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Pourquoi l’Union européenne souhaite-t-elle moderniser le droit d'auteur ?
La dernière législation sur les règles des droits d’auteur dans l’espace numérique date de 2001. Internet est depuis devenu le principal vecteur de diffusion de musiques et de vidéos. La directive devrait permettre aux auteurs, aux artistes et éditeurs d’être mieux protégés et d’obtenir une meilleure négociation de leurs droits.
Que va changer la directive européenne ?
Les internautes pourront continuer de partager librement du contenu, tels que les liens-textes et les extraits très courts, sur les réseaux sociaux et les sites Web. Les plateformes Internet, comme YouTube ou Google News, devront quant à elles verser une meilleure rémunération pour le travail des artistes et des journalistes. L’eurodéputé français Marc Joulaud (PPE, chrétiens-démocrates) s’en réjouit « L’époque où les plateformes ne rendaient de compte à personne est révolue, elles ont une responsabilité vis-à-vis de notre société ».
Ses paroles étaient attendues dans l’hémicycle strasbourgeois, tant son gouvernement de coalition est controversé. En effet, la politique de la Ligue (extrême-droite) de Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur, et du Mouvement Cinq-Étoiles (anti-système) du ministre du développement économique, Luigi Di Maio, ne suit pas les lignes politiques majoritaires du Parlement européen. De quoi provoquer des tensions, notamment au sujet de la fermeture des ports italiens aux navires de migrants ou à l’égard du respect des critères budgétaires imposés par l’UE.
Bras de fer
Sans surprise, le débat avec les eurodéputés a tourné au bras de fer. Les députées italiennes, membres des partis du gouvernement, Mara Bizzotto (ENL, extrême-droite) et Laura Agea (EFDD, souverainistes) ont soutenu le Premier ministre italien. « Vous êtes le premier gouvernement qui ne plie pas, qui a le courage de dire non à Bruxelles », a salué la première.
Mercredi 13 février, une résolution dénonçant le recul du droit des femmes en Europe a été adoptée par le Parlement européen. Parmi les thèmes abordés, l'avortement. Edouard Martin, eurodéputé socialiste français, alerte sur le recul de ce droit.
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est-elle menacée au sein de l’Union européenne ?
La liberté des femmes à disposer de leur corps est attaquée. En Espagne, il y a quelques années, le gouvernement de Mariano Rajoy a tenté de passer une loi qui remet en cause l’IVG. En Italie, c’est la clause de conscience des médecins qui bloque l’accès à l’avortement. En Sicile, il n’y a plus qu’un médecin qui le pratique. Cela créé des inégalités entre les femmes, celles plus riches qui avortent dans un autre pays, et celles qui le font de manière non encadrée, plus dangereuse. Aucun pays n’est épargné.
Comment expliquer le recul de ce droit ?
Il y a un retour du religieux dans la sphère politique. A la commission des droits des femmes du Parlement européen, où je siège, je sens une pression de la part des députés issus de partis catholiques, par exemple de Pologne ou de Roumanie.
Quelles solutions peut proposer l’Union européenne ?
On peut durcir la législation. La Commission européenne doit mettre la pression sur les États. Nous devrions donner plus de fonds aux ONG féministes. Nous devons nous opposer aux associations qui luttent contre le droit des femmes, qui ont un accès facile aux élus. L’Europe est parfois à plusieurs vitesses. Elle ne doit pas l’être sur la question de l’égalité entre les genres.
Judith Barbe
L’intelligence artificielle pourrait bouleverser le monde du travail. Le Parlement européen a tenté, lundi 11 février, de dessiner les premières lignes d’une politique européenne en la matière.
Une osculation médicale par un robot-médecin, une livraison de courrier par un véhicule autonome : de nombreux secteurs pourraient être bouleversés à l'avenir par l’Intelligence Artificielle (IA). Ashley Fox, eurodéputé britannique (ECR, conservateurs), a présenté au Parlement européen, lundi 11 février, ses réflexions sur la future politique européenne en la matière. Son rapport, adopté mardi par ses collègues, recommande notamment de « se concentrer sur la reconversion des travailleurs les plus touchés » par l’IA, et « d’inclure des compétences numériques dès l’enseignement fondamental » dans les écoles.
« Certains emplois seront remplacés mais de nouveaux seront créés. Il faudra un bon nombre d’années avant de voir les bénéfices de mes propositions », a assuré Ashley Fox dans l’hémicycle. Pour l'eurodéputé lituanien Algirdas Saudargas, qui a suivi le dossier pour e groupe PPE (chrétien démocrate): « Ce qui sera crucial, c’est la coopération entre les travailleurs et l’intelligence artificielle », justifiant ainsi l’effort de formation recommandé par le rapport.
A gauche, plusieurs eurodéputés se sont abstenus, regrettant l’absence de proposition concernant la redistribution des bénéfices permis par l’IA. Selon l’eurodéputé portugais Joao Ferreira (GUE, gauche antilibérale), les gains de productivité devraient permettre « l’augmentation des salaires et une vie meilleure pour les travailleurs », en les déchargeant de tâches répétitives.
Hugo Bossard