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Depuis ce lundi 6 septembre 2021, les étudiants strasbourgeois peuvent venir se faire vacciner gratuitement et sans rendez-vous sur le campus de l’Esplanade.
Des centaines de manifestants ont défilé dans les rues de Kaboul ce mardi afin d’exprimer leur rejet de la mainmise toujours plus grande d'Islamabad sur le pays.
Aux cris de « Liberté » et « Pakistan sort de l’Afghanistan », des hommes et des femmes ne portant pas la burqa ont défilé côte à côte dans la capitale afghane ce mardi.
Des slogans anti-talibans ont été entendus dans ces manifestations, mais la colère semblait avant tout dirigée contre l’influence croissante du voisin pakistanais.
Les protestations ont débuté après l’annonce de la visite du chef des puissants services de renseignement du Pakistan (ISI) à Kaboul. Quelques jours auparavant, après la victoire talibane, le premier ministre Imran Khan avait déclaré que l'Afghanistan avait « brisé les chaînes de l'esclavage » et de nombreux généraux avaient exulté et exprimé ouvertement leur admiration pour les talibans.
Base arrière des talibans
Si la mainmise d’Islamabad est critiquée par les manifestants, c’est parce que le Pakistan a joué un rôle crucial après la défaite des talibans en 2001. Le pays, alors allié des États-Unis contre le terrorisme international, avait pourtant accueilli plusieurs milliers de combattants et permis au mouvement islamiste de perdurer.
Avec la complicité d’une partie de l’appareil d’État pakistanais, le mouvement taliban a pu s’établir dans des villes comme Karachi, et dans la province du Baloutchistan à Quetta. Cette ville est notamment connue pour abriter la choura de Quetta, qui décide des principales orientations politiques générales et stratégiques du mouvement taliban.
Au Waziristan du nord, la région est devenue la plaque tournante pour les combattants talibans afghans et son groupe allié : le puissant réseau Haqqani (associé à al- Qaïda). Différents groupes armés ont pu entrer et sortir d'Afghanistan à volonté sous le regard bienveillant des autorités pakistanaises durant des années.
Ces mêmes positions stratégiques ont été utilisées pour lancer des attaques sur le sol afghan lors de l’offensive éclair ayant conduit à la chute de Kaboul cet été.
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Un triomphe géopolitique
La poignée d’Afghans qui s’inquiète aujourd’hui d’une future emprise pakistanaise sur les affaires intérieures du pays ne pèse pas lourd face aux intérêts qui se jouent entre les deux États. Les forces politiques pakistanaises et le mouvement taliban partagent en effet des intérêts idéologiques.
Plusieurs grands dirigeants talibans actuels ont été formés dans des madrassas pakistanaises, des écoles coraniques, et partagent la vision d’un islam radical, largement répandue dans tout le pays.
Mais la chute de Kaboul aux mains des talibans a surtout entraîné un revirement d’alliance qu’Islamabad souhaite mettre à profit le plus tôt possible.
D’une part le Pakistan a été considéré comme un allié peu fiable par les États-Unis. Mais le pays a néanmoins décidé d'avancer lucidement dans sa stratégie de stabilisation de l'Afghanistan.
Tout espace que les États-Unis cèdent, que ce soit dans leurs relations avec un nouveau gouvernement afghan ou avec le Pakistan, sera occupé principalement par la Chine, et dans une certaine mesure par l'Iran et la Russie.
Le Pakistan estime quant à lui qu’il est impératif qu’un gouvernement favorable à ses intérêts soit établi sur le territoire afghan, afin de peser sur le conflit indo-pakistanais.
En effet, le Pakistan accuse son grand rival indien de chercher à exploiter ses divisions ethniques et linguistiques à l’Ouest pour déstabiliser le pays. Les bonnes relations de l'Inde avec le gouvernement de l'ancien président afghan Ashraf Ghani n'ont rien fait pour apaiser cette inquiétude. Un futur gouvernement taliban pourrait alors favoriser le Pakistan dans ce conflit, notamment en offrant un refuge aux groupes djihadistes anti-indiens. La peur d’être pris en tenaille par deux États défavorables au Pakistan s’est éloignée depuis la mi-août.
Mais après le départ américain, certains Afghans ne souhaitent pas voir un nouvel État prendre pied dans leur pays. Les manifestations de ce mardi ont finalement été réprimées par les armes, lorsque les talibans ont décidé de tirer en l’air pour disperser la foule, tout en procédant à plusieurs dizaines d’arrestations.
Émilien Hertement
Il a attrapé le Covid-19 il y a six mois. Ce mardi 7 septembre 2021, Nils fait partie de la poignée d’étudiants qui est venue se faire vacciner dans le hall de l’institut Le Bel. L’étudiant de quatrième année en génie mécanique n’a donc qu’une seule dose à recevoir, puisqu’il a déjà développé des anticorps depuis. Mais il aura toujours la possibilité de revenir plus tard si besoin. S’il peut désormais bénéficier du passe sanitaire en France, un prochain voyage en Suède pourrait lui imposer une deuxième dose.
Lors de la première après-midi d’injection, lundi 6 septembre, cinq étudiants seulement se sont fait vacciner. Le lendemain, à 13h30, six avaient franchi le pas. L’Agence Régionale de Santé (ARS) a mis en place un centre éphémère de vaccination du lundi 6 septembre au vendredi 17 septembre. Une vaccination possible rapidement, sans rendez-vous, entre 10h et 18h. Depuis la rentrée, Nathan Heintz, médiateur lutte anti-Covid, et Chloé Delatte, coordinatrice des médiateurs, arpentent le campus pour sensibiliser les non-vaccinés. « Ceux qui ne le sont pas viennent sans difficulté », assure Chloé Delatte. Mais ils se font de moins en moins nombreux : le 6 septembre, 74,2% de la population du Bas-Rhin avait reçu au minimum une dose de vaccin, d’après l’ARS. Un chiffre légèrement plus élevé que la moyenne nationale, selon le site covidtracker.
Avant la vaccination, le test d’anticorps
Guillaume, lui, est infirmier libéral. Il teste les étudiants : « La plupart viennent juste pour un test antigénique, pour aller au bar ou au resto. Et quelques-uns viennent se tester avant de se faire vacciner. » Pour ceux-là, c’est le test rapide d’orientation diagnostique (Trod) qui est de vigueur. Il permet de connaître le taux d’anticorps des personnes testées.
Certains peuvent avoir déjà attrapé le Covid-19, mais d’autres, en provenance d’Asie ou d’Europe de l’Est, peuvent avoir déjà reçu une dose des vaccins non reconnus en France, comme le russe Sputnik V ou le chinois Sinovac. « Ce matin j’ai testé une jeune Chinoise qui avait reçu deux doses de Sinovac dans son pays, avec une attestation du gouvernement, mais ses anticorps étaient très faibles, confie Guillaume. C’est comme si on lui avait injecté de l’eau. Je pensais quand même que ce vaccin allait susciter plus de réponse. »
Des motivations diverses et variées
Parmi les vaccinés ce jour-là, certains n'ont simplement pas eu le choix. Ghislène, étudiante à l’Institut de formations en soins infirmiers (Ifsi), est venue recevoir sa première dose ce mardi. Plus tôt dans la journée, elle n’a pas pu entrer dans son établissement, faute d’un test négatif ou d’un vaccin. Et en tant que future professionnelle de santé, le vaccin sera forcément obligatoire.
Pour Mathilde, étudiante en master 1 de sociologie, c’est à la fois une histoire de contexte et le fruit d’une longue réflexion. Jusque là, elle n’en a pas ressenti le besoin : « Cet été, j’étais toujours avec les quatre mêmes personnes. Mais là, le fait de revenir à la fac, avec des amphis remplis, c’est plus risqué. » Elle ne cache pas son scepticisme par rapport aux vaccins : « Il y a tellement d’infos de tous les côtés, on ne sait plus ce qui est vrai et ce qui est faux. On m’a dit par exemple qu’on injectait de l’ADN aux gens, moi je ne crois pas que ça se passe comme ça. Je me suis un peu renseigné, et je crois que le bénéfice est plus élevé que le risque d’effets secondaires. » Aude Rochoux, directrice du service de santé universitaire, a bon espoir que ce centre éphémère « décide les indécis ».
Géraud Bouvrot et Séverine Floch
C’est demain que le procès des attentats du 13-Novembre s'ouvre à Paris. Pour cette audience, une salle spéciale a été aménagée sur l'Île de la Cité, à Paris, pour pouvoir accueillir toutes les parties civiles, les avocats et les journalistes pendant huit mois et demi. Retour en chiffres sur un procès hors-norme.