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Raphaël Boukandoura, Jonathan Klur et Charles Thiallier

Crédit photos : Manuel Fritsch, Flickr

 

 
  1. Construit en 1955 au centre du Kazakhstan, le cosmodrome de Baïkonour manifeste l'ambition spatiale de l'Union soviétique. D'une superficie de 6 717 km2, c'est le plus grand centre spatial au monde.

     

  2. Après l'indépendance de 1991, la Russie propose de louer la base contre un loyer annuel de 115 millions de dollars. Les deux pays signent en 1994 un contrat de dix ans, renouvelé en 2004 jusqu'à 2050.

     

  3. Situé à quelque 400 km de la vraie ville de Baïkonour, le cosmodrome est resté longtemps un secret. Le premier tir de fusée a lieu en 1957. La propagande soviétique exploite les succès initiaux du programme spatial.
     

  4. C'est de Baïkonour qu'est lancé Spoutnik-1, le premier satellite artificiel, en 1957, qui fait sensation. Les prouesses se succèdent : le premier être vivant, la chienne Laïka, et le premier homme dans l'espace, Youri Gagarine (1961).

     

  5. La première station spatiale habitée, Mir, a également pris son envol de Baïkonour (1986).

     

  6. Une vingtaine de fusées sont lancées chaque année, mais le nombre des employés diminue, comme celui des militaires. Il n'en reste que dix mille en 1996. Leur départ a été décidé en 2007, laissant le centre spatial aux mains du personnel kazakhstanais.

     

  7. En juillet 2013, une fusée Proton explose quelques minutes après son décollage. Près de 600 tonnes d'heptile, un carburant hautement toxique, sont répandus. La fusée qui s'écrase en Sibérie le 16 mai 2015 prolonge ainsi une série noire. Depuis 1964, plus de 25 fusées sont retombées au sol.
     

  8. Afin de recouvrer leur autonomie spatiale, les Russes construisent un nouveau cosmodrome à Vostochny. L'avenir de Baïkonour reste incertain mais le Kazakhstan tente de nouer des partenariats avec les Américains, les Européens, les Japonais, etc.

 

Assata Frauhammer et Célia Garcia-Montero

 

1. Au début du XIX°, la Russie impériale renforce son emprise sur la steppe kazakhe et érige une série de forteresses. Celle d'Akmolinsk est construite en 1830 sur le site d'Akmola (tombe blanche en kazakh). Cette colonisation déclenche une grande révolte de 1837 à 1847 durant laquelle le fort est incendié.

2. Akmolinsk triple sa population entre 1863 et la fin du XIX° pour atteindre 6000 habitants. La croissance reprend sous l'Union soviétique. Les nouveaux habitants se logent dans les russovskas, bâtiments de cinq étages typiques de l'époque stalinienne.

3. En 1954, Nikita Khrouchtchev, secrétaire général du Parti communiste, lance la politique des Terres vierges afin de rendre l'URSS autosuffisante en céréales. En six ans, 2 millions de colons russes défrichent 25 millions d'hectares de steppe, notamment autour d'Akmolinsk.

4. En 1961, Akmolinsk, rebaptisée Tselinograd (ville des Terres vierges), se voit doter d'une nouvelle gare. Plate-forme de la redistribution des céréales, la ville dépasse les 100000 habitants dès les années 1960.

5. Dans les années 1970 et 1980, le Kazakhstan s'urbanise à grande vitesse et Tselinograd dépasse les 200000 habitants. Profitant de la hausse des échanges avec le centre industriel de Karaganda, le sud-est de la ville se couvre d'immeubles brejnéviens.

6. Au printemps 1979, le Politburo décide de créer autour de Tselinograd une région autonome allemande. Aux cris de "Kazakhstan indivisible", des groupes d'étudiants kazakhs se rassemblent sur la place Lénine, siège de l'administration locale. Le pouvoir soviétique renonce au projet.

7. Durant la période soviétique, Tselinograd s'étend principalement à l'est du fleuve Esil. Seules de petites maisons individuelles recouvrent la rive gauche où s'élevera plus tard la nouvelle ville.

8. En 1994, Noursoultan Nazarbaïev décide de déplacer la capitale sur le site d'Akmola, qu'il rebaptisera Astana (capitale en kazakh). 718 logements sont bâtis dans un premier temps pour accueillir les 4000 personnes, fonctionnaires et familles, venues d'Almaty.

9. Le président kazakhstanais lance la construction d'un nouveau quartier sur la rive gauche pour accueillir le siège de l'Etat. Les premiers édifices sont la Résidence présidentielle, le siège du conglomérat de l'énergie KazMunaiGaz et la tour Baïterek, symbole de l'ancestral "arbre de vie" kazakh. Les immeubles modernes donnent son lustre à la nouvelle capitale, qui dépasse les 800000 habitants en 2014. Aujourd'hui, le chantier de l'Expo 2017 marque une nouvelle étape de l'expansion de la rive gauche.

A.B. et M.I.

Capitale du Kazakhstan indépendant depuis 1997, Astana a longtemps été le point d'appui de l'emprise russe sur le nord du pays. Deux siècles d'histoire de la ville en images.

Ils ont l'âge de leur pays : 24 ans. Leurs parents ont grandi sous l'Union soviétique, ils sont les fils et filles de l'indépendance. La jeunesse kazakhstanaise découvre l'islam en même temps que la liberté religieuse, accompagne le développement de la classe moyenne, se forge une identité sous le regard de la génération qui l'a précédée.

 

La fabrique du Kazakhstan

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