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Lorsque l’on pénètre au 78, rue de la Plaine des Bouchers, rien n’évoque des chantiers d’hydrogène vert. Seul un œil averti remarquera les copeaux et sciures de bois qui s’amoncellent près d’une zone interdite au public. Il s’agit du bois de “la Forêt-Noire et des Vosges qui présentent un grand potentiel”, détaille l’ingénieur Julien Frey.
R-Hynoca est la première station de production au monde d’hydrogène vert à partir de biomasse locale. Ce projet est porté par l’association du Réseau Gaz de Strasbourg (R-GDS) et de Haffner Energy, associés depuis quatre ans pour promouvoir cette énergie renouvelable. Avec ce chantier “démonstrateur”, Christian Bestien, directeur général adjoint de Haffner Energy, veut “montrer que le procédé fonctionne”.
La gare Krimmeri : deux voies, deux usages
Deux autres chantiers
Juste en face de R-Hynoca, R-GDS a inauguré cet été la plateforme R-Hyfie, une infrastructure d'expérimentation et de formation à l’hydrogène. Si l'hydrogène est un gaz puissant qui a permis de propulser la fusée Ariane, il se maîtrise difficilement. C’est pourquoi les pompiers du Bas-Rhin viennent s’entraîner à éteindre des incendies provoqués par des fuites de gaz. “Ce n’est pas plus compliqué, fait remarquer le lieutenant-colonel Pierre-Jean Cheze, c’est surtout un gaz avec une large plage d’explosivité dont la flamme est invisible à l'œil nu.” Le personnel R-GDS y apprend aussi à raccorder les réseaux, à s’assurer du fonctionnement du matériel et à repérer les fuites.
Un peu plus loin, R-GDS se projette aussi dans la distribution avec la construction d’une plateforme multi-énergies lancée il y a deux mois. Elle distribuera l’hydrogène produit sur place, du gaz naturel comprimé (GNC) ainsi que deux points de recharge électrique, notamment à destination des poids lourds.
Le bruit répété de la foreuse au stade de la Meinau n’empêche pas les boulistes d’occuper le parc de l’Extenwoerthfeld depuis plus d’une heure. "On se donne rendez-vous, été comme hiver, à 14 h pétantes", affirme Nicole. À deux pas du Rhin Tortu, Krimmeri en alsacien, les retraités des quartiers de la Meinau et de Neudorf jouent hors club, entre passionnés.
Bien équipés, ils récupèrent leurs boules à l’aide de ramasseurs magnétiques. Ils se placent au centre d’un cerceau jaune, pointent tour à tour sous le regard attentif de leurs adversaires et se taquinent à mesure que la boule se rapproche du cochonnet. Deux cents mètres plus loin, les aires de jeux, elles, sont tristement vides. En ce mois de novembre, aucun enfant n’a eu le cœur à glisser le long des toboggans ou à se balancer sur les jeux à ressort.
Répartition des biens de Jean-Marc Kohlmann à la Plaine des Bouchers © Léa Bouquet et Yanis Drouin
La zone de la Plaine des Bouchers se transforme avec des chantiers de fabrication et d'expérimentation d’hydrogène vert. Un pari sur le futur séduisant pour les investisseurs… qui reste loin d’être gagné.
Le vendredi, jour de prière, de nombreux visiteurs poussent le petit portail marron du cimetière public musulman, non loin du lac du Baggersee. Certains arrivent seuls, des roses blanches à la main, d’autres viennent entre mères et filles. En sortant, quelques-uns vont prier à la Mosquée de la Fraternité sur le trottoir d’en face. Grâce à la particularité du droit local d’Alsace-Moselle, les musulmans strasbourgeois ont depuis 2012 un endroit qui leur est réservé pour se faire inhumer : le cimetière public musulman de la Meinau.
Parmi ces visiteurs, Jalila Bekhouche, résidante du Neuhof, vient se recueillir sur la tombe de son père décédé en décembre 2022. Dans ses dernières volontés, ce dernier a laissé la décision à ses proches de rapatrier ou non son corps au Maroc. "On a toute notre famille ici. On a fait ce choix pour nous", justifie-t-elle.