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Le Premier ministre Antonio Costa est venu s'exprimer sur le futur de l'euro © Mado Oblin

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Luis de Guindos Jurado a été élu au poste de vice-président de la Banque centrale européenne © Phœbé Humbertjean

Le Parlement européen a soutenu par une majorité très courte (331 votes pour, 306 contre, et 64 abstentions), mercredi 14 mars la nomination de Luis de Guindos Jurado au poste de vice- président de la Banque centrale européenne (BCE). Il était le seul candidat encore en lice après le retrait de la candidature de l'Irlandais Philip Lane.

La nomination de l'ancien ministre espagnol de l'Economie et de l'Industrie à ce poste doit être confirmée directement par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, les 22 et 23 mars prochain à Bruxelles.

Luis de Guindos Jurado, 58 ans, diplômé en sciences économiques, membre du Parti populaire (PPE) était le gouverneur du mécanisme européen de stabilité du Fonds monétaire international depuis 2012. C'est la première fois qu'un ministre passe directement d'un gouvernement à la direction de la BCE. Cette nomination, très politique, a provoqué les protestations d'une partie de la gauche. Son mandat d'une durée de huit ans débutera le 1er juin.

Shaza Maddad

Indignation unanime dans l'hémicycle

Un avis loin d’être partagé par les parlementaires européens. Si certains ont évité de s’attarder sur le personnage de Selmayr, d’autres n’ont pas hésité à mettre en garde contre  un « fanatique », un « homme sombre », ou encore « un énième Allemand placé à un poste sensible qui va consacrer la suprématie des bureaucrates sur les politiques. »

Même certains membres du groupe PPE (Parti Populaire européen, droite), dont Selmayr est proche, ont exprimé leur mécontentement. « Au sein de nos institutions, les nominations aux postes de la haute administration doivent se faire de manière transparente et juste, en suivant les règles de procédures, et non pas derrière des portes closes ou grâce à de petits arrangements entre amis », a dénoncé l'eurodéputée Françoise Grossetête (PPE).

Les opposants à la promotion de Martin Selmayr reprochent à Jean-Claude Juncker d’avoir méprisé les règles en procédant à une nomination expresse et pas assez transparente. Agé de 47 ans, l’Allemand a rapidement gravi les échelons au sein de l’Union européenne. Juriste de formation, il a intégré la Banque centrale européenne de 1998 à 2000. Neuf ans après, il retrouve l’UE en occupant le poste de porte-parole puis de chef de cabinet de la commissaire luxembourgeoise Viviane Reding. En 2014, il mène avec succès la campagne de Jean-Claude Juncker et devient directeur de son cabinet.

Un eurodéputé socialiste démissionne

Jean-Paul Denanot, eurodéputé socialiste de la circonscription Centre-Massif central, a annoncé dans un communiqué qu’il démissionnait de son mandat. L’ancien président de la région Limousin avait été élu député en 2014. A 73 ans, il quitte la vie politique et laisse son siège à sa suppléante Karine Gloanec-Maurin. Sa démission sera effective le 11 juin.

Marianne Naquet

Le premier ministre portugais défend la zone euro

« La stabilisation de la zone euro est la première condition pour que l'Union européenne ait un futur ». Invité au Parlement ce mercredi 14 mars, le Premier ministre portugais António Costa a affirmé que l'Union économique et monétaire constitue le projet le plus urgent à consolider. Il a toutefois précisé que la zone euro ne doit pas se contenter d'être un mécanisme de transfert de fonds ni un regroupement d'économies en compétition les unes contre les autres. 

Ayla Nardelli

Rencontres secrètes entre des députés et des hauts-fonctionnaires nord-coréens

Des eurodéputés ont rencontré à 14 reprises en secret des fonctionnaires nord-coréens, a révélé le président de la délégation du Parlement pour les relations avec la péninsule coréenne Nirj Deva (CRE, conservateurs) mercredi 14 mars au Parlement. « Nous pouvons participer aux négociations entre la Corée du Nord et les Etats-Unis grâce à notre connaissance des parties prenantes », a-t-il précisé. Les relations entre les deux pays ont pris un nouveau tour depuis que Donald Trump a accepté le 9 mars une rencontre avec Kim Jong-Un. L'eurodéputé a assuré que des ministres nord-coréens seront accueillis en Europe à une date non-communiquée par mesure de sécurité.  

Juliette Mariage

45 millions d’euros pour la Géorgie

Mercredi 14 mars, le Parlement européen a validé l’attribution d’une aide financière de 45 millions d’euros à la Géorgie (dont 35 millions sous forme de prêt et 10 millions sous forme de dons). Depuis 2008, ce pays a bénéficié par deux fois d’aides à hauteur de 46 millions d’euros de la part de l’Union. Cette enveloppe est destinée à soutenir la croissance de la Georgie qui peine à se stabiliser. Pour en bénéficier, elle doit poursuivre ses efforts dans la gestion démocratique du pays en soutenant les droits de l’homme.

Mado Oblin

 

Le Parlement européen a adopté une série de mesures contre le harcèlement sexuel pour protéger ses propres collaborateurs.

Le Bureau de la présidence, instance qui fixe les règles du fonctionnement du Parlement européen, a adopté lundi 12 mars de nouvelles mesures contre le harcèlement sexuel. Les victimes pourront désormais adresser leur plainte à une équipe spéciale composée de fonctionnaires. Celle-ci aura pour rôle de faire suivre ces plaintes jusqu’au comité chargé du respect du code de conduite des députés, des assistants et des fonctionnaires.

Jusqu’ici, les victimes de harcèlement devaient directement s’adresser à ce comité, désormais formé de trois députés, deux assistants parlementaires et un fonctionnaire. Ce groupe sera désormais renforcé par un assistant parlementaire supplémentaire.

La décision du Bureau intervient alors qu’une pétition a été remise le même jour au président du Parlement, Antonio Tajani, par les députés Terry Reintke (Verts/ALE),  Edouard Martin et Elly Schlein (S&D, sociaux-démocrates). Signé par 130 000 personnes, le document exige la création d’une commission anti-harcèlement « indépendante et impartiale » qui « ne reproduise pas les structures internes du pouvoir en ayant en son sein des eurodéputés » et où les victimes pourraient déposer leur plainte sans crainte.

La pétition préconise également la mise en place d’une formation obligatoire sur le harcèlement sexuel et l’intimidation, et une autre sur les droits des fonctionnaires. Mais les eurodéputés à l’origine de ce document n’ont pas obtenu gain de cause sur ces points.

Terry Reintke veut croire que cette mesure contribuera à la lutte contre le harcèlement.  « J’espère qu’on a créé quelque chose qui donne aux victimes de harcèlement sexuel le pouvoir d’agir. Il est temps que ces choses se dévoilent, a-t-il déclaré. Le changement arrivera seulement si on en parle ouvertement. »

Konstantin Manenkov

Le Parlement a chargé la commission du contrôle budgétaire d’enquêter sur cette promotion controversée. Les eurodéputés cherchent ainsi à faire pression sur Juncker en utilisant la décharge budgétaire. Cette procédure permet au Parlement, en cas d’anomalie détectée par cette commission d'enquête, de refuser ou d’ajourner la décharge budgétaire de la Commission européenne.

La menace de motion de censure plane sur la Commission 

Par le passé, le Parlement a utilisé cette technique à deux reprises. La première fois en 1984. La deuxième fois en 1998, obligeant la Commission Santer à démissionner un an plus tard. A l’époque, la Française Edith Cresson, alors commissaire en charge de la recherche, était visée par des allégations de favoritisme, tandis que l’Espagnol Manuel Marin, commissaire en charge des affaires extérieures, était accusé de fraude dans l’aide humanitaire.

« L’idée est de dire à la Commission européenne : vous n’êtes pas assez transparents dans vos démarches et donc vous dépensez l’argent d’une manière illégale », explique Indrek Tarand, député estonien du groupe les Verts/ Alliance libre européenne et vice-président de la commission du contrôle budgétaire. Je n’ai jamais vécu ce scénario durant mes neuf ans au Parlement, mais théoriquement, et selon les traditions, quelqu’un devra démissionner si le budget est ajourné ou refusé. »

Une première réunion est prévue les 19 et 20 mars, puis une résolution sera votée lors de la plénière d’avril. « Cette résolution sera un message politique pour rappeler à la Commission européenne qu’elle doit respecter les règles », indique Bart Staes (groupe des Verts/ Alliance libre européenne), membre de la commission du contrôle budgétaire, tout en assurant qu’une motion de censure est une piste envisageable par la suite. Pour être adoptée, une motion de censure doit recueillir les deux tiers des suffrages exprimés lors du vote. La Commission est alors obligée de démissionner en bloc. Mais cette procédure n’a jusqu’alors jamais abouti.

Louay Kerdouss et Shaza Al Maddad 

La nomination expresse et peu transparente de Martin Selmayr au poste de secrétaire général de la Commission européenne irrite les eurodéputés. Ils ouvrent une enquête pour favoritisme.

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L'eurodéputé Dennis De Jong du groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne, à l'origine de la demande du débat sur la nomination de Martin Selmayr. © Phœbé Humbertjean 

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Günther Oettinger, commissaire en charge des ressources humaines, défendant la nomination de Martin Selmayr devant des eurodéputés, lundi 12 mars. ©  Phœbé Humbertjean 

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