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Le 15 février 2023 marque une nouvelle date clé dans la série de scandales dans lesquels est impliqué Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF). Mercredi, l’instance a rendu son audit - débuté le 13 octobre - commandé par le ministère des Sports. Il s’agissait de rendre des comptes quant à la gouvernance de la 3F, mais aussi l'attitude du dirigeant. Le rapport a dénoncé son « comportement inapproprié vis-à-vis des femmes » via «des SMS ambigus pour certains, et à caractère clairement sexuel pour d'autres ». Conformément à la note provisoire publiée mi-janvier, les trois inspecteurs de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) ont évoqué des actes « incompatibles avec l'exercice des fonctions et l'exigence d'exemplarité qui lui est attachée ».
Tout est parti d’une enquête de So Foot, début septembre. Le magazine avait notamment révélé la teneur des SMS que Noël Le Graët avait envoyés à ses collaboratrices. S’il a toujours nié les révélations du média, l’affaire a rapidement pris une ampleur considérable, provoquant une libération de la parole en interne et la préoccupation d’Amélie Oudéa-Castera, la ministre des Sports. Le 16 septembre, elle convoquait Noël Le Graët pour aborder la situation. C’est au terme de ce rendez-vous que le lancement d’un audit a été décidé.
Une déflagration médiatique
Dès lors, les langues se sont rapidement déliées pour incriminer le président de la FFF. Le 12 octobre, la cellule d’investigation de Radio France publiait des nouveaux témoignages d’anciennes salariées de la fédération. Les personnes interrogées déploraient le comportement « inapproprié » de leur supérieur.
Au-delà des agissements de son président, la FFF a également été épinglée en raison du comportement de son ancienne directrice générale Florence Hardouin, critiquée pour son « autoritarisme déplacé » et son management « passif », selon un rapport réalisé en septembre 2020, mais qui avait été relayé par Le Monde en novembre.
Un nouveau témoignage livré par l’agente de joueurs Sonia Souid 9 janvier accablait encore plus l’octogénaire. Elle déclarait que Noël Le Graët la voyait « comme deux seins et un cul ». Elle ajoutait même : « On a l’impression que c’est le roi et que la FFF est son royaume ».
Sur le terrain, le parcours des Bleus, défaits en finale du Mondial au Qatar par l’Argentine n’a pas permis de calmer la tempête ni d’améliorer le climat ambiant. C’est même le sujet sportif qui a définitivement terni l’image du président. Le 8 janvier - veille du passage à l’antenne de Sonia Souid - il était l’invité de l’émission "l’After" sur RMC afin d’évoquer l’avenir de l’équipe de France.
« Je n’en ai rien à secouer, Zidane peut aller où il veut ! »
Au lendemain de la prolongation de Didier Deschamps jusqu’en 2026, Noël Le Graët a été questionné quant aux sollicitations supposées de Zinédine Zidane. Le champion du monde 1998, un temps annoncé comme un potentiel candidat au poste de sélectionneur, s’est vu barrer la route par les résultats de "DD".
Vindicatif et sans retenue, Le Graët déclarait : « Je n'en ai rien à secouer. Il peut aller où il veut ! Dans un grand club, une sélection, j'y crois à peine en ce qui le concerne. Si Zidane a tenté de me joindre ? Certainement pas, je ne l'aurais même pas pris au téléphone. » Des propos qui ont rapidement consterné le monde du football et suscité des réactions sidérées. Dans la foulée de cette sortie médiatique mal maîtrisée, Kylian Mbappé s’est fendu d’un tweet très critique à l’égard de son président.
Il faut aussi comprendre le rôle du contexte économique actuel. Jusqu’à très récemment, l’inflation était faible et les taux d’intérêt étaient pratiquement nuls : les investisseurs disposent d’un argent « bon marché », presque gratuit, qu’ils cherchent à placer, quitte à ne pas avoir de rentabilité à court terme.
Quel potentiel est-ce que les investisseurs ont vu dans Airbnb ?
Ils ont compris que le pouvoir de marché d’Airbnb lui permettra de former un monopole local, c’est-à-dire de contrôler une grande part du marché, et donc d’assurer une plus grande part du gâteau pour les investisseurs [Airbnb a notamment utilisé ses levées de fonds successives pour racheter des entreprises concurrentes, comme la plateforme allemande Accoleo en 2011, ou la plateforme britannique CrashPadde en 2012]. C’est à partir de là que le modèle devient viable. Avec la fin de la période Covid et la reprise du tourisme, on voit que tout concourt à ce qu’Airbnb génère finalement un profit.
Qu’est-ce que modèle dit de notre système économique ?
Quand on dit que le capitalisme ne produit que des choses rentables, c’est faux. Le capitalisme produit une quantité d’entreprises qui ne font pas de bénéfices avant des années, mais qui sont malgré tout soutenues par les investisseurs si le contexte économique est favorable. Les plateformes – Airbnb, mais aussi toutes les autres : Uber, Netflix, Amazon, etc. – se positionnent sur de nouveaux segments de marché et s’en emparent.
C’est potentiellement très rentable pour les actionnaires, mais ça a peut aussi avoir un grand nombre d’effets pervers pour la société. Pour Airbnb, on a notamment un renforcement des inégalités patrimoniales et une dégradation de la situation de l’emploi, puisque des gens achètent des appartements dans le seul but de les louer sur la plateforme, ce qui provoque une hausse des loyers.
Matei Danes
Edité par Corentin Chabot-Agnesina
La plateforme de location a publié ses résultats financiers de l’année 2022. Outre des revenus en hausse de 40%, on apprend que l’entreprise américaine a généré un profit pour la première fois de son histoire.
Face à Netflix qui investit massivement dans de nouvelles productions et Disney, installée avant Salto, qui se fonde aussi sur un catalogue d’œuvres connues et appréciées par plusieurs générations, la plateforme française semblait partir avec beaucoup de désavantages. Sans avoir réussi à atteindre le million d’abonnés, Salto dispose tout de même d’un catalogue pointu en matière de créations étrangères.
Malgré cela, le spécialiste Olivier Thuillas rappelle que personne n’est dupe : « Salto a perdu quasiment deux ans, ce n’est pas la même chose d’arriver avant ou après Disney. Et puis, les autres se bougent tout le temps. » Dans une étude de 2021 menée par l’Hadopi et le CSA sur les stratégies de développement et l’impact sur les usages des SVOD, on remarque que les pays scandinaves ont des offres capables de talonner Netflix comme Viaplay ou Videoland. « Ils ont suffisamment de poids, de reconnaissance, et surtout d’investissement », rappelle le chercheur.
Vers la fin de l’eldorado de la SVOD
Paramount +, lancée en décembre 2022, a réalisé une entrée « plus modeste » que prévu dans le paysage audiovisuel français avec un catalogue qui continue de s’étoffer au fil des semaines. Arrivée tard sur le marché, elle se voit notamment obligée de signer des accords de co-exclusivité avec Amazon, un des mastodontes de la SVOD. « Chacun revient sur son métier, le marché devient mature et il y a beaucoup d’argent à perdre », explique Olivier Thuillas.
Face à ce manque à gagner, certains préfèrent d’ailleurs retourner à un ancien modèle : « On assiste à un retour de la publicité et donc à un fonctionnement historique de l’audiovisuel. Les nouvelles plateformes reprennent d’anciennes recettes ». C’est notamment le cas pour Netflix qui a suscité une levée de boucliers à l’annonce d’une offre comprenant de la publicité. En attendant, « France TV perdait 50 millions par an », trop pour que le service choisisse de continuer à alimenter Salto. Si le projet a avorté, Olivier Thuillas n’y voit pas la fin d’un modèle français : « Salto faisait envie, ce n’était pas une aberration commerciale, mais ceux qui peuvent se développer et n’ont en réalité pas le choix, c’est Canal +. Ils ont d’ailleurs racheté OCS et les studios de production d’Orange. »
Tara Abeelack
Edité par Joffray Vasseur
En un an, l’Union européenne a débloqué plus de 50 milliards d’euros pour aider l’Ukraine, ce qui en fait son premier soutien devant les Etats-Unis. 30 milliards d’euros ont pris la forme d’une aide financière et d’un appui budgétaire. L’aide humanitaire compte pour environ 18 milliards d’euros, et l’aide militaire directe (envoi d’armes et formation des soldats ukrainiens) s’élève à un peu plus de 3 milliards d’euros. De leur côté, les Etats membres ont participé de façon individuelle à hauteur de 17 milliards d’euros depuis le mois de février 2022. Dans son discours de mercredi, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a réitéré le soutien de l’UE envers l’Ukraine, et appelé de ses vœux un nouveau paquet de sanctions et de restrictions envers la Russie qui ciblerait notamment les composants électroniques utilisés par l’armée russe.
Isalia Stieffatre
L’UE premier soutien de Kiev
En un an, l’Union européenne a débloqué plus de 50 milliards d’euros pour aider l’Ukraine, ce qui en fait son premier soutien devant les Etats-Unis. 30 milliards d’euros ont pris la forme d’une aide financière et d’un appui budgétaire. L’aide humanitaire compte pour environ 18 milliards d’euros, et l’aide militaire directe (envoi d’armes et formation des soldats ukrainiens) s’élève à un peu plus de 3 milliards d’euros. De leur côté, les Etats membres ont participé de façon individuelle à hauteur de 17 milliards d’euros depuis le mois de février 2022. Dans son discours de mercredi, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a réitéré le soutien de l’UE envers l’Ukraine, et appelé de ses vœux un nouveau paquet de sanctions et de restrictions envers la Russie qui ciblerait notamment les composants électroniques utilisés par l’armée russe.
L’UE premier soutien de Kiev
En un an, l’Union européenne a débloqué plus de 50 milliards d’euros pour aider l’Ukraine, ce qui en fait son premier soutien devant les Etats-Unis. 30 milliards d’euros ont pris la forme d’une aide financière et d’un appui budgétaire. L’aide humanitaire compte pour environ 18 milliards d’euros, et l’aide militaire directe (envoi d’armes et formation des soldats ukrainiens) s’élève à un peu plus de 3 milliards d’euros. De leur côté, les Etats membres ont participé de façon individuelle à hauteur de 17 milliards d’euros depuis le mois de février 2022. Dans son discours de mercredi, la présidente de la Commission Ursula von der Leyen a réitéré le soutien de l’UE envers l’Ukraine, et appelé de ses vœux un nouveau paquet de sanctions et de restrictions envers la Russie qui ciblerait notamment les composants électroniques utilisés par l’armée russe.
Derrière les discours rassembleurs et optimistes de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères Josep Borrell, en visite à Strasbourg ce mercredi 15 février, se cachent en effet de majeures oppositions au sein du Parlement, qui fragilisent son pouvoir de décision. Berlusconi n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui illustrent les dissensions entre députés depuis le début de la guerre en Ukraine il y a un an.
À couteaux tirés face à la livraison d'armes
À droite comme à gauche, des voix se sont élevées et s’élèvent encore pour fustiger, entre autres, les livraisons d’armes venues des Etats membres ou le soutien indéfectible affiché par l’Union européenne (UE) à Kiev. « Vous avez envoyé des casques, puis des armes et des chars en Ukraine. Moi je m’inquiète pour la paix en Europe », a déclaré Mick Wallace, membre du groupe de la Gauche (extrême gauche). Son intervention a provoqué des huées et le mot « shame » (honte) a plusieurs fois été lancé dans l’hémicycle, alors que le député irlandais affirmait que pour avoir la paix, il fallait que l’Ukraine abandonne la Crimée et que l’UE cesse ses livraisons d’armes.
Une unité introuvable
À peine quelques minutes plus tard, la députée du PPE Rasa Juknevičienė prenait la tribune pour déclarer qu’il fallait envoyer en Ukraine « tout ce dont le pays à besoin, chars et avions ». La députée lituanienne a terminé son allocution en ciblant les dirigeants européens complaisants envers la Russie : « Berlusconi est horrible, mais il n’est pas le seul : les dirigeants socialistes de Slovaquie, de Croatie, de Bulgarie [le sont aussi]. Il faut lutter contre toutes les marionnettes de Poutine chez nous. » Il y a moins d’un mois, le président croate Zoran Milanović qualifiait « d'absurde » la série de sanctions à l’encontre de la Russie et déplorait que les Etats-Unis et l’OTAN « mènent une guerre par procuration à travers l’Ukraine » contre le bloc Russe.
La rupture compliquée avec Moscou
Face à ces désaccords ouvertement affichés, le discours rassembleur d’Ursula von der Leyen en début de séance perd en signification. Certes, l’UE a su se coordonner pour apporter une aide financière et matérielle conséquente à l’Ukraine (voir encadré ci-dessous). Mais l’union affichée par les dirigeants des institutions ne peut faire oublier toute la complexité des relations entretenues par des élus et gouvernements européens avec Moscou. Jusqu’à récemment encore, l'Allemagne elle-même faisait partie de ceux qui voulaient tisser des liens commerciaux et industriels avec la Russie de Poutine.
Isalia Stieffatre
Edité par Juliette Vienot de Vaublanc