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Logé chez une famille en périphérie de Strasbourg, Yaqubi parcourt une trentaine de kilomètres à vélo par jour. © Félicien Rondel

Le jeune afghan est arrivé en France en 2019. Sans visa, il rêve d'obtenir l'asile.

La traditionnelle exposition commerçante revient du 3 au 13 septembre 2021 pour sa 89ème édition. Cette année, l’événement veut mettre à l’honneur les producteurs locaux, au rendez-vous pour se faire connaître des visiteurs.

 

C’est un conflit entre ethnies, impliquant la sienne, les Hazaras, qui a poussé Yaqubi*, 24 ans, à quitter sa terre natale. Celle où il a vécu jusqu’à ses 18 ans, dans la province de Deykandi, au coeur de l’Afghanistan. Il aidait sa mère, agricultrice, quand il ne marchait pas pendant une heure et demie pour aller à l’école. Contraint à l’exil à 18 ans, il mène un parcours du combattant pour gagner l’Europe. 

D’abord l’Iran, six mois durant lesquels il était sous la menace d’un renvoi dans son pays. Puis la Turquie, la Grèce, la Macédoine ou encore la Slovaquie, comme autant de courtes escales. Il finit par poser ses valises en Autriche, en 2015 : là, il peut enfin entrevoir une période de stabilité. « Avant d’y arriver, je suis passé par des moments difficiles. J’ai dormi dans la rue, en dessous d’un balcon pour me protéger de la pluie ». Il raconte s'être retrouvé avec « trente personnes » dans un rafiot en plastique « entre la Turquie et la Grèce ».

Aux confins de l’illégalité parfois, en infraction souvent, la situation à l’égard des migrants en Autriche a progressivement changé. La politique migratoire commune de l’Autriche et l’Allemagne visant à renvoyer les migrants dans leur pays d’origine a incité Yaqubi à rejoindre la France. En janvier 2019, après trois années en Autriche, il débarque à Strasbourg.

Entre randos et réparation de vélos

Dès lors, Yaqubi ne tarde pas à apprendre le français. Il tisse des liens d’amitié avec les randonneurs de l’association Tunaweza, et en devient membre. C’est aussi un moyen de connaître la région, dont Yaqubi cite volontiers ses points phares : Barr, Obernai, Colmar...

Altruiste, le jeune homme voit aussi dans le bénévolat une manière de garder le lien avec les autres. En bon commerçant, il a appris à réparer les vélos avec une association d’aide aux réfugiés. Il propose désormais ses services de réparation à domicile. « C’est très utile, car il y en a beaucoup à Strasbourg ». D’ailleurs, Yaqubi rêve d’ouvrir un commerce de vente de bicyclettes. « Pas de souci, je peux apprendre », dit-il sereinement.

Au détour d'anecdotes, il montre fièrement une vidéo sur son téléphone d’une mélodie espagnole, enregistrée en session musicale avec des étudiants étrangers. « Le bénévolat c’est pour les autres, ça c’est pour moi », glisse-t-il. Violoniste et flutiste, il s’exerce désormais à une petite guitare d’Asie centrale, la dombura. 

Pourtant ses projets sont incertains : en octobre 2019, sa demande d’asile a été retoquée par l’Ofpra, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides. « Vous pouvez rentrer chez vous, vous ne risquez rien dans votre province, m’ont-ils dit. » Une réponse cinglante, alors que la France accueille des milliers d’Afghans, dont une centaine est arrivée le 26 août à Strasbourg, depuis la prise de pouvoir des talibans. « La différence entre eux et moi, c’est qu’eux sont invités ici : pas moi ». Qu’importe, le néo-mécano s’est inséré à sa manière. Avec une seule certitude : « la France, c’est la dernière destination pour moi ».

 

* Le prénom a été modifié.

Hadrien Hubert et Félicien Rondel

 

À lire sur le sujet : Le Pakistan ciblé par des manifestations en Afghanistan

Mustapha Laabid en commission des affaires étrangères en 2021.

• Qui est Mustapha Laabid ?

Originaire de Rennes, Mustapha Laabid s'investit dès 2005 dans le domaine associatif. Il finit par devenir président de l'association « Intermède », destinée à soutenir l'insertion professionnelle des jeunes. En 2017, le militant socialiste est investi par LREM pour les élections législatives. Il devient député de la première circonscription d'Ille-et-Vilaine.

• Quels faits lui reproche-t-on ?

Quatre mois après son début de mandat, le parquet de Rennes ouvre une enquête pour « abus de confiance » à la suite d'une dénonciation auprès de la plateforme Tracfin. Le parlementaire est condamné en 2019 par le tribunal correctionnel de Rennes pour avoir détourné des fonds de l’association à des fins personnelles. Vacances en famille au Maroc, fast-food, chambre d’hotêls, achats dans des grandes surfaces… La liste est longue, avec près de 22 000 euros dépensés.

Rejugé en appel en 2020, sa peine est alourdie : il écope de huit mois de prison avec sursis et trois ans d'inégibilité. Mustapha Laabid dépose un pourvoi auprès de la Cour de Cassation pour contester sa peine. En novembre 2020, il avait indiqué, dans un entretien au quotidien Le Télégramme, vouloir « finir [son] mandat par la porte ou la fenêtre ». La juridiction rejette sa demande le 16 juin 2021 : sa condamnation devient définitive.

• Pourquoi a-t-il choisi de démissionner ?

Le Conseil constitutionnel allait officiellement le déchoir de ses fonctions, après avoir été saisi par le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti. Le Conseil constitutionnel est en effet la seule institution pouvant interrompre un mandat parlementaire. Un député condamné à une peine d'inégibilité peut donc continuer à siéger tant que la juridiction n'a pas officllement mis fin à ses fonctions. En démissionnant, Mustapha Laabid a choisi de devancer la décision attendue.

• Quelle réaction dans le camp LREM ?

Du côté des Marcheurs, le silence domine. Si l'annonce de la démission a été relayée sur les réseaux sociaux, aucun responsable politique LREM ne s'est encore exprimé publiquement sur le sujet. Un député en moins pour la République en Marche, qui voit sa majorité fragilisée par une vague de départs depuis 2017. De 308 députés en 2017, le parti est passé à 265 sièges à l’Assemblée nationale.

Leïna Magne

Accusé de menaces de mort et de dégradation de biens envers sa famille, un homme de 21 ans est condamné par le tribunal de Strasbourg à 4 mois de prison ferme.

À l’occasion du Congrès mondial de la nature de l'UICN, le directeur du Conservatoire des sites naturels alsaciens, Marc Brignon, souligne l’importance des zones humides et la protection des sites naturels pour la biodiversité locale. 

« C'est fini... » C'est par un post Facebook que Mustapha Laabid a annoncé lundi 6 septembre 2021 renoncer à son mandat électoral. Condamné pour « abus de confiance », l’ancien élu, âgé de 52 ans, devait être déchu de ses fonctions. Moins de dix députés ont fait l’objet de cette mesure sous la Ve République.

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