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Dans ce contexte, la végétation urbaine est cruciale pour la survie de la faune : "Le plus intéressant ici c’est la ripisylve, les arbres qui bordent les cours d’eau, rappelle l’écologue Jean-Claude Génot. Cette mini-forêt linéaire permet aux oiseaux de nicher, à certaines espèces comme l’écureuil de se déplacer à l’abri des regards même en pleine ville."
Gliesberg et Erckmann-Chatrian en bonne voie
Les 350 élèves du groupe scolaire du Gliesberg devront patienter jusqu’en septembre 2025, date de livraison des deux nouvelles cours. Piste de course et but de football seront remplacés par un vaste îlot vert, futur voisin de l’actuel panier de basket. De quoi entourer les deux maigres tilleuls à petites feuilles aujourd’hui cernés par le bitume. "Ça avance très bien, le projet fonctionne tout à fait", salue Gaylord Nardin, le directeur de l’école élémentaire. Après quatre ateliers, une première esquisse a été présentée au comité de cour.
Pour François Desrues, directeur de territoire à la mairie de Strasbourg, "il y a du mieux" concernant la gestion des déchets : les bacs de tri installés il y a peu dans le quartier ont déjà fait leurs preuves au Murhof, l’autre quartier prioritaire de la Montagne-Verte. Le Molkenbronn connaîtra-t-il la même embellie ? "C’est une question de temps", assure François Desrues.
Le résultat est convaincant pour Aimy, en CE2 : "Il y a plus de jeux, c’est cool. Avant, on s’ennuyait, il n’y avait pas assez de cachettes pour jouer à cache-cache." D’après Séverine Messelis, la reconfiguration de l’espace de jeu offre un bénéfice inattendu : "Des retours qu’on a eus, le volume sonore et l’agitation diminuent."
Ces nouveaux terrains de jeu sont le résultat d’un an de concertation autour de sept ateliers entre la Ville, Éco-Conseil et le "comité de cour" composé de la direction de l’école, d’enseignants, de responsables du périscolaire, de parents d’élèves et du responsable technique de site. Trois délégués élèves ont également participé à plusieurs séances : "Ils prennent leur rôle très au sérieux. Ils ont vraiment bien travaillé", sourit la directrice de l’élémentaire de Gutenberg, Sandrine Elles.
Un secteur retient l’attention : la M35. À l’extrémité est du quartier, elle crée "une discontinuité écologique importante parce qu’il n’y a pas de chemin pour que la faune puisse se déplacer. Si on rentre dans la peau d’un animal, on arrive sur un mur". Même constat à l’ouest, aux croisements de la Bruche avec la voie ferrée et la route de Schirmeck et ses 21 000 véhicules par jour. Ce niveau de circulation constitue une “barrière infranchissable” pour la faune selon la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal).
En attendant de tester leur efficacité lors des épisodes caniculaires, les nouvelles cours de Gutenberg offrent depuis la rentrée 2024 un tas de possibilités pédagogiques qu’apprécie la directrice des maternelles, Sophie Lichtlé : "Cette semaine, on a fait une chasse au trésor et un atelier découpage avec des éléments naturels." Cabanes et tables de pique-nique sont investies par les élèves qui se baladent désormais sur des pavés joints enherbés et s’amusent sur leurs plans de travail en bois.
À la Montagne-Verte, seule la rue de Thal est concernée : les immeubles qui s’y trouvent sont la propriété d’ICF Habitat (appartenant à la SNCF), seul bailleur à subventionner VoisinMalin sur cette mission. Landry Schaerer, gestionnaire de bâtiments ICF à Strasbourg, salue ce type d’initiatives mais encourage la municipalité à plus communiquer sur les déchets. "Les affiches dans les halls d’entrée pour dissuader les dépôts sauvages et le nourrissage des animaux sauvages ne suffisent pas", affirme-t-il. Le gestionnaire insiste aussi sur "l’autogestion de la propreté du quartier par les habitants face aux risques hygiéniques mais aussi sécuritaires", quand ces tas de déchets encombrent les issues de secours.
Une situation qui a parfois pour effet de générer des tensions. Selon une habitante de la rue de Thal contactée par téléphone, "c’est un sujet délicat. Je n’ose pas en parler à mes voisins par peur de créer des conflits." Elle regrette également que les éboueurs ne passent plus qu’une fois par semaine, contre deux par le passé.
"Favoriser le contact des enfants avec l’environnement. La terre, les animaux, les végétaux : l’éducation à la nature par la nature", explique Séverine Messelis, chargée de projet chez Éco-Conseil, association mandatée par la Ville pour accompagner les écoles. Alors que les prochaines années s’annoncent de plus en plus chaudes, les nouveaux espaces de récréation prévoient des îlots de fraîcheur avec des sols absorbant mieux la chaleur et permettant l’infiltration des eaux de pluie. Les deux-tiers des 113 écoles élémentaires et maternelles strasbourgeoises sont concernées d'ici 2026. Pour l’élémentaire Gutenberg, le coût des aménagements s’élève à 580 000 euros, 300 000 euros pour la maternelle.