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L'un des objectifs du texte : mettre à disposition des fontaines à eau dans toutes les villes © Héloïse Lévêque

9 millions

C’est le nombre de personnes qui ont participé au programme Erasmus les 30 dernières années. L’Union européenne espère atteindre les 12 millions de participants d’ici 2027.

41,1 milliards d’euros

C’est le nouveau budget alloué au programme d’échanges. Il est aujourd’hui de 14 milliards d’euros.

39 %

C’est le nombre d’étudiants Erasmus boursiers sur critères sociaux en 2018. L’UE espère démocratiser davantage le programme, avec notamment la mise en place d’un nouveau fonds.

De plus, pour le rapporteur et eurodéputé français Michel Dantin (PPE, chrétiens démocrates), être trop strict sur le contrôle de l’eau pourrait contraindre les distributeurs à augmenter les coûts. Tout en défendant une réglementation de la qualité de l’eau au niveau européen, la directive concède des marges de manoeuvre aux États membres et aux distributeurs sur le sujet des microplastiques et des perturbateurs endocriniens. L'eurodéputée irlandaise (Lynn Boylan, gauche antilibérale) pointe le risque d’une application « à la carte » : « Chaque Etat va pouvoir choisir comment fonctionner. Or il faudrait un changement systémique des pratiques. »

La nouvelle directive va tout de même obliger les distributeurs à plus de transparence : ils devront désormais publier sur leur site la composition exacte de l’eau proposée. Une mesure qui devrait permettre aux citoyens d’avoir une meilleure information sur leur consommation. C’est d’ailleurs la volonté de Michel Dantin : « Nous souhaitons développer la responsabilisation du consommateur. » La transparence ne va cependant pas assez loin pour certains eurodéputés qui auraient aimé que soit également indiqué le lieu de traitement de l’eau.

Bataille de procédure

Tel n’était pas l’avis d’un groupe de députés, principalement issus de pays de l’Est de l’Union européenne. Dès lundi, ils demandent en plénière à retirer le Paquet mobilité de l’agenda hebdomadaire du Parlement européen. Maintenu à deux voix près, le texte fait alors l’objet d’une avalanche d’amendements (près de 1600). Devant l’impossibilité de les traduire en temps et en heure, le Président du Parlement européen, Antonio Tajani, doit se résoudre à reporter le vote. Le Paquet mobilité retourne donc en commission parlementaire pour que le nombre d’amendements soit réduit et que les députés soient en mesure de se prononcer à leur sujet lors de la prochaine session plénière d’avril.

Si certains déplorent ce nouveau report, d’autres s’en réjouissent : « Ce sera au prochain Parlement élu en mai de retourner à la table des négociations, estime Andor Deli, eurodéputé hongrois (PPE, démocrates-chrétiens). Nous n’avons ni le temps ni le calme nécessaires pour le faire aujourd'hui. » Ni l’envie de faire des compromis, regrettent ceux qui auraient aimé adopter le texte dès cette semaine. « À deux mois de l’échéance électorale, analyse Isaskun Bilbao Barandica, députée espagnole (ALDE, libéraux), l’attitude et les positions des parlementaires sont totalement conditionnées par les élections européennes. » La bataille du transport routier ne fait que commencer.

Pauline Dumortier et Nicolas Massol

 

Le programme d’échanges favorisera également de nouveaux secteurs comme le sport. Au Parlement européen, les nouvelles orientations d'Erasmus ont fait l'objet d'un large consensus pour ce que l’eurodéputé italien Ignazio Corrao (ELDD, eurosceptiques) appelle « la meilleure expérience de citoyenneté européenne ». Les parlementaires n’ont plus qu’à convaincre les Etats membres de valider cette nouvelle mouture du célèbre programme européen d'ici 2021.

 

Stacy Petit

Les directives sur le transport visent aussi à lutter contre les entreprises qui installent fictivement leur siège social dans des pays où la main d’œuvre est moins chère pour gagner en compétitivité. « Il ne faut pas figer l’opposition Est-Ouest, estime Marie-Pierre Vieu, députée française (GUE, gauche anticapitaliste). Des pays comme la France et l’Allemagne profitent des sociétés boîtes aux lettres. » Pour elle, « l’harmonisation sociale doit se faire par le haut ».

En France, l’accord est plutôt bien reçu au sein de la profession : « Nous sommes satisfaits à 90% du Paquet mobilité » déclare Florence Berthelot, déléguée générale de la Fédération nationale des transports routiers, qui représente les entreprises du secteur en France. Même son de cloche du côté de Fred Rouaux, délégué syndical de la CFDT, adhérente de la Fédération européenne des travailleurs des transports : « Le texte n’est pas parfait mais il faut qu’il soit voté au plus vite pour qu’on avance. »

 

L'eurodéputé français Michel Dantin (PPE, chrétiens démocrates) a défendu pour la seconde fois la directive sur l'eau potable au Parlement européen © Benjamin Martinez

Mardi 26 mars, des syndicats de routiers manifestent devant le Parlement européen pour faire voter le paquet mobilité. © Nicolas Massol

C’est un nouveau rebondissement pour ce Paquet mobilité qui suscite la controverse depuis que la Commission européenne l’a mis sur la table, en juin 2017. Adopté en commission parlementaire mais rejeté en plénière par les eurodéputés en juillet 2018, il a finalement fait l’objet d’un accord entre les États membres en décembre 2018. Au forceps : 9 pays y étaient opposés - principalement à l’Est.

Fracture Est-Ouest

Car sur le sujet du transport routier, la ligne de fracture est avant tout géographique. « L’Europe de l’Ouest cherche à limiter l’accès au marché à des pays trop compétitifs pour elle », dénonce Boguslaw Liberadzki, eurodéputé polonais (S&D, sociaux-démocrates). « Dans mon pays, le secteur des transports routiers représente 17% du PIB, abonde Ilhan Kyuchyuk, eurodéputé bulgare (ALDE, libéraux), ces mesures entraîneraient la faillite de centaines de PME ! ». « Vous voulez sacrifier les conditions de travail des routiers sur l’autel d’intérêts nationaux ! »,  leur rétorque l'eurodéputé française Karima Delli (Les Verts), présidente de la Commission transport.

Le paquet mobilité entend améliorer les conditions de travail des chauffeurs routiers et introduire des mesures de contrôle dans ce secteur jusqu’à présent peu réglementé. Une de ses mesures phares : l’interdiction du repos hebdomadaire en cabine. « On parle de femmes et d'hommes qui, pour leur travail, doivent dormir sur des parkings, loin de leur famille. C’est une forme moderne d'esclavage » s’indigne Karima Delli. Les règles régissant le travail détaché - la possibilité de travailler temporairement dans un autre pays que le sien - devraient aussi désormais pouvoir s’appliquer au transport routier. Mais sous conditions : les opérations bilatérales - un aller-retour d’un État membre à un autre - en seraient toujours exclues. Quant au cabotage - la possibilité pour des entreprises de transport de faire des opérations dans un autre pays -, il resterait possible mais serait mieux encadré.

Déjà adopté en octobre 2018, le dossier avait été gelé par quelques États au sein du Conseil de l’Union Européenne. Finalement remis à l’ordre du jour, il a été voté pour la seconde fois, ce jeudi, afin de montrer la détermination du Parlement à avancer sur ce dossier avant les élections européennes du mois de mai.

Une eau plus propre

La directive sur l’eau potable avait, selon le Parlement, besoin d’une mise à jour pour la mettre en conformité avec les normes sanitaires de l’OMS. La réforme établit un meilleur contrôle de la qualité de l’eau et s’attaque à plusieurs produits néfastes. Le seuil maximum de plomb toléré dans l'eau va ainsi être réduit de moitié. Les taux de bactéries nocives feront également l’objet d’une surveillance accrue. Ces mesures ont fait largement consensus au consensus au Parlement.

C’est au sujet des perturbateurs endocriniens et des microplastiques que cela se corse. La directive adoptée évoque les deux substances mais n’impose pas de contrôles systématiques, leur dangerosité n’étant pas reconnue officiellement par l’OMS.

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