat, à sortir librement de leurs frontières.

Elodie Auffray
 


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