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Mercredi en fin de matinée, une dizaine de manifestants kurdes ont perturbé les débats au Parlement européen en session à Strasbourg. Les parlementaires, réunis pour débattre du Green deal, ont été évacués et les votes ont été suspendus jusqu’à 15 heures. « Les individus sont entrés dans le Parlement européen en tant que visiteurs, puis ont organisé une manifestation improvisée », a expliqué la présidente Roberta Metsola, lors de la reprise de la session parlementaire à 15 heures. « Je ne donnerai pas de publicité à leurs causes, ce n’est pas comme cela, avec la menace, que l’on obtient l’attention du Parlement européen », a-t-elle fustigé devant les applaudissements de l’hémicycle. Selon elle, « les institutions se battent pour la liberté d’expression et le droit de manifester, mais il faut respecter les règles et ne pas compromettre le débat démocratique qui a lieu dans cet hémicycle ». Les militants ont été accompagnés « hors du bâtiment, par les services de sécurité », a finalement annoncé Roberta Metsola.

Le PKK, « une organisation terroriste »

Pour le moment, le Tribunal judiciaire de Strasbourg n’a pas communiqué d’interpellation. Peu avant midi, les manifestants sont passés par dessus les rambardes des tribunes visiteurs qui surplombent l’hémicycle, portant des drapeaux à l’effigie d’Abdullah Öcalan, fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré par les États Unis, l’Union européenne, ou encore la Turquie comme « une organisation terroriste ». Les intrus ont également scandé des slogans hostiles au président turc Recep Tayyip Erdogan et menacé à plusieurs reprises de se laisser tomber dans le vide.

Un chiffre d’affaires annuel de près de 77 milliards de dollars, 5 600 employés et des dizaines de milliers de logements mis en location aux quatre coins du globe. Airbnb, la célèbre plateforme de location touristique, a parcouru un chemin considérable depuis sa création en 2008. D’une startup fondée par deux étudiants californiens, elle est passée au statut de « licorne », ces entreprises du secteur numérique pesant plus d’un milliard de dollars, puis à celui d’entreprise en position de quasi-monopole sur son segment du marché de la location touristique.

L’année 2022 a été particulièrement faste pour l’entreprise. Comme l’indique un communiqué publié mardi, Airbnb a vu son chiffre d’affaires grimper de 40% en un an, grâce à la reprise du tourisme mondial, pour atteindre 8,4 milliards de dollars. Surtout, Airbnb a généré un profit de 1,9 milliard de dollars. C’est une première en quinze ans : jusqu’à présent, ce géant américain de la location fonctionnait à perte.

  • 11 octobre 2022 – Trois rappels à l’ordre en une journée

En l’espace d’une journée, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet a rappelé à l’ordre trois députés lors de l’examen du budget. Le député de Moselle Alexandre Loubet (RN) a reçu un rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal après avoir traité de « lâche » le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Les deux autres rappels à l’ordre – simples – ont concerné quant à eux le député du Var Frédéric Boccaletti (RN), qui a traité de « communautariste » le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, et la députée Astrid Panosyan-Bouvet (Renaissance), qui a qualifié le Rassemblement National de parti « à l’ADN xénophobe ».

  • 3 novembre 2022 - « Qu’il(s) retourne(nt) en Afrique

Cette sanction d’exclusion de quinze jours de séance a été également prononcée contre le député du parti du Rassemblement National Grégoire de Fournas. En novembre dernier, l’élu a rapporté des propos jugés racistes lors d’une séance de questions au gouvernement sur le drame de l’immigration clandestine. « Qu’il(s) retourne(nt) en Afrique ! », avait-il lancé au député noir du Val d’Oise Carlos Martens Bilongo (LFI). En plus de son exclusion des bancs du Palais-Bourbon, il avait été privé de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois.

Mathilde Abel, doctorante en économie à la Sorbonne Nouvelle, spécialiste des enjeux numériques et de l'économie de plateformes, revient pour Cuej.Info sur le modèle économique si particulier d’Airbnb et des plateformes numériques.

Comment fonctionne Airbnb ?

Airbnb est une entreprise bien particulière : c’est une plateforme numérique qui se positionne sur un marché biface, c’est-à-dire qu’elle fait le lien entre deux catégories d’acteurs économiques. En l’occurrence, ceux qui cherchent à mettre à disposition un logement et ceux qui désirent en louer un.

À partir de là, plusieurs modèles économiques peuvent se former. Ça peut être la collecte d’une commission, comme c’est le cas de Airbnb, mais ça peut aussi être un abonnement, ou un modèle publicitaire, par exemple. Surtout, le numérique permet de croiser ces modèles : Airbnb propose par exemple des services de guide touristique.

Pourquoi est-ce que les investisseurs ont fait confiance à Airbnb pendant 15 ans alors que l’entreprise ne dégageait pas de profit ?

Il faut bien faire la différence entre les bénéfices générés par l’entreprise et les dividendes qu’elle verse aux actionnaires. Ce que recherchent les investisseurs, c’est moins la rente – les dividendes versés par l’entreprise – que son « pouvoir de marché », c’est-à-dire sa capacité à être concurrentielle et à s’imposer dans les usages. Dans le cas d’Airbnb, c’est son interface numérique qui séduit, du fait de sa capacité à mettre facilement les acteurs en relation.

L’Assemblée nationale est-elle en passe de se « zadifier » comme le soutient Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale ? Dans une tribune publiée mardi 14 février dans Le Figaro, elle a appelé à la bonne tenue des débats dans l’hémicycle. Pour cause, la reprise de l’examen de la réforme des retraites a suscité plusieurs altercations à l’Assemblée.

Déjà deux exclusions temporaires de députés en trois mois, et un député de La France Insoumise (LFI) sanctionné encore ce lundi 13 février pour des propos dans l’hémicycle. Une violence qui ne cesse de s’accentuer au fil des législatures. Au total, il y a eu autant de sanctions depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir en 2017 (25) que durant toute la Ve République de 1958 à nos jours (23).

Encore du remous sur les retraites

Les députés sont soumis à la « loi intérieure », c’est-à-dire le Règlement de l’Assemblée nationale. S’ils ne le respectent pas, les élus encourent des sanctions pouvant aller du simple rappel à l’ordre à la censure avec exclusion temporaire, la plus sévère dans l’échelle disciplinaire.

La plus récente remonte au lundi 13 février. Lors de la reprise de l’examen de l’épineux projet de réforme des retraites, le député des Hauts-de-Seine Aurélien Saintoul (LFI) a accusé le ministre du Travail, Olivier Dussopt (Renaissance), d’être un « imposteur » et un « assassin » au sujet du nombre de morts au travail. Conséquence ? La suspension de la séance et surtout l’indignation de tous les autres partis politiques face à de tels propos. Si l'élu a fini par présenter ses excuses, il a été sanctionné d'un « rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal », c’est-à-dire la privation pendant un mois d'un quart de son indemnité parlementaire.

En réaction à la multiplication de ses sanctions, une réflexion plus générale sur le règlement punitif du Palais-Bourbon se pose. « On pourrait très bien réfléchir à l'échelle des sanctions », a déclaré la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Si le record d’exclusions temporaires est atteint sous cette législature, retour sur les escarmouches et les comportements sanctionnés les plus marquants de ces dernières années.

C'est une première depuis 1987, année de la privatisation de TF1 et de l'arrivée de M6 sur le sixième réseau hertzien : les deux groupes doivent défendre leur renouvellement. Jusqu'ici, ces pionniers de la TNT avaient bénéficié d'un renouvellement sans appel à candidatures et en contrepartie d'engagements auprès de l’Arcom. Xavier Niel, actionnaire du groupe Le Monde, de Nice-Matin, de France-Antilles et de L’informé, se dresse cette fois sur leur chemin.

Ce mercredi, chaque protagoniste a été auditionné par le régulateur des médias afin de faire valoir son projet. Par quoi l’homme d’affaires veut-il remplacer M6 ? Par « SIX », un projet de chaîne porté par la société NJJ Projet 5523, filiale de sa holding personnelle. « Ce projet ambitieux ne peut être développé que dans les premiers » canaux des chaînes TNT, affirmait la société dans un communiqué, fin janvier. Et Maxime Lombardini, son président, précisait à l’AFP qu’« un nouvel entrant créera une nouvelle dynamique » face à des chaînes historiques « qui proposent souvent les mêmes programmes depuis des années ».

Dynamiter la télé par la création

Par deux fois déjà, Xavier Niel a tenté de s’imposer sur le canal numéro 6 de la TNT. En mai 2021, il déposait une offre auprès de Bertelsmann, le groupe allemand propriétaire de M6, qui avait finalement préféré se tourner vers TF1. En octobre 2022, après l’échec de fusion des deux groupes, le magnat des médias revient à la charge. Il s’allie à MediaForEurop, le groupe de télévision fondé par Silvio Berlusconi, pour proposer une nouvelle offre de rachat qui se solde par un deuxième échec quand Bertelsmann décide finalement de ne pas vendre.

Retour donc à sa troisième – et dernière ? – tentative, mercredi 15 février. Patron d'Iliad, maison mère de l'opérateur télécom Free, Xavier Niel s’est engouffré depuis ses débuts dans les télécoms et Internet. Comme il l’a déjà fait dans ces deux secteurs, le milliardaire souhaite dynamiter le paysage audiovisuel français. Une révolution qui passe par la création. Lors de son audition, selon l’AFP, Xavier Niel s’est engagé à diffuser « plus de création française originale en prime time », en lui consacrant deux soirées par semaine. Si l’homme d’affaires est un des pionniers du web en France avec ses investissements dans Worldnet en 1995, premier fournisseur d'accès à Internet grand public français, et l’inventeur de la « box Internet » avec la création de Free en 1999, il est aussi bien installé dans le monde de l’audiovisuel. Le milliardaire est le co-fondateur du groupe Mediawan. Une société de production de films, de séries et d’émissions télé, derrière notamment les succès du film Bac Nord ou de la série Dix pour Cent.

Même s’il ne parvenait pas à décrocher son créneau télévisuel, la ténacité de Xavier Niel pourrait mettre la pression sur Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe M6, en l’obligeant à augmenter ses investissements dans la création. « Si M6 investit plus d’argent dans la production, il y gagnera indirectement, en tant qu’actionnaire de la société de production Mediawan. Ces investissements supplémentaires pourraient, en outre, rogner un peu la marge du groupe M6 », détaille un proche du dossier, interrogé par le Figaro.

Faire passer les gens avant l’argent

Xavier Niel est décrit par de nombreux observateurs comme le « Robin des Bois » des télécoms au service du pouvoir d’achat des consommateurs, particulièrement lors du lancement du forfait mobile à deux euros ou comme il a aussi pu le faire par le passé en entrant au capital du journal Le Monde en 2010, quotidien qui était en train de couler et qui devient aujourd’hui de nouveau bénéficiaire. Ces exemples font de lui un milliardaire à part. Et il souhaite à nouveau jouer ce rôle, à la télé cette fois.

« Nous voulons créer un nouveau média généraliste qui fait passer le téléspectateur avant les annonceurs. Nous voulons redonner la liberté aux téléspectateurs, comme nous l’avons fait avec Free », explique-t-il. Moins de pub, plus d’infos et de programmes inédits. Le patron de presse a résumé son projet avec une formule choc : « faire passer les gens avant l'argent ». Utopie ou fausses promesses ? « Il peut très bien faire semblant d’oublier que le rôle d’une chaîne privée, c’est d’être une entreprise rentable, pas le sponsor de la production », tacle auprès du Figaro un dirigeant de l’audiovisuel français.

Xavier Niel n’a, sur le papier, que très peu de chances d’obtenir son créneau sur la 6. En 2025, d’autres renouvellements de canaux sont prévus, dont ceux de CNews et de C8. Dans un communiqué, le 24 janvier, sa société NJJ n’envisageait « pas de renouveler son intérêt en 2025 lors d'autres appels aux candidatures sauf pour compléter son portefeuille de chaînes en cas de succès lors de la procédure ».

 

Corentin Chabot-Agnesina

Edité par Christina Genet

 

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