Fatigués, déprimés, surmenés… Des créateurs de contenus ultra populaires ont récemment annoncé leur burn-out sur les réseaux sociaux. Décryptage avec le psychologue Michaël Stora.
Les deux plateformes ont été parallèlement mises à l’arrêt. Depuis l’attaque, le site Viamedis n’est plus accessible. « Ce site, destiné aux professionnels de santé, est momentanément interrompu. Toutes les équipes de Viamedis sont mobilisées pour qu’il puisse être réouvert dans les conditions de sécurité maximales, le plus rapidement possible », pouvait-on encore lire le 8 février sur la page d’accueil.
Une fuite de données pas si sensible mais massive
Ces fuites de données massives peuvent effrayer mais pour Matthieu Quiniou, avocat et maître de conférence en droit du numérique, « les numéros de sécurité sociale sont des données partiellement sensibles. On n’est pas sur un dossier médical qui contient des données médicales confidentielles. Je ne pense pas que ce soit une tragédie en tant que telle ». La crainte d’usurpation d’identité grâce à ces données est certes possible mais « aujourd’hui avec l’intelligence artificielle, le deep fake, on peut générer des fausses pièces d’identité facilement. Ce genre de données a moins d’intérêt pour les hackers », assure Matthieu Quiniou. « C’est plus le caractère massif, le fait que 33 millions de personnes soient concernées qui est problématique. C’est la première fois que le phénomène est d’une telle ampleur en France. »
Ces données, recoupées à des informations issues d’autres fuites de données, pourraient toutefois permettre de réaliser du profilage et ainsi reconstituer une identité numérique. Les hackers pourraient effectuer des démarches frauduleuses à la place des assurés ou encore pratiquer le phishing : se faire passer pour des organismes de santé tels qu’Ameli pour soutirer d’autres informations sensibles à des assurés ou des mutuelles. La vigilance est donc de mise si ce genre de message apparaît sur votre boite mail ou dans votre application de messagerie. Pour se prémunir des potentielles fraudes et usurpations d’identité, Matthieu Quiniou encourage notamment « à changer ses mots de passe » sur les sites concernés.
La Cnil engage une enquête sur la sécurité des données
Les investigations sont toujours en cours pour déterminer les auteurs des attaques, le nombre exact de personnes touchées et le type de données récupérées.
Une enquête diligentée par la Cnil a également été ouverte afin de « déterminer notamment si les mesures de sécurité mises en œuvre préalablement à l’incident et en réaction à celui-ci étaient appropriées au regard des obligations du RGPD », peut-on lire sur le site de la Cnil.
En attendant d’éclaircir cela, sur les réseaux sociaux les messages d’alerte se multiplient. Clément Domingo, alias SaxX, ingénieur en cybersécurité se définissant comme « hacker éthique » a réagi sur X (ex-Twitter) : « Aidons-nous et surtout ceux qui ne sont pas au courant ! Si vous avez reçu un message de votre mutuelle, nommez-la en commentaire », dit-il dans un tweet afin de lister les mutuelles concernées… La Cnil n’informant pas les personnes concernées par ces piratages.
Alexia Lamblé
Edité par Zoé Dert-Chopin
L’urgence se ressent dans sa voix, l’inquiétude aussi : « On a très peu d’espoir. Stella Assange non plus n’est pas très optimiste », confie la députée italienne, qui manifestera son soutien devant la Cour britannique le 20 février. À l’ouverture de l’exposition mardi, Stella Assange est à la tribune, entourée de Sabrina Pignedoli et Stefania Ascari (également députée du mouvement italien 5 étoiles) pour rappeler que Julien Assange est le journaliste le plus primé du XXIème siècle. Dans le hall Winston Churchill, entre l’ascenseur et la passerelle qui surplombe le Rhin, les douze prix exposés tentent de réveiller les consciences. « Beaucoup de visiteurs et de parlementaires sont venus, sourit Sabrina Pignedoli. Mais malheureusement, les patrons des institutions européennes ne sont pas très solidaires », se désole celle qui inscrit Julien Assange en 2022 au Prix Sakharov, pour lequel il arrive finaliste. Si Sabrina Pignedoli s’engage aussi ardemment pour sa libération, c’est qu’elle y voit en réalité un combat personnel. Avant d’être élue député en 2019, Sabrina Pignedoli était journaliste. « C’est une question de droits de l’homme et de liberté de la presse. Le message qu’envoie la menace de cette extradition finalement, c’est que les journalistes sont menacés pour avoir dit la vérité », s’emporte l’Italienne.
Dénoncer l'hypocrisie du parlement européen sur le cas Assange
11 h 50, c’est l’heure de la photo. Quelques députés s’agitent au premier étage avant de rentrer dans l’hémicycle voter les motions concernant l’incarcération d’activistes bélarusses. #FreeJulienAssange, #Nao Extradiçao, #Liberdade para Julian Assange : sur les affiches improvisées, les messages de soutien se déclinent dans plusieurs langues. Depuis deux jours, des députés d’extrême gauche de différents pays européens « et quelques écologistes » se rassemblent pour alerter sur l’urgence du cas Assange. « Dix sur 705 députés, voilà à quoi ressemble le soutien du parlement européen envers Julien Assange », s’attriste Conti Lucq, bras droit de Sabrina Pignedoli. Membre du parti communiste portugais, Joao Pimenta Lopes, lui, est plus à charge contre les institutions européennes : « Nous sommes là pour dénoncer l’hypocrisie du parlement européen, qui prend position pour défendre des journalistes menacés dans le monde entier, alors que dans le cas Assange, on se confronte à un silence des institutions européennes. C’est bien le symbole que se cachent derrière des intérêts diplomatiques avec les États-Unis. » Mais si les soutiens des députés sont aussi timides, c’est peut-être parce que le cas Julien Assange divise. L’activiste a été accusé de viols par la justice suédoise, les poursuites à son encontre ont été abandonnées depuis. Questionné sur le sujet, Joao Pimenta Lopes élude gentiment. Le député portugais est pressé, le vote commence dans deux minutes.
Laura Beaudoin
Édité par Lisa Delagneau