Vous êtes ici

Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.

Dans la cour de l’école maternelle Gutenberg, le macadam a été remplacé par de l’enrobé souple et des parcelles recouvertes de copeaux. Les enfants pilotent un avion en bois, glissent sur le nouveau toboggan puis s’enfoncent dans le mulch. Ce changement de décor s’inscrit dans le projet "cours Oasis", impulsé par la majorité écologiste en 2020. 

Dans la cour de l’école maternelle Gutenberg, le macadam a été remplacé par de l’enrobé souple et des parcelles recouvertes de copeaux. Les enfants pilotent un avion en bois, glissent sur le nouveau toboggan puis s’enfoncent dans le mulch. Ce changement de décor s’inscrit dans le projet « cours Oasis », impulsé par la majorité écologiste en 2020. 

À la fin de la visite, l’intervenant remet un prospectus avec quelques conseils pratiques et le numéro du service de ramassage gratuit des encombrants assuré par la Ville. Le porte-à-porte lui prend trois heures par semaine, payées environ 25,50 euros net, en parallèle de sa formation pour une réorientation professionnelle. Cette mission lui tient particulièrement à cœur : "Sensibiliser les habitants à une bonne gestion des déchets, c’est œuvrer à un bon vivre-ensemble dans le quartier." Pour Anne Dugué, responsable de l’antenne strasbourgeoise de VoisinMalin, l’association sert aussi à "recréer un lien entre institutions et habitants, quand ces derniers se sentent oubliés ou en manque de légitimité". En effet, cette sensibilisation répond à une demande de la Ville de Strasbourg. L’association a remporté l’appel d’offres lancé en 2023, touché une subvention de 15 000 euros et a commencé ses actions début 2024.

[ Plein écran ]

Les dépôts sauvages de déchets s'accumulent devant un bac de tri rue de Singrist. © Thomas Ancelin

La richesse écologique du quartier ne s’arrête pas à cet étroit bras de terre et d’eau corseté par le béton. La Montagne-Verte est traversée par deux autres corridors écologiques d’importance régionale, l’Ill et la Bruche. Hérons cendrés, martins-pêcheurs, ragondins, libellules et demoiselles : une centaine d’espèces animales y trouvent refuge, au cœur d’une agglomération de 520 000 habitants. "Pour les espèces qui utilisent ces cours d’eau, rappelle Corentin Calvez, il est important de veiller à ce que ces milieux soient le moins impactés possible." Une approche que tente de suivre le Parc naturel urbain (PNU), incluant une partie du quartier. Béatrice Pipart, référente du PNU pour l’EMS, le revendique : "Ce n’est pas le grand parc de l’Orangerie, tout propre et tout fleuri. On préfère garder un aspect sauvage. Le PNU, ça se parcourt avec des bottes."

Cinq bacs de collecte enterrée rue de Kirchheim permettent de trier différents déchets : verre, ordures ménagères, emballages… © Thomas Ancelin 

Le premier contact commence toujours par un grand sourire et un "ça va ?". Puis, images à l’appui, il les questionne sur leurs pratiques : "Avez-vous l’habitude de voir des déchets sur le sol ? Des ordures dans les communs ? Donnez-vous du pain aux animaux sauvages ? Avez-vous déjà vu des rats ?" Mais sur les six habitants rencontrés ce jour-là, seule une dame âgée accepte de lui répondre. "Ça dépend des gens et du moment, explique Diakaryaou Soumare, certains sont désintéressés par le sujet, ou juste trop occupés. Mais parfois ils prennent le temps de discuter et m’offrent le café."  

Campement de la famille d’Isra dans le parc d’Eugène-Imbs à la Montagne-Verte qui accueille près de cent sans-abris immigrés répartis sur une trentaine de tentes. ©Matis BILLER-GOEFFERS

Pages