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Érigée grande cause nationale de l’année 2025 par le gouvernement, la santé mentale est au cœur de la dernière étude publiée par l’entreprise de sondages Odoxa. Commandée par le cabinet GAE Conseil, spécialisé en gestion de l’addiction dans les milieux professionnels, elle démontre le manque de prévention en France. Réalisée auprès d'un échantillon de 2 010 personnes majeures représentatives de la population française, elle met en lumière plusieurs problématiques.

  •  “Les addictions sont souvent une réponse à une souffrance psychique non prise en charge.”

L’étude révèle qu’environ 60 % des Français qui ont souffert d’un trouble en santé mentale au cours des cinq dernières années souffrent d’au moins une pratique addictive contre seulement 31 % de ceux qui ne présentent aucun trouble. “Cette étude confirme une réalité que nous observons sur le terrain : les addictions sont souvent une réponse à une souffrance psychique non prise en charge. Il est urgent d'agir pour prévenir ces situations et accompagner efficacement les personnes concernées”, explique Alexis Peschard, fondateur du cabinet GAE Conseil en réponse à l’étude. 

Autre chiffre clé, deux tiers des Français ont souffert d’un trouble mental au cours de leur vie. Ce chiffre atteint même 45 % depuis la crise sanitaire. Plusieurs facteurs peuvent augmenter ce risque comme le genre, l’âge ou le statut : les femmes sont par exemple plus enclines à souffrir de troubles de santé mentale que les hommes (69 % en ont déjà souffert dans leur vie contre 54 % pour les hommes).

  • Le mésusage de médicaments psychotropes inquiète

L’étude tire la sonnette d’alarme sur le mésusage de médicaments psychotropes. Parmi les Français qui ne souffrent d’aucun trouble mental, 2 % consomment au moins une fois par semaine des médicaments sans ordonnance. Un chiffre presque multiplié par 10 pour les individus ayant souffert d’un trouble psychologique au cours des cinq dernières années. En comparaison, pour la consommation de cannabis, ce chiffre est “seulement” multiplié par 4 et par 6 pour ce qui est de la cocaïne.

Si pratique addictive ne veut pas forcément dire addiction (il est possible de consommer un produit psychoactif comme de l’alcool, du tabac ou encore de la drogue sans nécessairement avoir un trouble de l’usage), les chiffres sur ce phénomène restent tout de même alarmants.

  • La prévention comme solution

“Les pathologies addictives sont celles qui ont le taux de «TreatmentGap» (écart entre le nombre de personnes souffrant d'une pathologie et le nombre de personnes traitées, ndlr) le plus élevé parmi les pathologies psychiatriques. Il y a urgence à agir en prévention !”, indique Alexis Peschard dans le préambule de l’étude.

Une idée confirmée par un autre chiffre :  79 % des personnes sondées estiment que “les employeurs n’agissent pas suffisamment pour prévenir et accompagner les addictions et les problèmes de santé mentale”. Un pourcentage à mettre en balance avec une autre donnée importante : la moitié des Français ayant été confrontés à un trouble de santé mentale font le lien avec leur situation professionnelle.

Une piste sérieuse pour les entreprises mais surtout pour le gouvernement qui a déjà annoncé vouloir développer la prévention et le repérage précoce de ce genre de troubles.  

 

Gustave Pinard

Edité par Lilou Bourgeois

 

 

Fumigènes, chants d’encouragement, clapping. Jusque dans les dernières minutes, les Ultras strasbourgeois ont poussé leurs joueurs, menés dans le huitième de finale de Coupe de France contre le SCO d’Angers, mercredi 5 février. Le RC Strasbourg a été éliminé par le club angevin (1-3), aussi pensionnaire de Ligue 1. Des encouragements oui, mais à retardement du côté des Ultra Boys 90, principale association de supporters du Racing, et leader de la grève.

Comme lors de chaque match depuis le début de la saison, ils sont restés silencieux jusqu’à la quinzième minute, en signe de protestation contre la politique de BlueCo, propriétaire du club depuis 18 mois, qui détient aussi le club anglais de Chelsea. Avec cette grève, ils s’opposent à cette multipropriété qui est en train, selon eux, de détruire l’identité du club alsacien. “Le Racing est devenu la réserve de Chelsea. Marc Keller (NDLR : le président du club) nous a promis un club différent et familial. Force est de constater qu’il est différent, mais pas dans le bon sens”, explique Kévin, porte-parole du Kop Ciel et Blanc, groupe qui fait aussi le silence au début de chaque rencontre.

Des interventions du club inefficaces 

Le match est à peine lancé que Stéphane, assis en tribune Est et supporter du Racing depuis plus de trente ans, soupire. “Entre les travaux d'agrandissement du stade qui vident toute une tribune et cette grève, ce n’est plus la même ambiance à la Meinau cette saison.” À la quinzième minute, il retrouve le sourire et brandit son écharpe bleue et blanche. Le premier but strasbourgeois, alors qu’Angers avait ouvert le score à la deuxième minute, concorde avec le début des encouragements. “Le combo parfait”, selon lui. “Avant c’était comme ça pendant tout le match, ça nous manque un peu”, regrette-t-il en voyant la tribune ouest allumer les premiers fumigènes et entonner les premiers chants de la soirée. Sans accuser les Ultras, dont il soutient les revendications, il espère qu’il y aura des vraies discussions entre le club et les associations pour mettre fin à cette grève et “retrouver la Meinau d’avant”.

Les syndicats de l'entreprise spécialisée dans les boîtes de vitesses ont annoncé, jeudi 6 fevrier, le licenciement de 237 salariés, qui prendra effet d'ici deux semaines. Après cette réduction d'effectif, il ne restera plus que 320 ouvriers dans l'usine. 

L'appel à cesser la grève du coach du RC Strasbourg, Liam Rosenior, n’a rien changé. Les Ultras sont restés silencieux pendant les 15 premières minutes du match contre Angers, mercredi 5 février. Dans les tribunes, les supporters regrettent ce manque d’ambiance mais comprennent les revendications.

Les supporters de Strasbourg

06 février 2025

Les supporters de Strasbourg "aimeraient retrouver la Meinau d’avant", mais soutiennent encore la grève d'encouragements

L'appel du coach du RC Strasbourg à cesser la grève n’a rien changé. Les Ultras sont restés silencieux pendant les 15 premières minutes du match contre Angers. Dans les tribunes, les supporters comprennent les ...

Les syndicats ont annoncé le licenciement de 237 salariés de l’usine strasbourgeoise Dumarey-Powerglide à la date du 18 février. Photo rawpixel.com 

Le couperet est tombé : 237 salariés seront licenciés de l’usine strasbourgeoise Dumarey-Powerglide le 18 février, ont annoncé les syndicats ce mercredi 5 février. L’équipementier automobile avait rendu public ce plan social, qui concerne 40 % des effectifs, dès novembre. “C’est une casse sociale, un plan de destruction d’emplois”, fustige André Dulery, délégué CGT.

L’arrêt des commandes, à partir de juillet, de boîtes de vitesses 8HP par le groupe allemand ZF a diminué leur production de 90 %. Au retrait de ce client majeur, les salariés avaient alerté la direction par une journée de grève le 2 juillet, alors qu’ils craignaient déjà des conséquences sur les emplois. "L’entreprise faisait travailler entre 250 et 300 intérimaires, qui ne sont plus avec nous depuis juillet", rappelle André Dulery. 

Les craintes se sont avérées fondées en novembre à l’annonce du plan social. Les salariés ont alors mené douze jours de grève pour réclamer des conditions de départ décentes. "On s’est pris un mur face à la direction, accuse le représentant syndical. Il a fallu que l’actionnaire vienne de Belgique pour débloquer la situation." En plus des compensations légales, les ouvriers licenciés ont notamment obtenu des indemnités allant de 20 650 à 50 650 euros selon l’ancienneté. "Nous nous sommes battus pour tout le monde, pas que pour ceux qui partent, insiste André Dulery. En cas de nouvelle restructuration, ces avantages sont acquis."

Un secteur sinistré

Même pour les ouvriers restants, les perspectives sont troubles. "Aujourd’hui, il n’y a pas de nouveau projet qui nous permette de penser que ça va continuer encore 2, 3 ans ou plus", regrette l’agent de fabrication. Si la crise que traverse le secteur automobile est une des causes, pour lui elle relève aussi de la responsabilité de la direction. "On leur reproche de ne pas avoir fait les démarches à temps pour sortir de la dépendance auprès du groupe ZF, qui a pourtant durée 12 ans." Depuis la perte de ce contrat de production, pour lequel l’usine produisait 1 200 boîtes de vitesse par jour, aucun projet de cette ampleur n’est venu le remplacer.

"On se connaît tous depuis une trentaine d’années, confie André Dulery. Pour la plupart, on est arrivés dans les années 1990, on était alors 2 500 et on recrutait dans toute la France." Ils ne seront bientôt plus que 320, à vivre dans la crainte d’une nouvelle restructuration. 

Yanis Drouin

Édité par Louise Pointin

Le président américain a adopté, mercredi 5 février, un décret excluant les athlètes transgenres des catégories sportives féminines. Une mesure qui s’ajoute à une série d'interdictions visant les personnes transgenres adoptées depuis son investiture.​​​​​​​

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