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Les empires passent et la ville demeure. Si elle n’échappe pas aux vicissitudes de l’histoire (incendies et pillages), Samarcande, installée à proximité de l’Amou-Daria, l’un des rares fleuves à irriguer cette région aride, s’enrichit et s’embellit au fil des siècles. Ville-étape sur la très lucrative Route de la soie, ville d’art et de science (au XVe siècle Ulugh Beg, petit-fils de Tamerlan, y fait construire un observatoire astronomique à la pointe de la technologie de l’époque), centre religieux où se côtoient musulmans, chrétiens, juifs, zoroastriens et manichéens, Samarcande s’impose comme le centre informel de l’Asie centrale jusqu’à la conquête russe, date à laquelle la cité est reléguée au rang de ville-garnison par les tsars.

Vers une renaissance de Samarcande ?

L’Asie centrale retrouve depuis quelques années son rôle de pivot. Les Nouvelles routes de la soie, le projet pharaonique lancé sous la présidence de Xi Jinping qui vise à établir la Chine comme première puissance économique mondiale, prévoit le développement du commerce intercontinental terrestre via les ex-républiques soviétiques, dont l’Ouzbékistan fait partie. De son côté, la Russie, après avoir un temps regardé vers l’Ouest à la chute de l’Union soviétique, se tourne résolument vers l’Est. Quant à l’Iran, à l’Inde et au Pakistan, chacun ont, à leur manière, des intérêts régionaux et des liens étroits avec la Chine et la Russie.

Ce sommet de l’OCS est l’occasion pour Samarcande de faire son retour en grâce sur la scène internationale. Genève orientale en puissance, sa situation géographique centrale et sa position de carrefour des puissances, des cultures et des aires d’influence en font, pour la Chine et ses alliées, la ville idéale pour devenir le centre d’un « nouvel ordre mondial » qui entend s’affranchir de la domination de l’Occident.

Matei Danes

Édité par Christina Genet

Ville-monde depuis l’Antiquité, Samarcande accueille le sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai. Capture d'écran Google maps. 

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