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                                      Manifestation des parents d'élèves et des enseignants du réseau Stockfeld,
                                      à Strasbourg. Ils réclament le passage en REP+ car ils estiment avoir déclassés.

                                                                        Crédit photo : Julien Pruvost                                                                                         

 

L’Alsace fait partie de ces académies où la mue de l’éducation prioritaire ne s’est pas faite en silence. Avec deux réseaux qui sortent de ZEP et un autre dont les parents et les professeurs estiment avoir été déclassés injustement, plusieurs manifestations ont eu lieu dès l’annonce, fin 2014, de la nouvelle carte des REP. Néanmoins, deux nouveaux réseaux verront le jour à la rentrée 2015.

Ce mercredi après-midi, une vingtaine de parents, d’enseignants et quelques élèves se sont donnés rendez-vous devant le complexe scolaire Reuss, dans le quartier sud de Strasbourg, le Neuhof. Ils s’apprêtent à rejoindre le rectorat pour manifester une sixième fois depuis l’annonce, fin 2014, du « déclassement » de leur établissement. Ce dernier est composé de deux écoles primaires et une maternelle rattachées au collège voisin du Stockfeld. Situés  L’ensemble est classé en éducation prioritaire. Il le sera toujours à la rentrée 2015. Mais avec la réforme des ZEP et la mise en place de nouveaux critères de classement, le réseau du Stockfeld ne fait plus partie des établissements les plus sensibles, désormais dénommés REP+. Il devient ainsi un réseau d’éducation prioritaire (REP). Quelle différence entre REP et REP+ ? Les professeurs n’auront pas accès aux heures supplémentaires de formation et au temps dédié au suivi et projets interdisciplinaires, ni aux indemnités doublées.

« Nous estimons injuste le déclassement du réseau Stockfeld, considère Dominique Haquette, délégué syndical CGT et professeur d’Histoire-Géographie au collège du Stockfeld,  car les données utilisées par le rectorat ne correspondent pas à la réalité des quartiers d’où proviennent les élèves ». Ils réclament toujours auprès du rectorat que leur soient transmises les méthodes de calcul et les données mobilisées pour effectuer ce classement. En vain, car pour la représentation académique de Strasbourg, il n’y a pas d’erreur possible. Mais les manifestants ne comptent pas s’arrêter là car selon eux, « la crainte c’est qu’à terme notre réseau n’aie plus autant d’enseignants supplémentaires et que les moyens soient alloués aux établissements REP+ avant nous », s’inquiète Karim Amejrar, parents d’élèves de l’école élémentaire Reuss.

Deux établissements sortent de ZEP mais conservent leurs moyens

Lors de l’une de l’une de leurs mobilisations, ils ont été rejoints par les enseignants et les parents d’élèves du collège Reber de Sainte-Marie-aux-Mines, une ville située dans la campagne haut-Rhinoise à plus de 70km de la capitale alsacienne. Le réseau Reber, tout comme celui du collège Jean Mermoz à Wittelsheim (67), sort complètement de l’éducation prioritaire après l’avoir intégrée près de vingt années plus tôt. « Pour moi, s’il n’y a pas de REP, il y aura forcément plus de mutations d’enseignants, pense Véronique Herment, présidente de l’association des parents d’élèves du Val d’Argent, c’est toute la stabilité pédagogique qui est remise en question. Déjà que nous sommes isolés géographiquement, maintenant nous nous sentons vraiment abandonnés. » Tout comme le collège strasbourgeois, les parents d’élèves ont tenté d’obtenir auprès du rectorat le détail du classement des REP, sans succès, même après la saisie de la Commission d’accès aux documents administratifs, la Cada. Néanmoins, comme l’ensemble des établissements sortant de ZEP, le réseau Reber devrait conserver pendant quatre ans les moyens qui lui étaient alloués jusqu’à présent. Certains professeurs voient d’un mauvais œil les réformes à venir. « J’ai peur qu’avec la refondation du Collège et la réforme des moyens alloués aux établissements, cette promesse du ministère et du rectorat ne dure pas plus d’une année, s’inquiète Guillaumet Douté, professeur d’histoire géographie, en poste depuis 10 ans au collège Réber. Et si en plus du retrait de notre label ZEP, les classes européennes ou d’autres options attractives sont supprimées [l’une des mesures phare du projet de réforme du Collège, NDLR], il va être difficile d’attirer des élèves de tous les milieux sociaux ».

Un bol d'air frais pour les enseignants

Les ZEP sont souvent critiquées pour l’image négative qu’elles véhiculent. Cette nouvelle réforme prouve que les établissements concernés tiennent tout de même à leur label. À Bischwiller, petite ville de 13 000 habitants au nord de Strasbourg, le collège André Maurois fait partie des deux établissements alsaciens qui intègrent le dispositif REP. La majorité de ses élèves sont originaires des quartiers populaires alentours, composé de petites maisons situées sur l’ancien secteur industriel de la ville. Ses 500 élèves, La principale adjointe, Chantal Mabire, ne cache pas que « nous avons eu peur qu’un amalgame soit fait entre notre établissement et le stéréotype de la ZEP difficile. Mais jusqu’à présent les parents ont très bien réagi. » D’autant que les moyens supplémentaires vont permettre de « travailler sans devoir faire de coupes, ajoute-t-elle. Nous allons par exemple pouvoir maintenir des cours de jardinage tout en développant les activités sportives et culturelles ». Un bol d’air frais qui est apprécié du côté des enseignants, aussi bien à Bischwiller qu’à Mulhouse, au collège Bel Air situé près des barres d’immeubles du quartier des Coteaux, d’où sont originaires une grande partie des élèves. « On ne pouvait pas faire autrement, estime Hervé Gouffier, professeur d’Histoire Géographie depuis 14 ans à Bel Air, notre collège accueille près de 70% de boursiers et 50% d’élèves issus de catégories sociales défavorisées. Sans REP, nous n’aurions pu maintenir certaines mesures d’accompagnement, tel que le soutien scolaire le soir ».Ces deux établissements doivent donc dès à présent coordonner leur réseau d’écoles élémentaires et maternelles et ainsi développer des projets inter-degrés comme la réforme l’impose.

L’établissement Erasme, dans le Nord-ouest de Strasbourg, a découvert le nouveau dispositif cette année. Situé au cœur du quartier de Hautepierre composé à la fois de petits pavillons et de barres des barres d’HLM, Il fait partie des 102 réseaux « préfigurateurs » classés REP+, dont trois en Alsace, c’est à dire une sorte d’établissements envoyés en « éclaireurs » tester la réforme avant les autres. « Nous avons profité de REP+ pour initier des nouveautés, explique Christiane Polowykov, par exemple nous avons mis en place une semaines projet pour chaque trimestre, durant lesquelles les élèves travaillent en groupe restreint sur une thématique par niveau, comme l’estime de soi en sixième ». Cependant, les enseignants semblent encore être en période de rodage. L’heure et demie hebdomadaire de décharge permettant notamment aux professeurs de se coordonner a encore besoin d’être maîtrisée. « Nous n’avons pas réussis à nous saisir des heures de liberté, estime Marie Béringer, professeure de SVT depuis 5 ans à Erasme, tout d’abord parce que notre temps de concertation était mal placé dans notre planning. Ensuite, parce qu’avec cette possibilité de faire davantage de projets interdisciplinaires, nous avons eu envie de 1000 idées de projets, et nous nous sommes vites retrouvés débordés. C’est paradoxale alors que nous sommes censés avoir moins d’heures de cours ».

Le collège s'ouvre aux parents

Les parents aussi ont pu observer les changements apportés par le dispositif REP+, notamment avec l’ouverture des conseils de classe à tous les parents d’élèves qui le souhaitent. « Ça permet de mieux situer le niveau de mes enfants par rapport à celui des autres, explique Hadda Baddouri, 37 ans, mère de trois enfants dont deux scolarisés au collège, en plus cela nous permet de discuter tout de suite avec les professeurs ». Mais la nouvelle organisation de l’éducation prioritaire a été plus discrète en primaire. Pour l’instant, pas encore de « plus de maîtres que de classes », l’un des points clefs de la réforme. « Seul un maître a été affecté à notre réseau, souligne Simone Breining, la directrice et institutrice de l’école primaire Brigitte, malheureusement il n’y a qu’une école qui a pu en profiter, et ce n’est pas la mienne ». Ces 102 éclaireurs de la réforme de la ministre Najat Vallaud-Belkacem, devront partager leur expérience, positive ou négative, avant la rentrée 2015 et ainsi ouvrir la voie aux 248 autres REP+ et aux 739 REP qui les rejoindront.

 

 

Vous trouverez dans ce dossier les différents éléments qui composent ma candidature.

Mon premier post d'actualité concerne le procès en révision de Christian Iacono et son acquittement. Il a été réalisé le 25 mars.

Le second post d'actualité est sur la libération de l'otage néerlandais au Mali par les forces armées françaises. Il a été écrit le 6 avril.

Le dossier multimédia est composé de deux articles et d'une interview. Il y est question des violences sexuelles sur les enfants. A Calais, le 15 avril, une petite fille est enlevée alors qu'elle jouait en bas de chez elle. Elle est retrouvée quelques heures plus tard dans un bois, sans vie après avoir été violée. Le 24 mars, un directeur d'une école primaire avoue des actes de pédophilie sur plusieurs dizaines de ses élèves en Isère.

Les cas de violences sexuelles à l'encontre des enfants ne cessent de se multiplier ces dernières semaines. Comment ces enfants qui ont subi un traumatisme sont-ils pris en charge pour se reconstruire ? L'association CAMELEON, depuis dix ans, met en place aux Philippines une thérapie par le cirque pour les petites filles victimes d'abus sexuels. Une employée de l'association raconte son expérience aux Philippines. Pourtant, l'association Mémoire traumatique et victimologie a publié un rapport sur l'impact des violences sexuelles à l'âge adulte. Cette enquête dénonce une "culture du viol" en France et la culpabilisation des victimes. Elle pointe le manque d'encadrement et de suivi après les violences subies.  

Bonne lecture,

Laurine Personeni

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