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La cabine téléphonique mise au point par TeleCoop a déjà rencontré un franc succès à Strasbourg. Photo Instagram @commown

Depuis 2017, les cabines téléphoniques ont progressivement disparu du paysage français. À l'occasion de la journée sans téléphone portable, une société strasbourgeoise revient sur son projet de cabine ultra-moderne.

Les cabines téléphoniques seraient-elles en train de faire leur come back ? C’est le pari de TeleCoop et de la coopérative électronique Commown. Huit ans après la vague de démantèlement des dernières cabines téléphoniques, en 2017, les deux sociétés ont installé à Strasbourg un prototype moderne et gratuit, avec une tablette tactile et de la 4G. D'après Marion Graeffly, directrice de TeleCoop, l'objet a suscité un réel engouement : "Sur deux mois, entre juin et août 2024, il y a eu 200 coups de fil, 2h30 d'appel et absolument 0 dégradation."

Une consommation numérique plus responsable

L'objectif principal de TeleCoop est d'encourager les populations à adopter une consommation plus raisonnable. À l'heure de la 5G et des forfaits mobiles à 200 GO, la notion de pollution numérique n'est pas toujours bien intégrée par les consommateurs. Pourtant, une nouvelle étude publiée par l'Autorité de régulation des communications démontre que ce secteur représente en France 4,4 % de l'empreinte carbone nationale. "Aujourd'hui, nous savons que notre consommation internet n'est pas compatible avec une planète aux ressources limitées, explique Marion Graeffly. Nous allons forcément devoir changer nos habitudes dans les prochaines années."

En plus de leurs impacts sur l'environnement, les écrans ont aussi des effets néfastes sur la santé des plus jeunes. Selon l'Organisation mondiale de la santé, 11 % des adolescents européens montrent des signes d'une utilisation problématique des réseaux sociaux. Un diagnostic qui s'accompagne le plus souvent d'une diminution du bien-être physique et mental et d'une plus grande prédisposition à l'utilisation de produits psychoactifs.

Bientôt des cabines téléphoniques près des écoles ?

Face à cette situation, certaines familles cherchent des solutions. En Alsace, par exemple, des collectifs de parents d'élèves ont sollicité TeleCoop pour étudier l'installation des cabines téléphoniques près des établissements scolaires. L'objectif ? Retarder l'achat du premier téléphone portable et éviter l'intoxication numérique des adolescents déjà équipés. "C'est un projet sur lequel nous travaillons actuellement, mais qui exige une grande coopération avec les établissements scolaires et les collectivités territoriales", explique Marion Graeffly. Par exemple, il faudrait que les écoles interdisent les portables à l'intérieur de l'établissement pour que le projet de cabine téléphonique soit utile. "Les mineurs pourront accéder à une carte, se renseigner, téléphoner à leurs parents, conclut la directrice de TeleCoop. Finalement, ils n'ont pas besoin de plus."Aujourd'hui, la cabine est à Paris où elle connaît le même succès. Elle sera prochainement installée à Lyon, troisième étape de son tour de France.

Athénaïs Cornette

Edité par Lilou Bourgeois

L'agresseur de 33 ans a été condamné à deux ans de prison ferme. Photo Elodie Niclass

Une femme de 50 ans a été rouée de coups par un inconnu dans une rue du centre ville de Strasbourg, dans la soirée du samedi 1er février. L’individu a été condamné à deux ans de prison ferme.

Un coup de poing au visage, un crochet gauche, un crochet droit, avant un ultime coup de tête. C'est ce qu'a subi une femme de 50 ans après avoir croisé la route d'un homme dans le centre de Strasbourg,  samedi 1er février, vers 22h50. Alors que Madame B. marche en direction de l'arrêt de tramway Langstross Grand'Rue après une soirée dans un bar proche avec des amis, l'homme âgé de 33 ans l'aborde. 

Selon les déclarations de la victime, il aurait engagé la conversation avant de lui faire part de son "besoin de tendresse" et de lui caresser l'épaule. Gênée par ce comportement, Madame B. se serait écartée pour faire cesser le geste, tout en manifestant sa désapprobation. L'homme se serait alors brusquement énervé, l'aurait insultée, avant de lui asséner un coup au visage. Deux passants se seraient alors interposés et l'agresseur aurait pris la fuite. La victime serait quant à elle allée s’asseoir sur un banc proche, inquiète de ne plus voir de l’œil gauche, avant d'appeler la police. 

L'agresseur revenu à la charge

A partir de cet instant, une caméra de surveillance municipale atteste de la scène. Alors que la victime se lève pour s'éloigner dans la rue du 22-Novembre, l'agresseur revient à la charge. Arrivant par derrière, il lui assène un crochet gauche, un crochet droit puis un coup de tête avant de lui voler son sac et de prendre à nouveau la fuite, laissant la victime « manifestement désorientée ». Les policiers, arrivant sur ces entrefaites, interpellent rapidement l'agresseur. Détectant de fortes effluves d'alcool, ils soumettent l'individu à un éthylotest. Sans succès. "Il était tellement ivre qu'il n'arrivait pas à souffler correctement", mentionne le juge, citant le rapport d'interpellation. 

Placé immédiatement en garde à vue, l'homme a comparu au tribunal mercredi 5 février. S'il conteste le premier geste de violence, l'individu, répondant au prénom de Seifeddine, né en 1993 en Algérie, reconnaît avoir frappé à plusieurs reprises la victime lors de la seconde altercation. "Ce soir-là, j'ai passé la soirée avec des Marocains que je venais de rencontrer. J'ai pris des cachets et j'ai beaucoup bu. Oui, j'ai demandé de la tendresse, mais je parlais de ma mère, pas d'elle, se justifie le prévenu. Ensuite, elle m'a menacé avec un couteau suisse et m'a insulté. C'est pour ça que je l'ai frappée. C'est la première fois que je frappe une femme." 

"Il n'y a aucune justification aux coups portés"

Seifeddine affirme qu'il est diplômé de pharmacie et qu'il est arrivé en France en 2021, insatisfait par sa situation en Algérie. Actuellement en instance de divorce après un passage aux Pays-Bas, l'homme est sans travail, sans domicile fixe et sous OQTF depuis décembre 2024. "C'est une situation difficile à vivre au quotidien, il essaye de s'en sortir comme il peut. Alors, oui, il a commencé à boire", explique son avocate. Et de reprendre : "Son casier judiciaire est vierge. Il n'est pas un délinquant. Ce dont il a besoin, c’est de soins et d’un accompagnement, pas d’une peine de prison."

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La victime, diagnostiquée en état d'anxiété générale, en plus d'un hématome de 6 cm de diamètre à l'œil gauche, a été déclarée en incapacité de travailler pendant deux jours. Elle conteste l'avoir menacé avec un couteau, ce que confirme l'enregistrement vidéo. "Monsieur ne cherchait pas une mère de substitution mais pensait qu'une femme seule dans la rue après 22h était une prostituée et qu'il pouvait lui faire des avances. Il n'y a aucune justification aux coups portés", assène l'avocate de la partie civile, qui réclame 2 000 euros d'indemnisation au regard du préjudice subi. Suivant les réquisitions de la procureure générale, le prévenu a été condamné à deux ans d'emprisonnement sans aménagement possible de peine, assortis d'une interdiction définitive de rester sur le territoire avec exécution provisoire.
 

Lilou Bourgeois

Édité par Ismérie Vergne

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