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Ce lundi débute le procès de l'incendie accidentel du Cuba Libre. En 2016, 14 personnes avaient trouvé la mort dans ce bar de Rouen, non conforme aux règles de sécurité.

 

 

Que s'est-il passé ?

Il est plus de minuit, le 6 octobre 2016, et la fête bat son plein dans le sous-sol du bar rouennais du Cuba Libre. Ophélie célèbre ses vingt ans, avec une quinzaine d'amis. L'une d'entre eux prend à l'étage le gâteau d'anniversaire, couvert de longues bougies. Elle descend l'escalier étroit et bas de plafond qui mène au sous-sol. Les murs prennent feu : la plupart des invités se ruent alors vers l'issue de secours, mais la porte est verrouillée. Six personnes parviennent à s'enfuir par les escaliers, gravement blessées par les flammes. D'autres tentent de se réfugier dans le fumoir, mais ils ne réchapperont pas aux fumées toxiques. Au total, 13 personnes, entre 18 et 41 ans, meurent dans l'incendie. Une quatorzième personne décède un mois plus-tard à l’hôpital.

 

Quelles sont les peines encourues ?

Les deux frères gérants du Cuba Libre, Nacer et Amirouche Boutrif, encourent des peines de cinq ans de prison et 76 500 euros d'amende. Ils comparaissent au tribunal correctionnel de Rouen pour homicides involontaires et blessures « par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité» . Pendant l'enquête, en 2016, les deux prévenus ont reconnu leur responsabilité, comme le rapporte le Parisien : « Tout est de ma faute », aurait déclaré Nacer Boutrif en pleurs, selon une source judiciaire. Lors de son procès-verbal, son frère Amirouche a assuré qu'il aurait « préféré mourir » avec les victimes. Tous deux ont reconnu des négligences dans la gestion de leur établissement.

 

Quelles défaillances ont provoqué l'incendie ?

L'enquête judiciaire a relevé de graves manquements aux normes de sécurité dans le bar du Cuba Libre. Le sous-sol, aménagé en piste de danse, n'était d'abord pas déclaré aux autorités. Les murs avaient été recouverts d'une mousse insonorisante : très inflammable, elle a propagé l'incendie à toute vitesse. Les expertises ont également pointé du doigt la faible hauteur des plafonds, l'utilisation de bougies longues et l'absence d'un système de désenfumage et d'alarme.

 

Qu'attendent les familles des victimes ?

Avec sept jours d'audience, le procès mobilise une vingtaine d'avocats, et 140 personnes portées partie civile. Certains parents de victimes y voient une manière de faire leur deuil. D'autres estiment que l'incendie n'était pas un accident, même s'ils n'ont pas demandé la requalification des faits en homicides volontaires. Rémy Hubert, père du jeune DJ décédé dans le sous-sol du bar, affirmait ce matin sur RMC : « C'est un accident provoqué, puisque tout était là pour que ça s'enflamme. Il manquait l'étincelle qui devait arriver un jour, et elle est arrivée (...) ».

 

Quel rôle joue la mairie ?

Plusieurs familles mettent aussi en cause la mairie de Rouen. Les deux gérants du bar n'avaient pas déclaré leur sous-sol, mais ils publiaient régulièrement sur Facebook des photos des lieux. Une publicité qui aurait dû, selon des plaignants, alerter les autorités. Après la tragédie, la Ville a multiplié les inspections de bars avec sous-sol ou étage : sur 35 établissements vérifiés, seuls 10 étaient aux normes. Deux d'entre eux ont été définitivement fermés.

 

Certains parents de victimes militent pour renforcer la législation nationale en matière de sécurité des bars. Pour lors, aucune proposition de loi n'a été débattue au Parlement.

 

Caroline Celle

Dimanche 8 septembre, un bus s'est renversé dans la région d'Errachidia, située au sud-est du Maroc. L'accident est survenu alors que le véhicule traversait un pont d'une rivière en crue, suite aux fortes pluies qui frappent le sud du pays depuis une dizaine de jours. Ce lundi matin, le bilan était de 17 morts et 29 blessés. L'hôpital qui les apris en charge, a aussi indiqué que leur état est stable. Les autorités, qui poursuivent les recherches pour retrouver d'autres victimes, ont annoncé que le chauffeur du bus, porté disparu après l'accident, s'est présenté à l'hôpital dans la matinée. Placé sous surveillance judiciaire, les autorités ont aussi indiqué qu'il fera l'objet d'une enquête judiciaire. Suite à cet accident, l'Institut royal des études stratégiques (Ires), au Maroc, rappelle dans un rapport que les innondations sont "le premier risque en termes de personnes tuées au niveau national".

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