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Remerciements

En 2015, la fin de cursus des étudiants du CUEJ a été délocalisée au Kazakhstan. Former de jeunes journalistes, c’est les prévenir contre les préjugés et les encourager à voir les « choses qui sont derrière les choses » comme il est si joliment dit dans Quai des brumes, de Marcel Carné. Les accompagner dans la compréhension de l’autre. Les aider à découvrir qu’on ne voit pas le monde de la même façon à Strasbourg et à Astana. Pendant un mois, les étudiants kazakhstanais ont assisté les étudiants du CUEJ dans cette approche de l’Asie centrale. Ils les ont accompagnés à Astana et Almaty, Chimkent, Chiene, Taraz, Karaganda et Atyraou. Qu’ils sachent ce que nos travaux leur doivent.

Plusieurs universités d'Almaty et Astana ont accepté cette collaboration inédite. Aussi devons-nous la réussite de cette délocalisation à Almaty à l’Université Al-Farabi, à ses facultés de journalisme et des relations internationales ; à l’Université pédagogique Abaï, et notamment l’Institut Sorbonne Kazakhstan ; à l’Université des relations internationales et des langues du monde, et notamment ses départements de français et d’anglais. A Astana, à l’Université L.N. Gumilev, sa faculté de journalisme et sciences politiques, aux Alliances françaises d'Almaty et Astana.

 

Nicole Gauthier
Directrice du CUEJ – Université de Strasbourg

 

Crédits

Directrice de la publication : Nicole Gauthier

Encadrement : Laurence Defranoux, Xavier Delcourt, Sophie Dufau, Nicole Gauthier, Alain Peter

Rédactrice en chef : Valerie Schaub

Chef d'édition : Gabriel Pornet

Coordinateur iconographique : Julien Pruvost

Coordinateur infographique : Pierre Lemerle
Réalisation : Maxime Battistella, Samuel Bleynie, Alexis Boyer, Raphaël Boukandoura, Rémi Carlier, Hélène Deplanque, Assata Frauhammer, Manuel Fritsch, Anne-Claire Gross, Mark Ionesco, Danara Ismetova, Jonathan Klur, Anika Maldacker, Célia Garcia-Montero, Hélène Perrin, Laurine Personeni, Thibault Petit, Gabriel Pornet, Julien Pruvost, Luana Sarmini-Buonaccorsi, Valerie Schaub, Nicolas Skopinski, Maurane Speroni, Charles Thiallier

Photo de une : Assel Altayeva

Photo de der : Manuel Fritsch

Encadrement technique : Guillaume Bardet, Jean-Christophe Galen

Encadrement reportages vidéo : Marie Pouchin, Gaëlle-Anne Dolz

Étudiants reportages video : Bettina Baumann, Quentin Cezard, Jean Chamoulaud, Myriam Deborbe, Neyran Elden, Wissam Alhaj, Imke Hamann, Raphaële Taquard

Encadrement webdoc : Nicole Gauthier, Matthieu Gorisse-Mondoloni

Étudiants webdoc : Elisa Brinai, Tommy Cattaneo, Pierre Chambaud, Mayeule de Charon, Sébastien Duhamel, Aurore Dumser, Marie Foult, Sophie Guignon, Milena Peillon, Cécile Pollart, Kirsten Richarz, Thibaud Roth, Caroline Sicard, Amaury Tremblay

Étudiants de l'université nationale Al-Farabi d'almaty : Roman Artrmyev , Bokenbaï Balymbetov, Irina Broussenskaïa, Svetlana Chtcherbakova, Gaukhar Dzhakupbayeva, Noursoultan Kambar, Sultanbek Kaiym, Aigul Khozhantayeva, Akhzharkyn Kydyrkhanova, Syngyskhan Medelbek, Akerke Nurbekova, Damira Nourkasinova, Danara Nourkasinova, Samim Sayed, Dylia Tchanicheva, Dinara Tileubek, Akerké Tolegen

Étudiants de l'université des relations internationales et des langues du monde d'almaty : Kris Carminova, Goulzhan Chakirova, Nazima Kassenova, Assem Kenzhegaliyeva, Gouldana Kourmanbayeva, Banou Mamyrbek, Shinara Myrzahmetova, Oulgeanne Nougmane, Aigerim Pazylbekova, Assem Rakhmanova, Togzhan Sadygul, Aray Sankeyeva, Laila Tabyldy, Ainura Tasmagambetova, Deniz Zankov, Assel Zhakipova, Agerim Zhappasbayeva, Akerké Zhoumataeva

Étudiants de l'alliance française à Almaty : Tatiana Baranova, Alexandra Boïakrina, Diliya Chanysheva, Eldar Murzatin, Assel Touïakova,

Étudiants de l'institut sorbonne-kazakhstan d'almaty : Ainur Omarova, Assem Ryspayeva, Alibek Zhussip

Étudiants de l'université technologique kazakhstano-britannique d'Almaty : Almas Akhmetsharip, Margulan Dairshenov, Nourzhan Shnarbekov

Étudiants de l'université nationale eurasienne LN Goumilev d'Astana : Alfiya Aimakova, Guldana Akhmetzhanova, Assel Altayeva, Zarina Faizdrakhmanova, Aigyuzel Kadir, Diana Kopeyeva, Aigerim Kudaibergenova, Ukizhan Manekina, Islambek Safayev, Birzhan Valiev

Étudiants de l'alliance française à Astana : Sabina Almassova, Margarita Danilova, Tanya Sypkovan, Dilara Syzdykova, Assel Yegemberdiyeva

Impression : Gerona.kz, Almaty, Kazakhstan

 

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Récits d'anciens déportés du Goulag à Karaganda 

Imke Hamann et Neyran Elden

Cérémonies du 7 et du 9 mai 

Imke Hamann et Neyran Elden

Plusieurs vagues d'immigration ont peuplé le Kazakhstan, territoire grand comme cinq fois la France. La Russie est au centre de cette histoire de déplacements : elle a poussé des paysans à s'installer dans le pays et y a déporté de nombreux peuples. 

Le centre spatial de Baïkonour a un statut particulier : situé au Kazakhstan, il est géré par la Russie. Cette situation est souvent source de conflit.

A l’horizon 2025, le kazakh devrait rompre avec l’alphabet cyrillique pour revenir aux caractères latin. Eclairage.

Il a fallu attendre le XIXe siècle pour que la langue kazakhe se stabilise. Les habitants du Khanat kazakh (XVe-XVIIe siècle), présenté comme la première forme d’Etat kazakh, parlaient le tchaghataï (du nom d’un des fils de Gengis Khan, qui contrôla le territoire au XIIIe siècle) mais aussi le perse, le chinois et d’autres langues. Il faut attendre le protectorat puis la domination russe pour que le kazakh se structure. Au début du XXe siècle, le poète et grammairien kazakh Akhmet Baïtoursinov, en pose les bases.

Le congrès de Bakou de 1926 décide de l’abandon de l’alphabet arabe pour les différentes républiques turques de l’URSS, suivant l’exemple de la Turquie elle-même. Les autorités soviétiques espèrent notamment limiter l’influence de l’islam dans la région en adoptant l’alphabet latin. Pas pour longtemps, puisque le cyrillique lui succède dès 1940. Une période sombre attend le kazakh. Langue minoritaire, son usage est écarté des domaines politiques, du monde des affaires et de celui des sciences. Seule la vivacité de sa littérature lui permet de survivre.

Depuis l’indépendance, la langue est devenue l’un des principaux canaux de la « kazakhisation ». « Mes parents m’ont placée dans un établissement kazakh. Ils pensaient que ce serait mieux pour mon avenir, que ça me fermerait moins de portes », explique Katrina, scolarisée à la fin des années 1990, à l’époque de la poussée législative en faveur de la langue d’Etat. Pourtant, comme beaucoup d’étudiants en relations internationales, la jeune Kazakhe de 21 ans a fait le pari de l’anglais. Le russe, lui, reste omniprésent et indispensable pour qui souhaite faire carrière dans la finance. « Le kazakh ne correspond pas à la mondialisation », commente le sociologue Noureddine Sultanmouratov. La langue d’Etat paye aujourd’hui les années de jachères de la période soviétique et souffre d’un déficit de vocabulaire moderne.

Ouverture à la mondialisation

Fin 2012, le président Noursoultan Nazarbaïev a annoncé fin 2012 sa volonté de repasser à l’alphabet latin. « D’autres pays de l’ex-Union soviétique, comme l’Ouzbékistan ou l’Azerbaïdjan l’ont déjà fait », justifie Phazyljanova Anar Mouratkyzy, sous-directrice de l’institut linguistique A. Baïtoussynov d’Almaty. Sous la domination soviétique, les mots provenant du russe devaient demeurer inchangés, tant dans leur prononciation que dans leur orthographe. En passant à l’alphabet latin, les linguistes espèrent enfin émanciper le kazakh. Deuxième raison invoquée : l’ouverture à la mondialisation. « Pour les jeunes, l’alphabet latin représente la qualité et la modernité. Ils l’associent aux grandes marques internationales qui l’utilisent, comme Samsung qu’on ne voit jamais écrit en japonais », soutient Phazyljanova Anar Mouratkyzy.

L’horizon 2025 fixé par le chef de l’Etat est-il réaliste ? « La société est prête au changement d’alphabet », affirme la linguiste. Elle prend pour exemple les scientifiques et les jeunes, qui savent déjà basculer du cyrillique au latin sur leurs téléphones et ordinateurs portables. Il se répand aussi dans la société à travers les traductions anglaises des sites gouvernementaux et de quelques plaques des rues. Mais ces cas restent limités et l’idée inquiète certains membres de la communauté russophone. « Au moins deux générations de Kazakhs pourraient devenir à moitié analphabètes. La réforme de l’alphabet pourrait représenter un revers majeur », craint Natalia Vdovina, présidente de l’association des enseignants des écoles russes du Kazkhstan, sur le site internet de la fondation Russkyi Mir. Si le projet se réalise, c’est un casse-tête qui s’annonce pour la société toute entière.

Samuel Bleynie

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