Ailleurs, la tentative de redynamiser l’offre commerciale s’inscrit dans le sillage du Projet de renouvellement urbain (PRU) débuté en 2006. Elle passe par des destructions, comme celui du bâtiment de la rue de Champagne. Cet ensemble de cinq locaux commerciaux déserts abritait jusqu’au printemps 2023 La Cantine, dernier fast-food de la Canardière. Sa fermeture laisse les clients du bar voisin La Caravelle perplexes.
Un manque de visibilité qui interroge
Majdi Mtiri, commerçant de 45 ans au Neudorf, avait l’habitude d’y manger deux fois par semaine. "Maintenant, pour manger, il n’y a pas grand chose à part la boulangerie. Il manque un snack", se plaint-il. Le nouveau bâtiment qui sera construit à la place du bloc sera composé de 46 logements mais aucun magasin en rez-de-chaussée, soit une perte potentielle de cinq enseignes pour le quartier.
C’est le moment du recueillement. Tête baissée, yeux fermés, les fidèles prennent part à la prière. Seule source d’agitation : le pasteur Jérôme Kantelberg, qui sillonne les rangs avec un compteur manuel. "Aujourd’hui, avec les enfants, on est 640" confiera-t-il à la fin du culte. "Il n’y avait aucune salle qui pouvait nous accueillir sur Strasbourg, raconte Matthieu Thomann, pasteur principal à l’Epis. Et puis, un jour, on est tombés sur cette ancienne imprimerie, on est devenus propriétaires."
Ces commerces vacants abritaient une boucherie, fermée en 2020, et un cabinet d'infirmiers libéraux. Ils sont la propriété d’Alsace Habitat. Freddy Zimmermann, directeur de l’attractivité et du développement durable chez le bailleur social, parle de "vacance stratégique".
Une redynamisation qui peine à démarrer
Quand les gérants sont partis, l’organisme n’a pas voulu accueillir au plus vite de nouveaux occupants afin de se donner le temps de mûrir d’autres projets. Pour choisir d’éventuels repreneurs, Alsace Habitat nourrit de multiples possibilités. Le bailleur pense à installer une conciergerie solidaire. Il discute également avec l’Association pour le droit à l'initiative économique (Adie) de l’ouverture d’une boutique éphémère de six mois. D’après Charlotte Hoarau, responsable projet à l’Adie, elle serait spécialisée dans la vente de bijoux, de vêtements et de bougies vendus par des artisans locaux.