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« Je reçois chaque mois une fiche de paie de zéro euro. » Martine (54 ans), est infirmière en psychiatrie. Depuis octobre, elle est suspendue de son service car elle ne possède pas le pass sanitaire. L’Ardéchoise ne peut pas non plus chercher un CDI, ni suivre une formation financée par pôle emploi, car officiellement, elle est toujours salariée d’une clinique.
Le 15 septembre 2021, le gouvernement français prenait la décision de suspendre les soignants non vaccinés. Un an plus tard, ils ne sont pas licenciés, mais n’ont toujours pas pu retrouver leur poste. « On est tellement entre deux eaux que c’est difficile de se projeter, déplore l’infirmière, je ne veux pas démissionner car j’estime n’avoir rien fait de mal et j’aimais ce que je faisais. J’ai toujours l’espoir d’être réintégrée, mais pour l’instant, on ne parle pas de nous. »
Reconversion ou travail en intérim dans l’attente
D’octobre à mars, Martine n’a eu aucun revenu. Vivant sur ses économies, elle a décidé de travailler en intérim dans des usines de plastique et de métal, et de faire des remplacements en tant que surveillante au sein d’établissements scolaires. « Je n'ai jamais réussi à dépasser les 1000 euros par mois jusque-là. Je ne prends pas de mission de plus d’une semaine, au cas où je peux retourner à la clinique. »
Le changement a été encore plus radical pour Malika, 58 ans. L’ancienne aide-soignante a fait une croix sur travail après 30 ans de carrière dans le médical : « J’étais déjà cassée physiquement et mentalement, l’obligation vaccinale a été la goutte de trop. » Avant de se trouver un poste de femme de ménage en périscolaire, la réflexion sur sa reconversion a été douloureuse : « L’aide à la personne, c’est tout ce que je savais faire. J’avais l’impression d’être de retour à 17 ou 18 ans, à me demander ce que j’allais devenir. Heureusement que mon mari gagnait assez bien sa vie, sinon j’aurais fini à la rue. »
« On se sent abandonné »
Peu habituées à s’exprimer sur leur situation, les soignantes interrogées sont débordées par l’émotion : « Je suis bien entourée, mais à chaque fois que je repense à la situation c’est dur », avoue Catherine (55 ans), en sanglots. Manipulatrice en électroradiologie médicale, elle se sent victime d’une « injustice » : « Il n’y a rien à faire, et personne n’a pris notre défense officiellement. On se sent abandonné ». L’Alsacienne avoue que, si elle le pouvait, elle ne retournerait même pas au travail : « Mes collègues n’ont pas pris une seule nouvelle depuis un an. » Malika confirme ce sentiment de rejet : « Toute notre vie on a été bienveillant et maintenant on est considéré comme des pestiférés. »
Handicapée, Catherine tente de relativiser sur son cas personnel, car elle perçoit une pension d’invalidité : « Je m’en suis bien sorti par rapport à des gens qui n’ont plus de salaire et ont perdu leur maison. Mais on a l’impression qu’on n’existe plus, car on est coupé du monde du travail. Maintenant je vis au jour le jour. »
Luc Herincx
Édité par Audrey Senecal
« Mes derniers échantillons sont peut-être les plus précieux à ce jour. (…) Les renvoyer sur Terre pourrait nous aider à comprendre ». Le rover de la Nasa a annoncé lui-même la nouvelle sur son compte Twitter, jeudi 15 septembre. Perseverance a collecté sur le planète Mars deux échantillons contenant de potentielles biosignatures. Des traces chimiques dont la présence pourrait avoir comme explication l’existence, à un moment donné au cours de l’Histoire, d’une forme de vie.
Ni licencié, ni réintégré, le personnel hospitalier non vacciné témoigne d’un sentiment d’abandon depuis son éviction en septembre 2021.
En 2019, Eurostat a publié ses chiffres sur les accidents au travail à l'échelle de l'Union européenne. La France est en première position avec près de 800 000 accidents dont 800 mortels. Photo libre de droit
L'astromobile a franchi une étape majeure dans la recherche de vie sur la planète rouge, avec la collecte de nombreux échantillons.
Nouvelle étape dans le rapprochement entre la Chine et la Russie. Le président russe Vladimir Poutine a rencontré ses homologues chinois et mongols jeudi 15 septembre au sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai en Ouzbékistan. Les dirigeants ont discuté d'un nouveau projet d'infrastructure majeur, Force de Sibérie 2, qui permettra de livrer du gaz à la Chine via la Mongolie. Les négociations ne font que commencer, puisque la Chine ne devrait pas avoir besoin d'un approvisionnement supplémentaire en gaz avant 2030, selon les experts du secteur.
1. A quoi ressemblerait ce nouveau gazoduc ?
La date de début de construction est fixée à 2024, d’après le ministre russe de l’Énergie Alexandre Novak. L'idée a pris de l'ampleur lorsque les premiers tuyaux de l'oléoduc Force de Sibérie 1, actuellement en service, ont été posés dans la région orientale de Yakoutie, en Russie, en 2014. Cet oléoduc s'étend sur 3 000 kilomètres à travers la Sibérie et dans la province de Heilongjiang, dans le nord-est de la Chine. Le nouveau tracé, Force de Sibérie 2, partirait de la Péninsule de Yamal et traverserait la moitié orientale de la Mongolie pour arriver dans le nord de la Chine, non loin de grands centres de population comme Pékin.
2. Permettra-t-il de « remplacer » les projets Nord Stream entre l’Europe et la Russie ?
Ce projet s’inscrit dans la volonté d’éloignement du Kremlin vis-à-vis de l’Occident. Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février, Moscou utilise le gaz pour forcer les Européens, fortement dépendants de la précieuse ressource, à lever leurs sanctions. Les exportations de gaz russe vers l'Union européenne « vont baisser d'environ 50 milliards de m³ » en 2022, a rappelé M. Novak. Les accords concernant le gazoduc Force de Sibérie 2 pourraient permettre au Kremlin de compenser les pertes liées à l’arrêt de Nord Stream 1 et 2. Le ministre de l’Énergie russe a évoqué une livraison de « 50 milliards de m3 de gaz » par an vers la Chine. Ce volume représente quasiment la capacité maximale de Nord Stream 1 - 55 milliards de m³ au total -, à l'arrêt depuis le 2 septembre. En parallèle, Gazprom, l'opérateur du gazoduc Force de Sibérie 1 qui relie depuis fin 2019 le champ de Tchaïandina (Yakoutie) au nord-est de la Chine, devrait « augmenter ses livraisons » pour atteindre « 20 milliards de m³ de gaz » chaque année.
3. Qu’en disent la Chine et la Mongolie ?
Le président mongol Ukhnaagiin Khurelsukh a déclaré jeudi 15 septembre, à l'occasion du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai dans la ville ouzbek de Samarcande, qu'il soutenait la construction de gazoducs russes vers la Chine passant par la Mongolie. Si le ministre de l’Énergie russe semble confiant sur la ratification de cet accord, la Chine ne s'est, pour l’instant, pas exprimée officiellement sur la question.
Audrey Senecal, avec Reuters
Édité par Cyprien Durand-Morel